L'expression commerce triangulaire ne doit pas se réduire uniquement à un passage en trois temps sur trois continents : navires occidentaux se rendant sur les côtes africaines pour échanger des esclaves contre des marchandises ; puis transfert des esclaves en Amérique et échange contre une lettre de change, du sucre, du café, du cacao, du coton, du tabac et sans oublier de l'or ; enfin acheminement des produits américains vers les ports européens. En réalité, le déroulement du commerce triangulaire était beaucoup plus vaste et il existait plusieurs routes : l'Europe s'activait, en amont de la traite, afin de réunir les capitaux, les marchandises, les hommes et les navires nécessaires ; tandis qu'en aval, elle s'occupait de la transformation des denrées.
Les flèches sur la carte représentant le « commerce triangulaire » conduisent également à ne considérer l'Afrique et l'Amérique qu'au travers d'escales, plus ou moins secondaires dans l'organisation et la logique du trafic. On mésestime ainsi lourdement l'importance du continent africain, où les captifs étaient « produits », transportés, parqués et estimés par des négriers noirs. De leur côté, les Amériques ne constituaient pas seulement des lieux par lesquels transitaient les captifs, puisque c'est la logique du système esclavagiste qui entraînait la traite. Et l'on sait aujourd'hui que Rio de Janeiro, et non Liverpool, fut le premier port négrier de la planète[Petre 1]. Outre les traites orientales et internes à l'Afrique, on oublie enfin les trafics océaniques ne s'inscrivant nullement dans un triangle. Celui reliant le Brésil à l'Afrique, et notamment à l'Angola, fut essentiel car il fit transiter la plus grande partie des captifs de la traite atlantique. Celui mettant en contact l'Afrique orientale et les Mascareignes ne fut pas négligeable, de même que celui reliant l'Afrique aux Caraïbes[Petre 2].
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L'expression commerce triangulaire ne doit pas se réduire uniquement à un passage en trois temps sur trois continents : navires occidentaux se rendant sur les côtes africaines pour échanger des esclaves contre des marchandises ; puis transfert des esclaves en Amérique et échange contre une lettre de change, du sucre, du café, du cacao, du coton, du tabac et sans oublier de l'or ; enfin acheminement des produits américains vers les ports européens. En réalité, le déroulement du commerce triangulaire était beaucoup plus vaste et il existait plusieurs routes : l'Europe s'activait, en amont de la traite, afin de réunir les capitaux, les marchandises, les hommes et les navires nécessaires ; tandis qu'en aval, elle s'occupait de la transformation des denrées.
Les flèches sur la carte représentant le « commerce triangulaire » conduisent également à ne considérer l'Afrique et l'Amérique qu'au travers d'escales, plus ou moins secondaires dans l'organisation et la logique du trafic. On mésestime ainsi lourdement l'importance du continent africain, où les captifs étaient « produits », transportés, parqués et estimés par des négriers noirs. De leur côté, les Amériques ne constituaient pas seulement des lieux par lesquels transitaient les captifs, puisque c'est la logique du système esclavagiste qui entraînait la traite. Et l'on sait aujourd'hui que Rio de Janeiro, et non Liverpool, fut le premier port négrier de la planète[Petre 1]. Outre les traites orientales et internes à l'Afrique, on oublie enfin les trafics océaniques ne s'inscrivant nullement dans un triangle. Celui reliant le Brésil à l'Afrique, et notamment à l'Angola, fut essentiel car il fit transiter la plus grande partie des captifs de la traite atlantique. Celui mettant en contact l'Afrique orientale et les Mascareignes ne fut pas négligeable, de même que celui reliant l'Afrique aux Caraïbes[Petre 2].