Chers parents, 

Je me dois de vous dire la vérité, mais s'il vous plait ayez les nerfs solides et le coeur ferme. 

Ici tout va mal. Le sol est recouvert de trous d'obus mais surtout recouvert de sang et de dépouilles. Ici, il pleut tous les jours, nous sommes constamment les pieds dans l'eau. La vie est très difficile, le moral et notre santé est mauvaise. Je vis en ce moment dans des tranchées insalubres, les rats nous envahissent, les poux, la boue, le froid, la fatigue et la faim sont notre quotidien. 

Des soldats meurent chaque jour. Aujourd'hui encore, j'ai perdu un de mes amis proches.Il a reçu une grenade devant moi, toutes ses tripes me sont tombés dessus, ses organes dans mes yeux, dans ma bouche ! Quel dégout, quelle rage, quelle haine ! 

Jamais je n'oublierai ce moment d'horreur. Les cadavres empestent, la pourriture, le sang, ils deviennent noirâtres puis verdâtres. 

Le ciel est sombre, les oiseaux volent et forment un cercle comme s'ils montraient quelque chose. J'ai peur, voire, très peur, non pas de la guerre mais de ne plus jamais vous revoir. Dès que les tirs reprennent, je pense à vous, si je le pouvais j'aurais tout fait pour sortir de cette maudite guerre. Cette guerre que je croyais si facile et courte n'est en fait qu'une guerre atroce et indescriptible. 

Je vous écris,mes chers et tendres parents,sous la peur de ne pouvoir tenir cette plume et que la mort viennent me chercher,vous écrire me permet d'oublier une souffrance car vous,mes chers parents,vous êtes ma lumière et mon bonheur,je pense à vous chaque seconde qui passe. 

Je vais bien, ne vous inquiétez pas, je me débrouille pas mal, j'arrive à encaisser et je ne suis pas blessé. 

Embrassez tout le monde de ma part, je vous aime à jamais.