L'humour est un moyen très ancien pour dénoncer, dédramatiser, parfois conduire vers des solutions bien des injustices. Rabelais dans Gargantua dénonçait l'inertie des moines, Diderot avec son encyclopédie apportait solution au drame de l'ignorance cette grande injustice qui régnait alors jusqu'au XVIIème siècle, La Fontaine par ses fables dénonçait le pouvoir des forts, des puissants contre les faibles, les pauvres et les misérables, Montesquieu dans les lettres persanes dénonce le ridicule de la vie mondaine mais aussi la servitude, l'absurdité de la guerre "tel fut le combat de l'injustice contre la vertu" qu'il tourne en dérision , Voltaire avec son délicieux Candide qui dénonce avec humour et ironie toutes les injustices d'un monde caricaturé par son auteur par exemple la guerre qu'il appelle une "boucherie héroïque", l'intolérance religieuse et ses caricatures, l'inquisition dans le chapitre sur le tremblement de Terre à Lisbonne ou les religieux veulent trouver des coupables à cette catastrophe naturelle, scène de l'autodafé, un régal ce livre! (si tu peux lire le chapitre 6), Victor Hugo a dénoncé l'injustice sociale dans ses poèmes et l'ensemble de ses écrits : les misérables où tous les genres d'humour apparaissent dans ce magnifique ouvrage avec le tout jeune Gavroche, l'insouciant, qui meurt sur les barricades en chantant…
Au fil des siècles selon les époques les auteurs, écrivains et artistes consacrent une part de plus en plus importante à l'humour dans leurs oeuvres, spectacles, scketches et autres formes d'expression. On assiste depuis le XIX è sièce à une forme d'humour telle que le dessin, le cinéma, les one man show ... à une forme de critique sociale et politique traitée avec humour et dérision : quelques exemple avec Anne Roumanoff, Canteloup, Laurent Gera, Gad El Maleh etc...
Les problématiques possibles : - se demander si l'humour peut toujours être utilisé comme un moyen efficace pour dénoncer les injustices, toutes les injustices ? - se demander si l'humour et l'ironie sont suffisants pour défendre les grandes causes telles que le handicap, la maladie, la pauvreté... les injustices de la société, de la nature, l'héritage de ses ancêtres, de ses racines... - Se demander si l'humour, en toutes circonstances peut suffire à dénoncer les injustices cachées ou tues, qui relève du secret d'état ou de la vie privée, de la pudeur, de catégories sociales ? - se demander si par exemple "les enfoirés" où l'humoriste Coluche a crée cette association pour un an ou deux à un moment de crise sociale où beaucoup de gens ne mangeaient pas à leur faim et qui dure toujours trente ans plus tard... N'est ce pas là un échec de cette dénonciation ? - se demander si l'humour peut conduire à la réflexion sur la condition humaine, des sujets graves comme les conflits etc..
Pour comprendre la difficulté d'un parallèle entre l'injustice et l'humour comme moyen de la dénoncer, il nous faudra tout d'abord analyser le cadre de diffusion et bien sûr les limites de ce moyen pour toucher l'opinion et faire changer les choses.
Utilisé avec discernement, l'humour à certes des vertus dé-dramatisantes dans un climat social tendu par exemple mais il permet aussi d'avoir un certain recul d'une situation donnée (discriminations, racisme, xénophobie antisémitisme, etc...) pour autant, l'humour ne peut tout se permettre en matière de dénonciation d'injustices il convient d'étudier le contexte en termes culturels et sociologiques, afin de discerner les causes défendables de celles qui le sont moins dans le but de respecter l'autre, les conséquences d'un registre utilisé mal à propos serait alors une double peine pour la cause à défendre.
Voilà des idées pèle-mêle d'une certaine approche de ce beau sujet... Il y en a d'autres bien entendu !
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Bonjour,L'humour est un moyen très ancien pour dénoncer, dédramatiser, parfois conduire vers des solutions bien des injustices. Rabelais dans Gargantua dénonçait l'inertie des moines, Diderot avec son encyclopédie apportait solution au drame de l'ignorance cette grande injustice qui régnait alors jusqu'au XVIIème siècle, La Fontaine par ses fables dénonçait le pouvoir des forts, des puissants contre les faibles, les pauvres et les misérables, Montesquieu dans les lettres persanes dénonce le ridicule de la vie mondaine mais aussi la servitude, l'absurdité de la guerre "tel fut le combat de l'injustice contre la vertu" qu'il tourne en dérision , Voltaire avec son délicieux Candide qui dénonce avec humour et ironie toutes les injustices d'un monde caricaturé par son auteur par exemple la guerre qu'il appelle une "boucherie héroïque", l'intolérance religieuse et ses caricatures, l'inquisition dans le chapitre sur le tremblement de Terre à Lisbonne ou les religieux veulent trouver des coupables à cette catastrophe naturelle, scène de l'autodafé, un régal ce livre! (si tu peux lire le chapitre 6), Victor Hugo a dénoncé l'injustice sociale dans ses poèmes et l'ensemble de ses écrits : les misérables où tous les genres d'humour apparaissent dans ce magnifique ouvrage avec le tout jeune Gavroche, l'insouciant, qui meurt sur les barricades en chantant…
Au fil des siècles selon les époques les auteurs, écrivains et artistes consacrent une part de plus en plus importante à l'humour dans leurs oeuvres, spectacles, scketches et autres formes d'expression. On assiste depuis le XIX è sièce à une forme d'humour telle que le dessin, le cinéma, les one man show ... à une forme de critique sociale et politique traitée avec humour et dérision : quelques exemple avec Anne Roumanoff, Canteloup, Laurent Gera, Gad El Maleh etc...
Les problématiques possibles :
- se demander si l'humour peut toujours être utilisé comme un moyen efficace pour dénoncer les injustices, toutes les injustices ?
- se demander si l'humour et l'ironie sont suffisants pour défendre les grandes causes telles que le handicap, la maladie, la pauvreté... les injustices de la société, de la nature, l'héritage de ses ancêtres, de ses racines...
- Se demander si l'humour, en toutes circonstances peut suffire à dénoncer les injustices cachées ou tues, qui relève du secret d'état ou de la vie privée, de la pudeur, de catégories sociales ?
- se demander si par exemple "les enfoirés" où l'humoriste Coluche a crée cette association pour un an ou deux à un moment de crise sociale où beaucoup de gens ne mangeaient pas à leur faim et qui dure toujours trente ans plus tard... N'est ce pas là un échec de cette dénonciation ?
- se demander si l'humour peut conduire à la réflexion sur la condition humaine, des sujets graves comme les conflits etc..
Pour comprendre la difficulté d'un parallèle entre l'injustice et l'humour comme moyen de la dénoncer, il nous faudra tout d'abord analyser le cadre de diffusion et bien sûr les limites de ce moyen pour toucher l'opinion et faire changer les choses.
Utilisé avec discernement, l'humour à certes des vertus dé-dramatisantes dans un climat social tendu par exemple mais il permet aussi d'avoir un certain recul d'une situation donnée (discriminations, racisme, xénophobie antisémitisme, etc...) pour autant, l'humour ne peut tout se permettre en matière de dénonciation d'injustices il convient d'étudier le contexte en termes culturels et sociologiques, afin de discerner les causes défendables de celles qui le sont moins dans le but de respecter l'autre, les conséquences d'un registre utilisé mal à propos serait alors une double peine pour la cause à défendre.
Voilà des idées pèle-mêle d'une certaine approche de ce beau sujet... Il y en a d'autres bien entendu !