Vous étudiez Baudelaire au Collège ? C'est assez inhabituel !
Paysage est le premier poème de la partie "Tableaux parisiens" du recueil "Les Fleurs du mal" de Baudelaire publié en 1857. Dans ce poème, Baudelaire décrit la ville de Paris. C'est donc un paysage réel que le poète va transformer au fil des vers.
Question 1 : C'est un poème en deux parties. Le poème est composé de deux strophes, écrites en alexandrins, de 8 et 18 vers respectivement. Les rimes sont suivies et elles respectent l'alternance entre rimes féminines et rimes masculines. Ce n'est pas une forme traditionnelle comme le poème de forme fixe (sonnet, ballade, rondeau, ode…).
Question 2. Pourquoi ce poème est lyrique ? En littérature, le lyrisme qualifie un style emphatique qui exprime la passion. Or, cette inspiration urbaine est soumise à des choix qui expliquent de façon lyrique ce que Baudelaire retient du monde qui l'entoure à travers une rêverie qui se transforme en partition musicale faite des bruits de la ville qui travaille et des clochers. On retrouve également le lyrisme du " je " tout au long du poème : émotions, rêveries, pensées : c’est toutes une expérience de sensibilité personnelle qui se met en place dans ce poème. En effet " je " permet l’expression des sentiments personnels : v1 : " je veux " " mes églogues " ; v13 " je verrai " ; v15 " je fermerai " ; v17 :" je rêverai " ; v26 : " mes pensers " ; v23 : " je serai plongé dans cette volupté ".
Question 3 Le poète est accoudé face à la petite fenêtre de sa mansarde, chambrette située sous les toits, à Paris. (Vers 5)
Question 4. Définition du paysage de la première strophe. On pourrait définir le huitain de poésie "urbaine".
Vers 1-2 : Le poème s'ouvre sur la présentation des lieux de cette inspiration poétique.
Vers 3-4 : Baudelaire est sensible à l'infini du ciel. L'univers est spirituel. La sonnerie des cloches, perception auditive, est le point de départ de l'ascension vers le monde de la rêverie.
Vers 5-6 : L'atelier a une connotation d'activité bourdonnante, le travail des hommes est une réalité. La mansarde montre les conditions de misère matérielle à loger sous les toits, mais le poète a besoin de s'isoler pour rêver il a donc une supériorité spirituelle au commun des mortels. Pourtant, l'imagination ne l'écarte pas des hommes et le renvoie à la contemplation.
Vers 7-8 : Ces deux vers présentent une énumération composée de métonymies : "Les tuyaux" pour les cheminées des usines, et "les clochers" pour les édifices religieux. Les allitérations et les assonances créent la musicalité. Le terme "Les ciels" appartient à un langage pictural."Qui font rêver l'éternité" : les lignes verticales montrent le mouvement ascensionnel vers le ciel.
Question 5. Le terme "Mât de la cité" est une métaphore qui transforme la ville à un gigantesque bateau, évoquant ainsi le monde des voyages, la découverte, l'aventure.
Question 6. Champ lexical de la lumière est des astres. Les mots "firmament", "brume", "étoile", "azur", "lampe", "lune" évoquent le champ lexical de la lumière. Cependant, elle est perçue de façon atténuée, progressive.
Jeu entre l´obscurité et la lumière:
« lampe, étoile, Lune » → lumière
« nuit, brumes, charbon » → obscurité
Au début de la seconde strophe c'est la transformation, l'ambiance change : la lumière transparaît au travers de la brume, les astres (étoile lune) apparaissent dans une douceur naissante. On sent que l'on passe de la réalité à l'imaginaire, on entre dans la création poétique.
Question 7. L'hiver le poète s'enferme (vers 15) donc il ne voit plus rien il se coupe de la réalité, il est dans la "nuit"(v.16) et seule la rêverie lui permet de bâtir ses "palais féeriques" (v16) et voir tout ce qui l'enchante : les horizons bleuâtres, les jardins, (vers 18) les oiseaux (vers 19) et il peut à loisir évoquer le printemps par sa seule volonté (vers 24) et créer une atmosphère agréable (vers 26) même si la vie dans sa mansarde est triste et froide, grâce à sa rêverie il fabrique ce qui l'enchante comme il le veut en créant son propre monde.
Question 8. La rêverie du poète. Du vers 9 au vers 26 : c'est le cheminement de la rêverie douce du poète jusqu'à la création totale d'un univers où le poète devient le dieu de sa propre création. v. 16 "féeriques palais" v17àv20 "je rêverai des horizons bleuâtres... de plus enfantin", v23 "je serai plongé dans cette volupté"
Questions sur le tableau : Question 9. Ce tableau de Claude Monet, peintre impressionniste du XIXè siècle début XXème, illustre assez parfaitement le poème de Baudelaire car on distingue une sorte de brume bleutée qui enveloppe assez confusément une ville d'où émerge une cathédrale. Or, quelques tâches de couleur appliquées en touches légères d’intensité et de tonalité différentes suffisent à évoquer la ville. Le ciel varie de couleurs, a différentes formes selon le temps et la toile semble être peinte à partie de la vue que l'on pourrait avoir depuis une fenêtre en hauteur. L'ensemble fait penser à la vue que pourrait avoir Baudelaire de la fenêtre de sa mansarde.
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Bonjour,Vous étudiez Baudelaire au Collège ? C'est assez inhabituel !
Paysage est le premier poème de la partie "Tableaux parisiens" du recueil "Les Fleurs du mal" de Baudelaire publié en 1857.
Dans ce poème, Baudelaire décrit la ville de Paris. C'est donc un paysage réel que le poète va transformer au fil des vers.
Question 1 : C'est un poème en deux parties. Le poème est composé de deux strophes, écrites en alexandrins, de 8 et 18 vers respectivement. Les rimes sont suivies et elles respectent l'alternance entre rimes féminines et rimes masculines.
Ce n'est pas une forme traditionnelle comme le poème de forme fixe (sonnet, ballade, rondeau, ode…).
Question 2. Pourquoi ce poème est lyrique ?
En littérature, le lyrisme qualifie un style emphatique qui exprime la passion. Or, cette inspiration urbaine est soumise à des choix qui expliquent de façon lyrique ce que Baudelaire retient du monde qui l'entoure à travers une rêverie qui se transforme en partition musicale faite des bruits de la ville qui travaille et des clochers.
On retrouve également le lyrisme du " je " tout au long du poème : émotions, rêveries, pensées : c’est toutes une expérience de sensibilité personnelle qui se met en place dans ce poème. En effet " je " permet l’expression des sentiments personnels : v1 : " je veux " " mes églogues " ; v13 " je verrai " ; v15 " je fermerai " ; v17 :" je rêverai " ; v26 : " mes pensers " ; v23 : " je serai plongé dans cette volupté ".
Question 3 Le poète est accoudé face à la petite fenêtre de sa mansarde, chambrette située sous les toits, à Paris. (Vers 5)
Question 4. Définition du paysage de la première strophe.
On pourrait définir le huitain de poésie "urbaine".
Vers 1-2 : Le poème s'ouvre sur la présentation des lieux de cette inspiration poétique.
Vers 3-4 : Baudelaire est sensible à l'infini du ciel. L'univers est spirituel. La sonnerie des cloches, perception auditive, est le point de départ de l'ascension vers le monde de la rêverie.
Vers 5-6 : L'atelier a une connotation d'activité bourdonnante, le travail des hommes est une réalité. La mansarde montre les conditions de misère matérielle à loger sous les toits, mais le poète a besoin de s'isoler pour rêver il a donc une supériorité spirituelle au commun des mortels. Pourtant, l'imagination ne l'écarte pas des hommes et le renvoie à la contemplation.
Vers 7-8 : Ces deux vers présentent une énumération composée de métonymies : "Les tuyaux" pour les cheminées des usines, et "les clochers" pour les édifices religieux. Les allitérations et les assonances créent la musicalité. Le terme "Les ciels" appartient à un langage pictural."Qui font rêver l'éternité" : les lignes verticales montrent le mouvement ascensionnel vers le ciel.
Question 5. Le terme "Mât de la cité" est une métaphore qui transforme la ville à un gigantesque bateau, évoquant ainsi le monde des voyages, la découverte, l'aventure.
Question 6. Champ lexical de la lumière est des astres. Les mots "firmament", "brume", "étoile", "azur", "lampe", "lune" évoquent le champ lexical de la lumière. Cependant, elle est perçue de façon atténuée, progressive.
Jeu entre l´obscurité et la lumière:
« lampe, étoile, Lune » → lumière
« nuit, brumes, charbon » → obscurité
Au début de la seconde strophe c'est la transformation, l'ambiance change : la lumière transparaît au travers de la brume, les astres (étoile lune) apparaissent dans une douceur naissante. On sent que l'on passe de la réalité à l'imaginaire, on entre dans la création poétique.
Question 7. L'hiver le poète s'enferme (vers 15) donc il ne voit plus rien il se coupe de la réalité, il est dans la "nuit"(v.16) et seule la rêverie lui permet de bâtir ses "palais féeriques" (v16) et voir tout ce qui l'enchante : les horizons bleuâtres, les jardins, (vers 18) les oiseaux (vers 19) et il peut à loisir évoquer le printemps par sa seule volonté (vers 24) et créer une atmosphère agréable (vers 26) même si la vie dans sa mansarde est triste et froide, grâce à sa rêverie il fabrique ce qui l'enchante comme il le veut en créant son propre monde.
Question 8. La rêverie du poète.
Du vers 9 au vers 26 : c'est le cheminement de la rêverie douce du poète jusqu'à la création totale d'un univers où le poète devient le dieu de sa propre création. v. 16 "féeriques palais" v17àv20 "je rêverai des horizons bleuâtres... de plus enfantin", v23 "je serai plongé dans cette volupté"
Questions sur le tableau :
Question 9. Ce tableau de Claude Monet, peintre impressionniste du XIXè siècle début XXème, illustre assez parfaitement le poème de Baudelaire car on distingue une sorte de brume bleutée qui enveloppe assez confusément une ville d'où émerge une cathédrale. Or, quelques tâches de couleur appliquées en touches légères d’intensité et de tonalité différentes suffisent à évoquer la ville. Le ciel varie de couleurs, a différentes formes selon le temps et la toile semble être peinte à partie de la vue que l'on pourrait avoir depuis une fenêtre en hauteur. L'ensemble fait penser à la vue que pourrait avoir Baudelaire de la fenêtre de sa mansarde.