Bonjour, Je suis plutôt nul pour les sujets d'imagination et en français on me demande de rédiger une lettre de poilus mais aucune idée de quoi parler, d'expliquer, etc...
Je dois ecrire une lettre en tant que soldat se trouvant sur le front à un membre de ma famille ou à ma fiancée. Raconter les conditions de vie dans les tranchées et dans les combats.
Voila merci d'avance à vous ! Bonne journée. A.VDMCH
Je ne peux pas m’empêcher de te dire que je suis dans une très mauvaise position,je souffre le martyr,j’avais bien raison de te dire avant de partir qu’il valait mieux être mort que d’être blessé,au moins blessé comme moi.
Toute la jambe est pleine d’éclats d’obus et l’os est fracturé. Tous les jours quand on me panse,je suis martyr,lorsque avec des pinces,il m’enlève des morceaux d’os ou des morceaux de fer.
Bon Dieu,que je souffre ! Après que c’est fini,on me donne bien un peu de malaga, mais j’aimerais mieux ne pas en boire.
Je ne sais pas quand est-ce qu’on me fera l’opération.
Il me tarde bien de quitter et qu’on en finisse d’un côté ou de l’autre.
En plus de ça,je suis malade ; hier,je me suis purgé,ça n’a rien fait,il a fallu qu’on me donne un lavement. On doit m’en donner un autre ce soir,je ne sais pas si on l’oubliera pas,peut-être ça me fera du bien.
Enfin,je suis bien mal à mon aise,pas pouvoir se bouger,j’ai de la peine à prendre le bouillon sur ma table de nuit. Je t’assure que c’est triste dans ma chambre,nous sommes vingt neuf,personne ne peut se bouger,des jambes cassées et des bras ou de fortes blessures et presque tous des réservistes comme moi.
Je te dirai que je passe des mauvaises nuits,si l’on m’avait évacuer jusqu’à Agen, tu serais bien venue me soigner et je serais été content d’être auprès de toi. Et toi aussi,ma chère Sylvanie,de me voir,ça serait été triste et une joie,pas comme si je n’avais pas été blessé ; mais que faire,c’est ma déstinée. Maintenant,je suis dans le pétrin et pour s’en sortir,je ne sais pas trop comment ça finira.
Enfin,ma chère Sylvanie,je te dis tout maintenant,j’ai pas voulu te le dire à la première pour ne pas te vexer,mais je vois que je suis obligée de t’aviser de ma situation.
Je ne te fais pas de mauvais sang,je m’en fais pas parce que je suis pas seul,vis en espoir et si jamais je reviens,je verrai mon fils grandir,que je le dresserai pour travailler le bien de Vinsot et moi on me fera bien une pension.
Je crois que je la gagne,quand bien même que je ne pourrais pas trop travailler,ça nous aiderait pour vivre.
On ne serait pas encore trop malheureux et Gaston commencerait de travailler. Il y en a bien qui n’ont qu’une jambe et qui travaillent.
Il faut espérer que tout ce que je dis là arrive. Prie Dieu pour moi,qu’il me délivre de la souffrance. Je t’embrasse bien fort sur chaque joue avec Gaston le petit chéri.
Ton cher ami
HUGON Léon
Voici la seconde lettre :
Gustave Berthier était un instituteur de la région de Chalon-Sur-Saône,il habitait Sousse en Tunisie et a été mobilisé en août 1914. Ce soldat a été tué le 7 juin 1915 à Bully-les-Mines.
Le 28 décembre 1914
Ma bien chère petite Alice
Nous sommes de nouveau en réserve pour quatre jours,au village des Brebis. Le service tel qu’il est organisé maintenant est moins fatiguant. Quatre jours aux tranchées,quatre jours en réserve. Nos quatre jours de tranchées ont été pénibles à cause du froid et il a gelé dur,mais les Boches nous ont bien laissés tranquiles. Le jour de Noël,ils nous ont fait signe et nous ont fait savoir qu’ils voulaient nous parler. C’est moi qui me suis rendu à 3 ou 4 mètres de leur tranchée d’où ils étaient sortis au nombre de 3 pour leur parler.
Je résume la conversation que j’ai dû répéter peut-être deux cents fois depuis à tous les curieux. C’était le jour de Noël,jour de fête,et ils demandaient qu’on ne tire aucun coup de fusil pendant le jour et la nuit,eux-mêmes affirmant qu’ils ne tireraient pas un seul coup. Ils étaient fatigués de faire la guerre,disaient-il,étaient mariés comme moi (ils avaient vu ma bague),n’en voulaient pas aux Français mais aux Anglais. Ils me passèrent un paquet de cigares,une boîte de cigarette bouts dorés,je leur glissai.Le petit Parisien en échange d’un journal allemand et je rentrai dans la tranchée française où je fus vite dévalisé de mon tabac boche.
Nos voisins d’en face tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. On put travailler aux tranchées,aménager les abris comme si on avait été dans la prairie Sainte-Marie. Le lendemain,ils purent s’apercevoir que ce n’était plus Noël,l’artillerie leur envoya quelques obus bien sentis en plein dans leur tranchée.
Nous voilà aux Brebis maintenant. Faillaut a invité hier tous ses chefs de section. J’ai trouvé un lit chez une bonne vieille où je me repose comme une marmotte.
[…] Fais part de mes amitiés à tous. Mes meilleures caresses aux petites,et à toi mes plus affectueux baisers.
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Bien chère Sylvanie,
Je ne peux pas m’empêcher de te dire que je suis dans une très mauvaise position,je souffre le martyr,j’avais bien raison de te dire avant de partir qu’il valait mieux être mort que d’être blessé,au moins blessé comme moi.
Toute la jambe est pleine d’éclats d’obus et l’os est fracturé. Tous les jours quand on me panse,je suis martyr,lorsque avec des pinces,il m’enlève des morceaux d’os ou des morceaux de fer.
Bon Dieu,que je souffre ! Après que c’est fini,on me donne bien un peu de malaga, mais j’aimerais mieux ne pas en boire.
Je ne sais pas quand est-ce qu’on me fera l’opération.
Il me tarde bien de quitter et qu’on en finisse d’un côté ou de l’autre.
En plus de ça,je suis malade ; hier,je me suis purgé,ça n’a rien fait,il a fallu qu’on me donne un lavement. On doit m’en donner un autre ce soir,je ne sais pas si on l’oubliera pas,peut-être ça me fera du bien.
Enfin,je suis bien mal à mon aise,pas pouvoir se bouger,j’ai de la peine à prendre le bouillon sur ma table de nuit. Je t’assure que c’est triste dans ma chambre,nous sommes vingt neuf,personne ne peut se bouger,des jambes cassées et des bras ou de fortes blessures et presque tous des réservistes comme moi.
Je te dirai que je passe des mauvaises nuits,si l’on m’avait évacuer jusqu’à Agen, tu serais bien venue me soigner et je serais été content d’être auprès de toi. Et toi aussi,ma chère Sylvanie,de me voir,ça serait été triste et une joie,pas comme si je n’avais pas été blessé ; mais que faire,c’est ma déstinée. Maintenant,je suis dans le pétrin et pour s’en sortir,je ne sais pas trop comment ça finira.
Enfin,ma chère Sylvanie,je te dis tout maintenant,j’ai pas voulu te le dire à la première pour ne pas te vexer,mais je vois que je suis obligée de t’aviser de ma situation.
Je ne te fais pas de mauvais sang,je m’en fais pas parce que je suis pas seul,vis en espoir et si jamais je reviens,je verrai mon fils grandir,que je le dresserai pour travailler le bien de Vinsot et moi on me fera bien une pension.
Je crois que je la gagne,quand bien même que je ne pourrais pas trop travailler,ça nous aiderait pour vivre.
On ne serait pas encore trop malheureux et Gaston commencerait de travailler. Il y en a bien qui n’ont qu’une jambe et qui travaillent.
Il faut espérer que tout ce que je dis là arrive. Prie Dieu pour moi,qu’il me délivre de la souffrance. Je t’embrasse bien fort sur chaque joue avec Gaston le petit chéri.
Ton cher ami
HUGON Léon
Voici la seconde lettre :
Gustave Berthier était un instituteur de la région de Chalon-Sur-Saône,il habitait Sousse en Tunisie et a été mobilisé en août 1914. Ce soldat a été tué le 7 juin 1915 à Bully-les-Mines.
Le 28 décembre 1914
Ma bien chère petite Alice
Nous sommes de nouveau en réserve pour quatre jours,au village des Brebis. Le service tel qu’il est organisé maintenant est moins fatiguant. Quatre jours aux tranchées,quatre jours en réserve. Nos quatre jours de tranchées ont été pénibles à cause du froid et il a gelé dur,mais les Boches nous ont bien laissés tranquiles. Le jour de Noël,ils nous ont fait signe et nous ont fait savoir qu’ils voulaient nous parler. C’est moi qui me suis rendu à 3 ou 4 mètres de leur tranchée d’où ils étaient sortis au nombre de 3 pour leur parler.
Je résume la conversation que j’ai dû répéter peut-être deux cents fois depuis à tous les curieux. C’était le jour de Noël,jour de fête,et ils demandaient qu’on ne tire aucun coup de fusil pendant le jour et la nuit,eux-mêmes affirmant qu’ils ne tireraient pas un seul coup. Ils étaient fatigués de faire la guerre,disaient-il,étaient mariés comme moi (ils avaient vu ma bague),n’en voulaient pas aux Français mais aux Anglais. Ils me passèrent un paquet de cigares,une boîte de cigarette bouts dorés,je leur glissai.Le petit Parisien en échange d’un journal allemand et je rentrai dans la tranchée française où je fus vite dévalisé de mon tabac boche.
Nos voisins d’en face tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. On put travailler aux tranchées,aménager les abris comme si on avait été dans la prairie Sainte-Marie. Le lendemain,ils purent s’apercevoir que ce n’était plus Noël,l’artillerie leur envoya quelques obus bien sentis en plein dans leur tranchée.
Nous voilà aux Brebis maintenant. Faillaut a invité hier tous ses chefs de section. J’ai trouvé un lit chez une bonne vieille où je me repose comme une marmotte.
[…] Fais part de mes amitiés à tous. Mes meilleures caresses aux petites,et à toi mes plus affectueux baisers.
Gustave