Selon Nietzsche, une pensée individuelle, singulière et non grégaire est forcément inconsciente.
La conscience permet la normalisation et la socialisation, c'est un instrument à la négation de l'homme au service de son espèce. Elle est le privilège de l'homme, lui permet de communiquer, elle est la voix du groupe, de l'ensemble des individus et non d'un seul être. La conscience ne permet pas de se connaître soi-même mais permet d'échanger avec autrui afin d'appréhender une vie en collectivité.
C’est parce que la conscience est la relation à autrui que se pose une question morale et qui est essentiellement d’ordre moral : elle pense le monde tel qu’il devrait être, juge du bien et du mal. Les hommes cherchent alors à aller vers un chemin qui serait "sans faute", pour éviter les remords. N’est-ce pas pour alléger le poids de la conscience, d’ailleurs, que l’homme à inventer le proverbe "l’erreur est humaine" ? Si notre conscience représente notre condition, elle nous pousse alors à toujours vouloir en savoir plus. En tant qu’homme, la conscience de notre condition humaine, la mort, ne peut que susciter l’incompréhension et l’angoisse. Alors ne serait-il pas préférable de n’avoir aucune conscience des limites de notre condition ?
Les ambigüités de la conscience :
En tant qu’individu, la conscience de nos défauts psychologiques est douloureuse, la conscience distingue l’homme des autres êtres, mais elle peut être un fardeau. En effet, alors que l’animal vit dans l’insouciance le moment présent, l’homme vit avec des souvenirs qu’il ne peut pas oublier, et qui parfois le plonge dans la nostalgie, voire les regrets et les remords. Rousseau l’affirme dans "Discours sur l’inégalité" avec la citation suivante : "jamais, l’animal ne saura ce que c’est de mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l’homme ait fait, en s’éloignant de la condition animale". Enfin, la conscience est une faculté qui place l’homme face à sa finitude, la conscience se substitue à l’instinct, seul l’animal est prisonnier de la sensation, il ne possède pas de délai de réflexion propre à toute conscience. Pourtant, ce comportement instinctif est parfait : il est exactement ce qu’il doit être, il n’a aucune hésitation, ni erreur, ni fantaisie.
Enfin, En tant que citoyen, la conscience des injustices et des déterminismes (Doctrine d'après laquelle les actions des hommes sont, comme les phénomènes de la nature, soumises à un ensemble de causes extérieures) divers pesant sur nous n’incite pas au bonheur. Mais prendre conscience des déterminismes n’est-il pas un moyen de s’en libérer ?
La prise de conscience est libératrice car sans conscience, le bonheur et la liberté ne seraient pas vécus, ni ressentis comme tels. L’attachement à un proche, l’amour, l’amitié, tous ces sentiments qui peuvent se révéler agréables ne pourraient pas être ressentis. En matière morale, la conscience donne un idéal à respecter, mais que l’on ne peut jamais parfaitement atteindre. Aussi, la conscience nous donne un projet d’existence, toujours susceptible de changer. En effet, si l’homme peut anticiper, il peut aussi imposer. Notre rapport au réel est avant tout celui qu’entretient la conscience avec ce réel : la conscience que l’on a des choses, c’est avant tout le regard que porte la conscience sur ces choses, c’est ce qu’elle en fait, c’est la manière dont elle les imprime et les construit.
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Bonjour,
Selon Nietzsche, une pensée individuelle, singulière et non grégaire est forcément inconsciente.
La conscience permet la normalisation et la socialisation, c'est un instrument à la négation de l'homme au service de son espèce. Elle est le privilège de l'homme, lui permet de communiquer, elle est la voix du groupe, de l'ensemble des individus et non d'un seul être. La conscience ne permet pas de se connaître soi-même mais permet d'échanger avec autrui afin d'appréhender une vie en collectivité.
C’est parce que la conscience est la relation à autrui que se pose une question morale et qui est essentiellement d’ordre moral : elle pense le monde tel qu’il devrait être, juge du bien et du mal. Les hommes cherchent alors à aller vers un chemin qui serait "sans faute", pour éviter les remords. N’est-ce pas pour alléger le poids de la conscience, d’ailleurs, que l’homme à inventer le proverbe "l’erreur est humaine" ? Si notre conscience représente notre condition, elle nous pousse alors à toujours vouloir en savoir plus. En tant qu’homme, la conscience de notre condition humaine, la mort, ne peut que susciter l’incompréhension et l’angoisse. Alors ne serait-il pas préférable de n’avoir aucune conscience des limites de notre condition ?
Les ambigüités de la conscience :
En tant qu’individu, la conscience de nos défauts psychologiques est douloureuse, la conscience distingue l’homme des autres êtres, mais elle peut être un fardeau. En effet, alors que l’animal vit dans l’insouciance le moment présent, l’homme vit avec des souvenirs qu’il ne peut pas oublier, et qui parfois le plonge dans la nostalgie, voire les regrets et les remords. Rousseau l’affirme dans "Discours sur l’inégalité" avec la citation suivante : "jamais, l’animal ne saura ce que c’est de mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l’homme ait fait, en s’éloignant de la condition animale". Enfin, la conscience est une faculté qui place l’homme face à sa finitude, la conscience se substitue à l’instinct, seul l’animal est prisonnier de la sensation, il ne possède pas de délai de réflexion propre à toute conscience. Pourtant, ce comportement instinctif est parfait : il est exactement ce qu’il doit être, il n’a aucune hésitation, ni erreur, ni fantaisie.
Enfin, En tant que citoyen, la conscience des injustices et des déterminismes (Doctrine d'après laquelle les actions des hommes sont, comme les phénomènes de la nature, soumises à un ensemble de causes extérieures) divers pesant sur nous n’incite pas au bonheur. Mais prendre conscience des déterminismes n’est-il pas un moyen de s’en libérer ?
La prise de conscience est libératrice car sans conscience, le bonheur et la liberté ne seraient pas vécus, ni ressentis comme tels. L’attachement à un proche, l’amour, l’amitié, tous ces sentiments qui peuvent se révéler agréables ne pourraient pas être ressentis. En matière morale, la conscience donne un idéal à respecter, mais que l’on ne peut jamais parfaitement atteindre. Aussi, la conscience nous donne un projet d’existence, toujours susceptible de changer. En effet, si l’homme peut anticiper, il peut aussi imposer. Notre rapport au réel est avant tout celui qu’entretient la conscience avec ce réel : la conscience que l’on a des choses, c’est avant tout le regard que porte la conscience sur ces choses, c’est ce qu’elle en fait, c’est la manière dont elle les imprime et les construit.