Bonjour cette question est vraiment urgente . Quels sont les les raisons des conflits au Proche-Orient à la fin du 11ème siecle ? Merci de répondre assez vite
Les croisades véritable pierre angulaire du Moyen Age, demeurent un sujet fondamental pour comprendre l’histoire de cette période. Par leur nombre sur un espace de deux siècles et leur nature très variable, par l’ensemble des peuples européens et orientaux, chrétiens ou islamiques qui entreront en contact, par le choc des cultures et le brassage des civilisations qui s’ensuivront, ces évènements ont acquis une portée capitale. Vu l’importance de la rubrique elle a bien sûr, retenu très tôt l’attention des historiens et se trouve à l’origine des travaux les plus importants concernant l’époque médiévale et ses drames. Mais les connaissances et l’interprétation des données ont beaucoup évolué avec le temps et pour un simple utilisateur de celles-ci, il apparaît assez nettement qu’elles ont suivi trois étapes en fonction de la nature et qualité des sources :
- la première et plus connue, la plus ancienne aussi et qui atteint le XXème siècle, est la version fondée sur les seules sources chrétiennes provenant de chroniqueurs contemporains qui généralement, n’ont pas été témoins directs des évènements ou d’hagiographes ayant écrit plus d’un siècle après les faits. Ces récits « canoniques » utilisent un vocabulaire euphorique et métaphorique à souhait pour justifier les croisades selon deux axes d’argumentation : - d’une part, une guerre est « sainte et juste » (jus gladii) quand elle a pour but de libérer des terres « sacrées » outrageusement occupées par des Infidèles (à la Bible) ici musulmans ou juifs ; - d’autre part, les malheurs subis par les « pèlerins » catholiques se rendant en Palestine, persécutés par les Arabes ou autres Turcs et qui ne peuvent plus accéder aux « Lieux saints » sans grand risque pour leur vie. Cette version à motifs essentiellement religieux, de surcroît appuyée par la course aux indulgences accordées en prime, demeure celle officielle de l’Eglise et probablement aussi pour nombre de lecteurs, la seule émergeant de leurs souvenirs scolaires ;
- la seconde, plus moderne et actuelle, est celle des érudits qui ont su rassembler d’autres causes, non spirituelles, telles que les problèmes liés aux surpopulations féodales, populaires citadines ou paysannes et phénomènes induits, à l’appât du gain et autres incitations purement profanes, …déjà évoquées dans cette chronique. Mais les auteurs subordonnent nettement ces « tendances obscures de la société occidentale » aux motivations religieuses qui pour eux, restent essentielles.1 Par ailleurs et en général, ils occulteront ou minimiseront le comportement sanguinaire et barbare de la plupart des « croisés » simplement parce que « toute vague a son écume » 2… ! Trop de pudeur et/ou un manque d’esprit critique font que pour ces historiens, la réussite de la première croisade demeure une « énigme » et sa survie biséculaire, un « miracle » (R. D.) !
Le troisième et plus récent courant d’interprétation est celui que nous allons suivre. A l’inverse du précédent, il met au contraire en avant les motivations matérielles et politiques souvent les plus basses ou inavouables qui ont pu inciter les hommes à se « croiser » ; elles supplantent très largement tous les autres mobiles à caractère plus ou moins religieux. Ce sont les faits bruts qui nous y amèneront mais aussi et surtout, la prise en considération de nouvelles sources, celles provenant des chroniqueurs ou historiens musulmans3 et juifs.4 Principaux concernés et en tête des victimes, ces peuples avaient leur mot à dire mais leurs « points de vue » ont été jusqu’ici scrupuleusement escamotés ou oubliés. Aujourd’hui nous ne pouvons plus les ignorer non seulement par soucis d’objectivité mais pour démythifier tant soit peu, ce fameux « livre des Croisades » dans lequel s’inscrivent quelques ancêtres de nos Pennois ou Chanencs, ceci en éliminant ses pages « obscures, énigmatiques ou miraculeuses ». Tout devient tellement plus limpide et cohérent quand on assemble les chroniques chrétiennes, musulmanes et hébraïques !
0 votes Thanks 0
caamoa
j'aimerais davantage te répondre mais je n'est pas assez de place
Lista de comentários
Pioche se dont tu as besoin là dedans!
Les croisades véritable pierre angulaire du Moyen Age, demeurent un sujet fondamental pour comprendre l’histoire de cette période. Par leur nombre sur un espace de deux siècles et leur nature très variable, par l’ensemble des peuples européens et orientaux, chrétiens ou islamiques qui entreront en contact, par le choc des cultures et le brassage des civilisations qui s’ensuivront, ces évènements ont acquis une portée capitale. Vu l’importance de la rubrique elle a bien sûr, retenu très tôt l’attention des historiens et se trouve à l’origine des travaux les plus importants concernant l’époque médiévale et ses drames. Mais les connaissances et l’interprétation des données ont beaucoup évolué avec le temps et pour un simple utilisateur de celles-ci, il apparaît assez nettement qu’elles ont suivi trois étapes en fonction de la nature et qualité des sources :
- la première et plus connue, la plus ancienne aussi et qui atteint le XXème siècle, est la version fondée sur les seules sources chrétiennes provenant de chroniqueurs contemporains qui généralement, n’ont pas été témoins directs des évènements ou d’hagiographes ayant écrit plus d’un siècle après les faits. Ces récits « canoniques » utilisent un vocabulaire euphorique et métaphorique à souhait pour justifier les croisades selon deux axes d’argumentation : - d’une part, une guerre est « sainte et juste » (jus gladii) quand elle a pour but de libérer des terres « sacrées » outrageusement occupées par des Infidèles (à la Bible) ici musulmans ou juifs ; - d’autre part, les malheurs subis par les « pèlerins » catholiques se rendant en Palestine, persécutés par les Arabes ou autres Turcs et qui ne peuvent plus accéder aux « Lieux saints » sans grand risque pour leur vie. Cette version à motifs essentiellement religieux, de surcroît appuyée par la course aux indulgences accordées en prime, demeure celle officielle de l’Eglise et probablement aussi pour nombre de lecteurs, la seule émergeant de leurs souvenirs scolaires ;
- la seconde, plus moderne et actuelle, est celle des érudits qui ont su rassembler d’autres causes, non spirituelles, telles que les problèmes liés aux surpopulations féodales, populaires citadines ou paysannes et phénomènes induits, à l’appât du gain et autres incitations purement profanes, …déjà évoquées dans cette chronique. Mais les auteurs subordonnent nettement ces « tendances obscures de la société occidentale » aux motivations religieuses qui pour eux, restent essentielles.1 Par ailleurs et en général, ils occulteront ou minimiseront le comportement sanguinaire et barbare de la plupart des « croisés » simplement parce que « toute vague a son écume » 2… ! Trop de pudeur et/ou un manque d’esprit critique font que pour ces historiens, la réussite de la première croisade demeure une « énigme » et sa survie biséculaire, un « miracle » (R. D.) !
Le troisième et plus récent courant d’interprétation est celui que nous allons suivre. A l’inverse du précédent, il met au contraire en avant les motivations matérielles et politiques souvent les plus basses ou inavouables qui ont pu inciter les hommes à se « croiser » ; elles supplantent très largement tous les autres mobiles à caractère plus ou moins religieux. Ce sont les faits bruts qui nous y amèneront mais aussi et surtout, la prise en considération de nouvelles sources, celles provenant des chroniqueurs ou historiens musulmans3 et juifs.4 Principaux concernés et en tête des victimes, ces peuples avaient leur mot à dire mais leurs « points de vue » ont été jusqu’ici scrupuleusement escamotés ou oubliés. Aujourd’hui nous ne pouvons plus les ignorer non seulement par soucis d’objectivité mais pour démythifier tant soit peu, ce fameux « livre des Croisades » dans lequel s’inscrivent quelques ancêtres de nos Pennois ou Chanencs, ceci en éliminant ses pages « obscures, énigmatiques ou miraculeuses ». Tout devient tellement plus limpide et cohérent quand on assemble les chroniques chrétiennes, musulmanes et hébraïques !