47Fofo47 Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu'un, que je noie mon ennui, dans le regard d'un copain. Les grôles plantées dans le sol boueux, je les soulève, l'une, puis l'autre, en rythme avec la pluie qui coule et ruisselle le long de ma moustache recourbée. Son chant, cristallin et tendre contraste, goutte après goutte, flaques après flaques, avec l'atmosphère pensante et dramatique du trou à rat dans lequel je progresse. Un pas, et puis un autre, je m'enfonce toujours plus, malgré les planches de bois humides et pourries par la pluie, malgré les passages tracés par des soldats amis. Je croise un regard, puis un autre, toujours plus las, toujours plus lointain.