May 2023 1 32 Report
« Au gnon de la libertó d'expression »
Dascual, correspondant de plusieurs journaux du sud du Mexique, n'a pas pris au sérieux les deux cambriolages de sa maison, iusqu'au iour où il a été averti qu'il était en doger de mort. Un cartel¹ l'avait inscrit sur une liste noire cs journaliste spécialiste des questions de société s'est d'abora réfugié à Mexico, puis s'est exilé en France. « Dans la région où je travaillais, 16 journalistes ont été assassinés au cour des onze dernières années, et, souvent, ils ont [auparavant été torturés. C'est un moyen de pression sur la population
10 Avec une centaine de journalistes exécutés depuis div ans, le Mexique est devenu l'un des pays où la liberté d'in former et la plus chancelante. Les journalistes y affrontent une double menace: celle du crime organisé, mais aussi celle des autorités locales ou nationales, corrompues par les 15 cartels. C'est vrai qu'il ne fait pas bon s'intéresser à l'acti vité des narcotrafiquants², pas plus qu'au financement des campagnes électorales. Pascual est tout à fait lucide quant à l'impact de ces menaces: « L'autocensure s'est installée certains sujets ne sont plus traités, et il y a des régions où 20 l'on ne peut même pas citer le nom du chef d'un cartel Do plus en plus souvent, les journalistes ne signent pas leurs articles, qui portent simplement la mention: "Rédaction"
Bien des terres demeurent hostiles à la liberté de l'infor mation. L'ONG Reporters sans frontières a recensé 110 jour 25 nalistes tués l'an dernier, dont les deux tiers dans des zones éloignées des conflits armés. Si l'Irak et la Syrie occupent le haut du tableau, le Yémen, le Soudan du Sud ou encore les Philippines figurent parmi les États les plus dangereux pour les détenteurs d'une carte de presse. Le développement du 30 numérique est venu augmenter le nombre de journalistes exposés. L'an dernier, 27 blogueurs ont été tués, dont 4 au Bangladesh. Sur le terrain des conflits armés, les journalistes ont de plus en plus tendance à perdre leur statut d'observateur
pour devenir des cibles. « C'est sans doute l'une des conséquences de la pratique du journalisme embeded (embarqué) aux côtés d'une armée» estime Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières Il existe mille et une façons de brider' l'envie de publier des articles qui dérangent. La technique la plus en vogues est la prise d'otages. Pas 40 moins de 54 journalistes étaient, à la fin de l'année 2015, retenus contre leur gré, dont 33 au Yémen. Plus classique, l'embastillement continue de
faire ses preuves-environ 150 journalistes sont derrière les barreaux. Fin janvier, le parquet d'Istanbul a requis³ la prison à vie contre le rédacteur en chef et le responsable du bureau d'Ankara du quotidien d'opposition
Cumhuriyet. Les deux hommes sont en détention¹ depuis le 26 novembre 015 pour avoir révélé des livraisons d'armes à des rebelles islamistes syriens par syriens par les services spéciaux turcs.

berté

Ceux qui s'en prennent violemment à la liberté d'informer ont différents visages: « Ce sont aussi bien des mouvements idéologiques, comme le diihadisme, que le crime organisé, ou encore, directement, des États », affirme Christophe Deloire. en prison. nom désignant les idées et l'action d'extrémistes terroristes qui se réclament de la notion islamique de djihad. Liberté d'expression, l'état d'urgence », Les Dossiers du Canard enchaîné, n° 139, avril 2016.
questions :​
Please enter comments
Please enter your name.
Please enter the correct email address.
You must agree before submitting.

Lista de comentários


Helpful Social

Copyright © 2024 ELIBRARY.TIPS - All rights reserved.