La pensée de saint augustin est très marquée par le néo-platonisme il ne voit aucune contradiction entre le christianisme et la philosophie de Platon .Il réconcilie le concept platonicien des <> avec le christianisme en considérant celles-ci comme partie intégrante du DIEU éternel
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Asclepios
Lis bien les prochains paragraphes pour répondre à ta question. Quand j’ai lu Augustin la première fois, j’ai été bouleversé… bonne lecture…
Chez Augustin, c’est d’abord la vie qui force à philosopher, car l’amour de la sagesse ne s’éveille que dans une âme qui souffre d’en être privé. Le mal qu’endure Augustin lui-même, comme il l’explique dans ses Confessions, c’est le désir de la chair dans lequel il s’est jeté sans scrupule : « J’aimais à aimer », se souvient-il. Insatiable, ce désir se creuse comme un ventre où l’appétit renait interminablement. Ainsi, les voluptés de l’amour charnel, les nourritures terrestres, ne satisfont pas l’âme humaine. Augustin en a fait l’amère expérience.
L’âme désire à la fois plus, autre chose et autrement :
- plus, car son désir est infini, tandis que les êtres ici-bas sont finis, c’est-à-dire qu’ils se corrompent ;
- autre chose, car l’âme est incorporelle, tandis que les délices de la chair sont corporels ;
- autrement, car elle est à l’image de Dieu, non de l’animal.
Selon le philosophe, l’âme est rongée par un manque dévorant de quelque chose. Mais de quoi au juste ? Non pas des autres, comme Augustin l’a cru d’abord, mais de l’Autre, à savoir Dieu. En nous, le désir infini appelle un être lui-même infini. Nous avons soif d’absolu. Plus précisément, ce qui tourmente l’âme, c’est un manque de Dieu qui manque Dieu. En effet, ce manque « manque » son objet, passe à côté, parce que l’âme cherche hors d’elle-même, dans la chair, ce qui réside en elle-même, dans la foi. Augustin ne condamne donc pas le désir, il ne condamne que le détournement du désir de l’âme vers les objets matériels corruptibles et corrupteurs. En ne comprenant pas son propre désir, en se laissant dépasser par lui, submerger par sa puissance, l’âme humaine s’éloigne d’elle-même et donc de Dieu. En recherchant l’union avec les corps, elle se cherche où elle n’est pas, puisqu’elle est incorporelle. Dès lors, elle ne coïncide jamais avec elle-même et ne peut vivre que dans l’erreur et la déception. Le désir est un appel qu’il ne faut pas seulement vivre, mais aussi comprendre. Or seule la foi le permet. Ainsi, Augustin insiste sur la nécessité d’une « conversion », d’un virage dans l’existence : il faut convertir le mouvement de l’âme qui l’égare hors d’elle-même en mouvement qui la ramène en elle-même. « Redi in te », dit Augustin : « Rentre en toi-même. »
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Chez Augustin, c’est d’abord la vie qui force à philosopher, car l’amour de la sagesse ne s’éveille que dans une âme qui souffre d’en être privé. Le mal qu’endure Augustin lui-même, comme il l’explique dans ses Confessions, c’est le désir de la chair dans lequel il s’est jeté sans scrupule : « J’aimais à aimer », se souvient-il. Insatiable, ce désir se creuse comme un ventre où l’appétit renait interminablement. Ainsi, les voluptés de l’amour charnel, les nourritures terrestres, ne satisfont pas l’âme humaine. Augustin en a fait l’amère expérience.
L’âme désire à la fois plus, autre chose et autrement :
- plus, car son désir est infini, tandis que les êtres ici-bas sont finis, c’est-à-dire qu’ils se corrompent ;
- autre chose, car l’âme est incorporelle, tandis que les délices de la chair sont corporels ;
- autrement, car elle est à l’image de Dieu, non de l’animal.
Selon le philosophe, l’âme est rongée par un manque dévorant de quelque chose. Mais de quoi au juste ? Non pas des autres, comme Augustin l’a cru d’abord, mais de l’Autre, à savoir Dieu. En nous, le désir infini appelle un être lui-même infini. Nous avons soif d’absolu.
Plus précisément, ce qui tourmente l’âme, c’est un manque de Dieu qui manque Dieu. En effet, ce manque « manque » son objet, passe à côté, parce que l’âme cherche hors d’elle-même, dans la chair, ce qui réside en elle-même, dans la foi.
Augustin ne condamne donc pas le désir, il ne condamne que le détournement du désir de l’âme vers les objets matériels corruptibles et corrupteurs. En ne comprenant pas son propre désir, en se laissant dépasser par lui, submerger par sa puissance, l’âme humaine s’éloigne d’elle-même et donc de Dieu. En recherchant l’union avec les corps, elle se cherche où elle n’est pas, puisqu’elle est incorporelle. Dès lors, elle ne coïncide jamais avec elle-même et ne peut vivre que dans l’erreur et la déception.
Le désir est un appel qu’il ne faut pas seulement vivre, mais aussi comprendre. Or seule la foi le permet. Ainsi, Augustin insiste sur la nécessité d’une « conversion », d’un virage dans l’existence : il faut convertir le mouvement de l’âme qui l’égare hors d’elle-même en mouvement qui la ramène en elle-même. « Redi in te », dit Augustin : « Rentre en toi-même. »