Lorsque j’achevais mes études pour devenir officier de santé –c’était le bon temps, j’avais vingt-trois ans – je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. C’était un homme de taille moyenne, à physionomie insignifiante,toujours scrupuleusement rasé, et qu’on appelait, gros comme lebras, monsieur Méchinet. L’appartement de monsieur Méchinet ouvrant sur mon palier, justeen face de la porte de ma chambre, nous nous étions à diversesreprises trouvés nez à nez.
J’en vins donc naturellement, non pas à observer l’existence demon voisin, mais à m’occuper de ses faits et gestes. Il était marié, et madame Caroline Méchinet, blonde et blanche,petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Cet accueil redoubla si bien ma curiosité que, bannissant toutevergogne, je m’attachai à épier mon voisin.
Lista de comentários
Réponse :
Lorsque j’achevais mes études pour devenir officier de santé –c’était le bon temps, j’avais vingt-trois ans – je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. C’était un homme de taille moyenne, à physionomie insignifiante,toujours scrupuleusement rasé, et qu’on appelait, gros comme lebras, monsieur Méchinet. L’appartement de monsieur Méchinet ouvrant sur mon palier, justeen face de la porte de ma chambre, nous nous étions à diversesreprises trouvés nez à nez.
J’en vins donc naturellement, non pas à observer l’existence demon voisin, mais à m’occuper de ses faits et gestes. Il était marié, et madame Caroline Méchinet, blonde et blanche,petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Cet accueil redoubla si bien ma curiosité que, bannissant toutevergogne, je m’attachai à épier mon voisin.