Bonjour désoler du dérangement , mais j'ais un devoirs de français a rendre pour Lundi merci d'avance.
ARLEQUIN. Ah ! Madame, sans lui j’allais vous dire de belles choses, et je n’en trouverai
plus que de communes à cette heure, hormis mon amour qui est extraordinaire ; mais à
propos de mon amour, quand est-ce que le vôtre lui tiendra compagnie ?
LISETTE. Il faut espérer que cela viendra.
ARLEQUIN. Et croyez-vous que cela vienne ?
LISETTE. La question est vive ; savez-vous que vous m’embarrassez ?
ARLEQUIN. Que voulez-vous ? Je brûle, et je crie au feu.
LISETTE. S’il m’était permis de m’expliquer si vite…
ARLEQUIN. Je suis du sentiment que vous le pouvez en conscience.
LISETTE. La retenue de mon sexe ne le veut pas.
ARLEQUIN. Ce n’est donc pas la retenue d’à présent qui donne bien d’autres impressions.
LISETTE. Mais, que me demandez-vous ?
ARLEQUIN. Dites-moi un petit brin que vous m’aimez ; tenez, je vous aime, moi, faites
l’écho, répétez, Princesse.
LISETTE. Quel insatiable! Eh bien, Monsieur, je vous aime.
ARLEQUIN. Eh bien, Madame, je me meurs ; mon bonheur me confond, j’ai peur d’en
courir les champs, vous m’aimez, cela est admirable !
LISETTE. J’aurais lieu à mon tour d’être étonnée de la promptitude de votre hommage ;
peut-être m’aimerez-vous moins quand nous nous connaîtrons mieux.
ARLEQUIN. Ah, Madame, quand nous en serons là j’y perdrai beaucoup, il y aura bien
à décompter
LISETTE. Vous me croyez plus de qualités que je n’en ai.
ARLEQUIN. Et vous, Madame, vous ne savez pas les miennes ; et je ne devrais vous
parler
LISETTE. Souvenez-vous qu’on n’est pas les maîtres de son sort.
ARLEQUIN. Les pères et les mères font tout à leur tête.
LISETTE. Pour moi, mon cœur vous aurait choisi, dans quelque état7
que vous eussiez été.
ARLEQUIN. Il a beau jeu pour me choisir encore.
LISETTE. Puis-je me flatter que vous êtes de même à mon égard ?
ARLEQUIN. Hélas, quand vous ne seriez que Perrette ou Margot, quand je vous aurais
vue le martinet8
à la main, descendre à la cave, vous auriez toujours été ma Princesse.
LISETTE. Puissent de si beaux sentiments être durables !
ARLEQUIN. Pour les fortifier de part et d’autre, jurons-nous de nous aimer toujours en
dépit de toutes les fautes d’orthographe9
que vous aurez faites sur mon compte.
LISETTE. J’ai plus d’intérêt à ce serment-là que vous, et je le fais de tout mon cœur.
ARLEQUIN, se met à genoux. Votre bonté m’éblouit, et je me prosterne devant elle.
LISETTE. Arrêtez-vous, je ne saurais vous souffrir10 dans cette posture-là, je serais
ridicule de vous y laisser ; levez-vous. Voilà encore quelqu’un.
Question :
Ce texte est-il un dialogue de roman ou de théâtre ? Justifie avec deux éléments du
texte
2- Dans cette scène les personnages se trompent l’un sur l’autre. Relève deux indices qui
le montrent :
a) une phrase
b) un pronom personnel
3- Comment appelle-t-on ce procédé théâtral qui consiste à prendre quelqu’un pour un
autre ?
4- Quel engagement Arlequin cherche-t-il à obtenir de la part de Lisette ? Pourquoi ?
Justifie ta réponse par le relevé entre guillemets d’un passage du texte. (
5- Quel bénéfice croit-il tirer d’un mariage avec Lisette ?
6- À la ligne 32, relève le verbe qui indique que Lisette formule un souhait. À quel mode ce
verbe est-il conjugué ?
7- Montre que les propos et l’attitude d’Arlequin sont comiques, en citant :
a) une réplique
b) une didascalie
8- Comment les spectateurs réagiront-ils à l’écoute de la réplique des lignes 30-31 ?
Explique cette réaction en te servant de ta réponse à la question 3.
9- Lis la réplique d’Arlequin aux lignes 33-34 : « Pour les fortifier de part et d’autre,
jurons-nous de nous aimer toujours en dépit de toutes les fautes d’orthographe que
vous aurez faites sur mon compte ».
a) Quelle figure de style est employée dans l’expression « en dépit de toutes les fautes
d’orthographe » ?
b) Que veut Arlequin ? Quelle va être la conséquence de cette réplique sur le sort des
deux amoureux ?