Quelques grandes dates marquent la généralisation du droit de vote, aboutissant par étapes au suffrage universel.
Il y a d'abord eu en 1799 le suffrage universel masculin mais limité donnant le droit de vote à tous les hommes de plus de 21 ans ayant demeuré pendant un an sur le territoire.
C'est une forme historique de suffrage universel dans lequel seuls les hommes sont habilités à participer au vote. Sous ce système, les femmes ne peuvent pas voter. C'est pour cela qu'il est dit « masculin »
Ensuite en 1815, il y a le suffrage censitaire
C'est la défaite de Napoléon Ier à Waterloo (18 juin 1815) qui entraîne la chute définitive de l’Empire et permet le rétablissement d’une monarchie constitutionnelle.
Le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire rétabli. Seuls les hommes de trente ans payant une contribution directe de 300 francs ont le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins 1 000 francs de contributions directes.
La loi électorale du 29 juin 1820 du double vote permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois. Ces mesures cherchent à avantager les grands propriétaires fonciers, c’est-à-dire l’aristocratie conservatrice et légitimiste.
Après la révolution des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830), la Restauration fait place à la Monarchie de Juillet (Louis-Philippe Ier). Le droit de vote est élargi. Cependant le suffrage reste censitaire et mais le prix pour voter se réduit et passe de 300 à 200 francs et l'âge minimum pour voter passe de 30 ans à 25 ans.
Le suffrage universel masculin est alors adopté par le décret du 5 mars 1848 : il ne sera plus remis en cause. Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote devient secret.
En 1944, le droit de vote des femmes est autorisé. Pendant longtemps le droit de vote avait été refusé aux femmes en raison d’arguments misogynes : les femmes seraient faites pour être des mères et de bonnes épouses, ce qui ne serait pas compatible avec l’exercice du droit de vote ou d’un mandat politique. Par ailleurs, certains redoutaient l’influence de l’Église sur le vote féminin. Après la Première Guerre mondiale, puis l’apparition des suffragettes (militantes du droit de vote féminin), le débat évolue progressivement, mais l’opposition du Sénat fait échec à toute évolution dans l’entre-deux-guerres.
L’ordonnance du 21 avril 1944 du Gouvernement provisoire de la République française, signée par Charles de Gaulle, donne aux femmes le droit de vote, rendant ainsi le droit de suffrage réellement universel, par son article 17 qui dispose simplement : "Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes". Dans les faits, les Françaises votent pour la première fois aux élections municipales d’avril-mai 1945.
En 1945, le droit de vote des militaires est délivré grâce à l’ordonnance du 17 août 1945 dispose : "Les militaires des trois armées sont électeurs dans les mêmes conditions que les autres citoyens", rompant avec la pratique en cours depuis 1872. Ils sont éligibles sous certaines conditions.
La loi du 7 mai 1946 (dite loi Lamine Gueye) proclame citoyens tous les ressortissants de l’empire colonial (auparavant, la citoyenneté était la plupart du temps l’apanage des seuls ressortissants de statut civil français, et non des autochtones). Si la loi est inscrite dans la Constitution du 27 octobre 1946, le droit de vote demeure inégalitaire (système du "double collège" : "Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exercent leurs droits de citoyens", art. 80 de la Constitution). La IVe République institue l’Union française.
C’est la loi du 23 juin 1956 (dite loi-cadre Defferre) qui institue le suffrage universel et le collège unique dans les territoires d’outre-mer. Votée à une très forte majorité dans une situation politique délicate, elle a prouvé selon l’historienne Georgette Elgey qu’il était possible à la IVe République "de devancer l'événement et de permettre une décolonisation réussie".
1974 : droit de vote à 18 ans
Le président de la République Valéry Giscard-d'Estaing abaisse, par la loi du 5 juillet 1974, l’âge d’obtention du droit de vote à 18 ans au lieu de 21.
1992 : naissance de la citoyenneté de l’Union européenne
Le traité de Maastricht institue une citoyenneté européenne. Tous les citoyens étrangers ayant la nationalité d’un des pays membres de l’UE peuvent, lors des élections municipales et européennes, voter et se présenter dans l’État membre où ils résident. Cependant, la Constitution (art. 88-3) précise qu’ils ne peuvent devenir ni maires, ni adjoints.
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Explications:
Le droit de vote à beaucoup évolué.
Quelques grandes dates marquent la généralisation du droit de vote, aboutissant par étapes au suffrage universel.
Il y a d'abord eu en 1799 le suffrage universel masculin mais limité donnant le droit de vote à tous les hommes de plus de 21 ans ayant demeuré pendant un an sur le territoire.
C'est une forme historique de suffrage universel dans lequel seuls les hommes sont habilités à participer au vote. Sous ce système, les femmes ne peuvent pas voter. C'est pour cela qu'il est dit « masculin »
Ensuite en 1815, il y a le suffrage censitaire
C'est la défaite de Napoléon Ier à Waterloo (18 juin 1815) qui entraîne la chute définitive de l’Empire et permet le rétablissement d’une monarchie constitutionnelle.
Le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire rétabli. Seuls les hommes de trente ans payant une contribution directe de 300 francs ont le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins 1 000 francs de contributions directes.
La loi électorale du 29 juin 1820 du double vote permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois. Ces mesures cherchent à avantager les grands propriétaires fonciers, c’est-à-dire l’aristocratie conservatrice et légitimiste.
Après la révolution des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830), la Restauration fait place à la Monarchie de Juillet (Louis-Philippe Ier). Le droit de vote est élargi. Cependant le suffrage reste censitaire et mais le prix pour voter se réduit et passe de 300 à 200 francs et l'âge minimum pour voter passe de 30 ans à 25 ans.
Le suffrage universel masculin est alors adopté par le décret du 5 mars 1848 : il ne sera plus remis en cause. Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote devient secret.
En 1944, le droit de vote des femmes est autorisé. Pendant longtemps le droit de vote avait été refusé aux femmes en raison d’arguments misogynes : les femmes seraient faites pour être des mères et de bonnes épouses, ce qui ne serait pas compatible avec l’exercice du droit de vote ou d’un mandat politique. Par ailleurs, certains redoutaient l’influence de l’Église sur le vote féminin. Après la Première Guerre mondiale, puis l’apparition des suffragettes (militantes du droit de vote féminin), le débat évolue progressivement, mais l’opposition du Sénat fait échec à toute évolution dans l’entre-deux-guerres.
L’ordonnance du 21 avril 1944 du Gouvernement provisoire de la République française, signée par Charles de Gaulle, donne aux femmes le droit de vote, rendant ainsi le droit de suffrage réellement universel, par son article 17 qui dispose simplement : "Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes". Dans les faits, les Françaises votent pour la première fois aux élections municipales d’avril-mai 1945.
En 1945, le droit de vote des militaires est délivré grâce à l’ordonnance du 17 août 1945 dispose : "Les militaires des trois armées sont électeurs dans les mêmes conditions que les autres citoyens", rompant avec la pratique en cours depuis 1872. Ils sont éligibles sous certaines conditions.
La loi du 7 mai 1946 (dite loi Lamine Gueye) proclame citoyens tous les ressortissants de l’empire colonial (auparavant, la citoyenneté était la plupart du temps l’apanage des seuls ressortissants de statut civil français, et non des autochtones). Si la loi est inscrite dans la Constitution du 27 octobre 1946, le droit de vote demeure inégalitaire (système du "double collège" : "Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exercent leurs droits de citoyens", art. 80 de la Constitution). La IVe République institue l’Union française.
C’est la loi du 23 juin 1956 (dite loi-cadre Defferre) qui institue le suffrage universel et le collège unique dans les territoires d’outre-mer. Votée à une très forte majorité dans une situation politique délicate, elle a prouvé selon l’historienne Georgette Elgey qu’il était possible à la IVe République "de devancer l'événement et de permettre une décolonisation réussie".
1974 : droit de vote à 18 ans
Le président de la République Valéry Giscard-d'Estaing abaisse, par la loi du 5 juillet 1974, l’âge d’obtention du droit de vote à 18 ans au lieu de 21.
1992 : naissance de la citoyenneté de l’Union européenne
Le traité de Maastricht institue une citoyenneté européenne. Tous les citoyens étrangers ayant la nationalité d’un des pays membres de l’UE peuvent, lors des élections municipales et européennes, voter et se présenter dans l’État membre où ils résident. Cependant, la Constitution (art. 88-3) précise qu’ils ne peuvent devenir ni maires, ni adjoints.
sources = sites :https://www.vie-publique.fr/fiches/23911-les-etapes-de-la-conquete-du-droit-de-vote