Le père d'un ton sévère : Non, non, j’aime mieux te voir sans vie que sans sagesse et sans honneur
D. G : N’allons donc pas plus loin, ôtez-la-moi, cette vie odieuse et insupportable ; car, dans le désespoir où vous me jetez, la mort sera une faveur pour moi. C’est un présent digne de la main d’un père.
Le père péremptoire : Je ne te donnerai que ce que tu mérites. Je connais bien des pères qui n’auraient pas attendu si longtemps pour être eux-mêmes tes bourreaux ; mais c’est ma bonté excessive qui t’a perdu.
D G se jetant à ses genoux : Ah ! s’il vous en reste encore, ne vous endurcissez donc pas contre mes pleurs. Songez que je suis votre fils… Hélas ! souvenez-vous de ma mère. Vous l’aimiez si tendrement ! Auriez-vous souffert qu’on l’eût arrachée de vos bras ? Vous l’auriez défendue jusqu’à la mort. Les autres n’ont-ils pas un cœur comme vous ? Peut-on être barbare après avoir une fois éprouvé ce que c’est que la tendresse et la douleur ?
Le père d'une voix irritée, d'un ton sec et dur : — Ne me parle pas davantage de ta mère ; ce souvenir échauffe mon indignation. Tes désordres la feraient mourir de douleur, si elle eût assez vécu pour les voir. Finissons cet entretien ; il m’importune et ne me fera point changer de résolution. je retourne au logis, je t'ordonne de me suivre.
D G s'éloignant de quelques pas : N'augmentez pas mon désespoir en me forçant à vous désobéir. Il est impossible que je vous suive. Il ne l'est pas moins que je vive après la dureté avec laquelle vous me traitez. Ainsi je vous dis un éternel adieu. ma mort que vous apprendrez bientôt vous fera peut- être reprendre pour moi des sentiments de père.
Il se retourner pour le quitter
Le père en s'écriant : Tu refuses donc de me suivre ? Va cours à ta perte. Adieu fils ingrat et rebelle.
D G avec transport : Adieu, adieu père barbare et dénaturé.
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Réponse :
Un salon du XVIII° siècle, élégant, feutré.
Le chevalier des Grieux face à son père
Le père d'un ton sévère : Non, non, j’aime mieux te voir sans vie que sans sagesse et sans honneur
D. G : N’allons donc pas plus loin, ôtez-la-moi, cette vie odieuse et insupportable ; car, dans le désespoir où vous me jetez, la mort sera une faveur pour moi. C’est un présent digne de la main d’un père.
Le père péremptoire : Je ne te donnerai que ce que tu mérites. Je connais bien des pères qui n’auraient pas attendu si longtemps pour être eux-mêmes tes bourreaux ; mais c’est ma bonté excessive qui t’a perdu.
D G se jetant à ses genoux : Ah ! s’il vous en reste encore, ne vous endurcissez donc pas contre mes pleurs. Songez que je suis votre fils… Hélas ! souvenez-vous de ma mère. Vous l’aimiez si tendrement ! Auriez-vous souffert qu’on l’eût arrachée de vos bras ? Vous l’auriez défendue jusqu’à la mort. Les autres n’ont-ils pas un cœur comme vous ? Peut-on être barbare après avoir une fois éprouvé ce que c’est que la tendresse et la douleur ?
Le père d'une voix irritée, d'un ton sec et dur : — Ne me parle pas davantage de ta mère ; ce souvenir échauffe mon indignation. Tes désordres la feraient mourir de douleur, si elle eût assez vécu pour les voir. Finissons cet entretien ; il m’importune et ne me fera point changer de résolution. je retourne au logis, je t'ordonne de me suivre.
D G s'éloignant de quelques pas : N'augmentez pas mon désespoir en me forçant à vous désobéir. Il est impossible que je vous suive. Il ne l'est pas moins que je vive après la dureté avec laquelle vous me traitez. Ainsi je vous dis un éternel adieu. ma mort que vous apprendrez bientôt vous fera peut- être reprendre pour moi des sentiments de père.
Il se retourner pour le quitter
Le père en s'écriant : Tu refuses donc de me suivre ? Va cours à ta perte. Adieu fils ingrat et rebelle.
D G avec transport : Adieu, adieu père barbare et dénaturé.
Explications :