Réponse :Le premier problème de la laïcité, peut-être celui qui est à la source de beaucoup de malentendus, de mésinterprétations est son absence de définition juridiquement précise. Car, même si depuis 1946, la laïcité est constitutionnelle, puisque notre « République est laïque », son contenu ne relève d'aucune évidence. Et en pratique il est laissé à l'appréciation des tribunaux, en particulier du Conseil d'État, avec tous les aléas que cela suppose. Cela a pu être constaté autour de conflits juridiques qui ont mobilisé les opinions publiques que l'on prenne l'affaire dite « Baby Loup », affaire concernant le droit pour un employeur de licencier un salarié qui porterait, par la manifestation explicite de son appartenance religieuse, atteinte à la neutralité de l'entreprise dans son rapport aux usagers ; ou plus récemment les appréciations divergentes des tribunaux administratifs sur la nature « laïque » ou non d'une crèche installée dans le hall d'une mairie(2). Et le débat public, sur ce que serait la laïcité ou ne serait pas, investi par des personnalités politiques diverses, ne fait qu'amplifier le sentiment de flou, au point que « laïcité » apparaît comme un mot-valise auquel on semble pouvoir faire dire une chose et son contraire. Un mot même élastique puisqu'elle pourrait être, selon les positionnements, « ouverte » ou « fermée », ou même faire l'objet « d'accommodement raisonnable » sans que l'on sache bien quel pourrait en être le juge.
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Réponse :Le premier problème de la laïcité, peut-être celui qui est à la source de beaucoup de malentendus, de mésinterprétations est son absence de définition juridiquement précise. Car, même si depuis 1946, la laïcité est constitutionnelle, puisque notre « République est laïque », son contenu ne relève d'aucune évidence. Et en pratique il est laissé à l'appréciation des tribunaux, en particulier du Conseil d'État, avec tous les aléas que cela suppose. Cela a pu être constaté autour de conflits juridiques qui ont mobilisé les opinions publiques que l'on prenne l'affaire dite « Baby Loup », affaire concernant le droit pour un employeur de licencier un salarié qui porterait, par la manifestation explicite de son appartenance religieuse, atteinte à la neutralité de l'entreprise dans son rapport aux usagers ; ou plus récemment les appréciations divergentes des tribunaux administratifs sur la nature « laïque » ou non d'une crèche installée dans le hall d'une mairie(2). Et le débat public, sur ce que serait la laïcité ou ne serait pas, investi par des personnalités politiques diverses, ne fait qu'amplifier le sentiment de flou, au point que « laïcité » apparaît comme un mot-valise auquel on semble pouvoir faire dire une chose et son contraire. Un mot même élastique puisqu'elle pourrait être, selon les positionnements, « ouverte » ou « fermée », ou même faire l'objet « d'accommodement raisonnable » sans que l'on sache bien quel pourrait en être le juge.
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