Bonjour je suis en seconde et j'ai une dissertation à faire pour la rentrée mais je ne comprend pas comment la faire, donc est ce que vous pourriez m'aider s'il vous plait.
Le sujet est : "On a souvent reproché au roman d'entretenir les rêves et les illusions du lecteur. Ce reproche vous parait-il fondé en ce qui concerne Madame Bovary de Gustave Flaubert?"
Je saurai faire l'introduction et la conclusion mais j'aurai besoin de votre aide pour le développement. Notre professeur veut que le développement soit constitué de 2 parties constituées de 3 sous parties. Et les deux parties sont la thèse (donc la réponse oui à la question) et l'antithèse (donc la réponse non à la question). Et il faut que dans chaque sous-partie il y ai un ou plusieurs exemple tiré de madame bovary pour illustrer l'argument.
Aucun roman n'est innocent .Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu'impérieuse. C'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes les valeurs, et la littérature elle même. Flaubert relève le défi de ce sujet banal. Madame Bovary (ses convoitises, ses chagrins, l'expérience du plaisir et ses illusions toujours jeunes) ne dit pas seulement le malaise de toutes les femmes insatisfaites du XIXe siècle aux "desperate housewives" des feuilletons américains du XXIe siècle. Ce roman est l'une des plus grandes tristesses humaines : celle de manquer sa vie. Madame Bovary a eu un procès. Pas innocent. Si l’on entreprend un procès pour un livre, c’est que les idées qu’il véhicule remettent en cause les fondements de la société. Alors en quoi Madame Bovary pouvait menacer l’ordre établi de 1856 ? Première idée en échec : la maternité. Bovary est une mauvaise mère. Elle subit sa maternité et se moque de sa progéniture. Deuxième idée sociale : la vie conjugale. Messieurs quand mariés, vous pensez avoir toujours bobonne à la maison pour vous préparer la bouffe et le linge. Madame Bovary vous fait tomber de votre piédestal : elle ne fait rien d’utile dans la maison, elle vous trouve incapable. Troisième idée : le social fracturé : l’institution du mariage, machine à créer des frustrations, où personne n’y trouve son compte. Dans une société encore largement traditionaliste, qui n’a quitté la monarchie absolue que depuis une soixantaine d’années. Quatrième idée : la religion qui n'aide en rien, cache misère ou petit business intéressant en tant que curé ou grades au-dessus. L’auteur ridiculise la dévotion passagère d’Emma, il humilie le curé Bournisien, il fait de la visite de la cathédrale un moment de pur mercantilisme. Cinquième idée : la supériorité de l’élite sociale. L’aristocratie est une faribole, on s’y ennuie et les belles manières ne sont rien qu’un code, un vernis qui tombe en pièce à la première occasion pour laisser voir le bois pourri qu’il dissimule. L’aristocratie, au sens XVIIIème siècle, périclite aussi vite que s’élève la bourgeoisie de l’argent. Sixième idée : le mythe du progrès. Que ce soit au niveau agricole, au niveau médical ou, par le pharmacien Homais, Flaubert règle son compte à cette utopie, ce rêve creux. Le monde de 1856,en pleine révolution industrielle, croyait au progrès, un peu comme aujourd’hui, on voudrait nous faire croire que les OGM et les smartphones sont le vivant visage du progrès universel. Septième idée : l’ascension sociale. Emma est une paysanne qui voudrait se donner des airs de duchesse. Elle veut tout, se sent très supérieure aux villageois qui l’entourent et pourtant, elle est minable, tout comme ses amants, son mari, son voisin le pharmacie Pourtant tous veulent faire illusion, tous aspirent à la gloire de pacotille. C’est le péché d’orgueil : certains se croient des êtres extraordinaires, qui ne sont pas à leur place là où ils sont et qui mériteraient de sauter deux ou trois cases dans l’échelle sociale. Finalement, les seuls qui ne sont pas pathétiques sont ceux qui ne cherchent pas à gravir les échelons, comme par exemple, le père d’Emma, qui sait qui il est, qu’un paysan. C'est tout le système sur lequel repose le Second Empire que Flaubert remet en question. On sent aussi pointer l’évolution nécessaire et indispensable de la condition de la femme à ce stade de développement sociétal qu’atteint le milieu du XIXème siècle dans les sociétés les plus « modernes » de l’époque (Royaume-Uni, France, États-Unis, Allemagne).
Emma Bovary, c’est une femme qui n’est plus à sa place dans le monde dont elle est issue et qui ne trouve pas sa place, ni dans le monde qui l’a accueillie, ni dans celui qu’elle convoite en son for intérieur. Elle est toujours en décalage entre ce qu’on attend d’elle ou avec ce qu’elle attend des autres. Cette vie entre deux mondes, d’un point de vue de la hiérarchie sociale et entre deux mondes également, d’un point de vue de l’évolution de l’époque, entre Ancien Régime et Troisième République est un enfer. C'est un roman sur l’ennui et sur le décalage (social, sociétal, culturel, affectif, etc.). C'est une invitation pour la société à se réformer.
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Aucun roman n'est innocent .Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu'impérieuse. C'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes les valeurs, et la littérature elle même. Flaubert relève le défi de ce sujet banal. Madame Bovary (ses convoitises, ses chagrins, l'expérience du plaisir et ses illusions toujours jeunes) ne dit pas seulement le malaise de toutes les femmes insatisfaites du XIXe siècle aux "desperate housewives" des feuilletons américains du XXIe siècle. Ce roman est l'une des plus grandes tristesses humaines : celle de manquer sa vie. Madame Bovary a eu un procès. Pas innocent. Si l’on entreprend un procès pour un livre, c’est que les idées qu’il véhicule remettent en cause les fondements de la société. Alors en quoi Madame Bovary pouvait menacer l’ordre établi de 1856 ? Première idée en échec : la maternité. Bovary est une mauvaise mère. Elle subit sa maternité et se moque de sa progéniture. Deuxième idée sociale : la vie conjugale. Messieurs quand mariés, vous pensez avoir toujours bobonne à la maison pour vous préparer la bouffe et le linge. Madame Bovary vous fait tomber de votre piédestal : elle ne fait rien d’utile dans la maison, elle vous trouve incapable. Troisième idée : le social fracturé : l’institution du mariage, machine à créer des frustrations, où personne n’y trouve son compte. Dans une société encore largement traditionaliste, qui n’a quitté la monarchie absolue que depuis une soixantaine d’années. Quatrième idée : la religion qui n'aide en rien, cache misère ou petit business intéressant en tant que curé ou grades au-dessus. L’auteur ridiculise la dévotion passagère d’Emma, il humilie le curé Bournisien, il fait de la visite de la cathédrale un moment de pur mercantilisme. Cinquième idée : la supériorité de l’élite sociale. L’aristocratie est une faribole, on s’y ennuie et les belles manières ne sont rien qu’un code, un vernis qui tombe en pièce à la première occasion pour laisser voir le bois pourri qu’il dissimule. L’aristocratie, au sens XVIIIème siècle, périclite aussi vite que s’élève la bourgeoisie de l’argent. Sixième idée : le mythe du progrès. Que ce soit au niveau agricole, au niveau médical ou, par le pharmacien Homais, Flaubert règle son compte à cette utopie, ce rêve creux. Le monde de 1856,en pleine révolution industrielle, croyait au progrès, un peu comme aujourd’hui, on voudrait nous faire croire que les OGM et les smartphones sont le vivant visage du progrès universel. Septième idée : l’ascension sociale. Emma est une paysanne qui voudrait se donner des airs de duchesse. Elle veut tout, se sent très supérieure aux villageois qui l’entourent et pourtant, elle est minable, tout comme ses amants, son mari, son voisin le pharmacie Pourtant tous veulent faire illusion, tous aspirent à la gloire de pacotille. C’est le péché d’orgueil : certains se croient des êtres extraordinaires, qui ne sont pas à leur place là où ils sont et qui mériteraient de sauter deux ou trois cases dans l’échelle sociale. Finalement, les seuls qui ne sont pas pathétiques sont ceux qui ne cherchent pas à gravir les échelons, comme par exemple, le père d’Emma, qui sait qui il est, qu’un paysan. C'est tout le système sur lequel repose le Second Empire que Flaubert remet en question. On sent aussi pointer l’évolution nécessaire et indispensable de la condition de la femme à ce stade de développement sociétal qu’atteint le milieu du XIXème siècle dans les sociétés les plus « modernes » de l’époque (Royaume-Uni, France, États-Unis, Allemagne).
Emma Bovary, c’est une femme qui n’est plus à sa place dans le monde dont elle est issue et qui ne trouve pas sa place, ni dans le monde qui l’a accueillie, ni dans celui qu’elle convoite en son for intérieur. Elle est toujours en décalage entre ce qu’on attend d’elle ou avec ce qu’elle attend des autres. Cette vie entre deux mondes, d’un point de vue de la hiérarchie sociale et entre deux mondes également, d’un point de vue de l’évolution de l’époque, entre Ancien Régime et Troisième République est un enfer. C'est un roman sur l’ennui et sur le décalage (social, sociétal, culturel, affectif, etc.). C'est une invitation pour la société à se réformer.
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