Yvonne, troublée, cherchant des yeux confirmation d'Eusébie, sur un ton paniqué : Et les accords d'Arusha ? Et le gouvernement de transition ? je pensais que la guerre était terminée, que les choses s'arrangeraient. ce massacre que tu annonces , comment pourrait-il avoir lieu à Kigali tant qu'il y a des casques bleus ? e n'est pas possible ...
Pacifique - Il suffira d'en tuer quelques-uns et les blancs de e pays seront évacués. cela fait partie de leur stratégie. les grandes puissances ne vont pas risquer la vie de leur soldats pour celles de pauvres Africains. Les extrémistes le savent.
Yvonne - Qu'attendons-nous pour informer la presse internationale? Les ambassades? Les nations Unies ?
Pacifique - Ils sont parfaitement au courant . Ils ont les mêmes renseignements que nous. Ils n'y attachent aucune importance. N'attendons rien d'eux. Ne comptons que sur nous. Si je suis venu te voir, c'est parce que nous avons besoin de ton aide, grande soeur. En tant que seul homme de notre famille, je dois prendre une décision rapidement. je te demande d'accueillir à B... les enfants de tante Eusébie ainsi que ma future femme et le bébé qu'elle porte. Ils resteront à Burundi le temps nécessaire. Là-bas, ils seront en sécurité.
Yvonne : mais tu sais bien qu'au Burundi aussi c'est la guerre.
Paifique : Ici ce sera bien pire qu'une guerre.
Yvonne : Quand voulez-vous les envoyer ?
Pacifique : Tout le monde vous rejoindra pour les vacances de Pâques afin de ne pas éveiller de soupçons.
Yvonne : et toi Eusébie ? Que vas-tu faire ?
Eusébie : je reste Yvonne, il faut que je continue de travailler pour les enfants. Sans eux , je me sentirais moins vulnérable. On ne peut pas tous fuir, de toute façon. ça ira pour moi, ne t'inquiète pas, j'ai des contacts aux Nations unies, en cas de problème, j'arriverai à me faire évacuer.
Un bruit de moteur. Eusébie se précipite à a fenêtre, entrouvre les rideaux. Des appels de phare. Elle fait un signe à pacifique. Il se lève, on voit un révolver coincé dans sa ceinture.
Pacifique : je dois y aller. On m'attend. On se voit demain pour le mariage. Faites attention sur la route, je ne pourrai pas faire le trajet avec vous jusqu'à G..., je suis surveillé de près par les services secrets et je ne veux pas que l'on fasse le rapprochement entre vous et moi. les familles des soldats du FPR se trouvent en haut des listes des personnes à assassiner. Je vous retrouverai à l'heure de la cérémonie.
Il sort. Gaby sort de sa cahette, rejoint sa tante qui ferme les rideaux. le bruit de la moto s'éloigne. Silence.
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Yvonne, troublée, cherchant des yeux confirmation d'Eusébie, sur un ton paniqué : Et les accords d'Arusha ? Et le gouvernement de transition ? je pensais que la guerre était terminée, que les choses s'arrangeraient. ce massacre que tu annonces , comment pourrait-il avoir lieu à Kigali tant qu'il y a des casques bleus ? e n'est pas possible ...
Pacifique - Il suffira d'en tuer quelques-uns et les blancs de e pays seront évacués. cela fait partie de leur stratégie. les grandes puissances ne vont pas risquer la vie de leur soldats pour celles de pauvres Africains. Les extrémistes le savent.
Yvonne - Qu'attendons-nous pour informer la presse internationale? Les ambassades? Les nations Unies ?
Pacifique - Ils sont parfaitement au courant . Ils ont les mêmes renseignements que nous. Ils n'y attachent aucune importance. N'attendons rien d'eux. Ne comptons que sur nous. Si je suis venu te voir, c'est parce que nous avons besoin de ton aide, grande soeur. En tant que seul homme de notre famille, je dois prendre une décision rapidement. je te demande d'accueillir à B... les enfants de tante Eusébie ainsi que ma future femme et le bébé qu'elle porte. Ils resteront à Burundi le temps nécessaire. Là-bas, ils seront en sécurité.
Yvonne : mais tu sais bien qu'au Burundi aussi c'est la guerre.
Paifique : Ici ce sera bien pire qu'une guerre.
Yvonne : Quand voulez-vous les envoyer ?
Pacifique : Tout le monde vous rejoindra pour les vacances de Pâques afin de ne pas éveiller de soupçons.
Yvonne : et toi Eusébie ? Que vas-tu faire ?
Eusébie : je reste Yvonne, il faut que je continue de travailler pour les enfants. Sans eux , je me sentirais moins vulnérable. On ne peut pas tous fuir, de toute façon. ça ira pour moi, ne t'inquiète pas, j'ai des contacts aux Nations unies, en cas de problème, j'arriverai à me faire évacuer.
Un bruit de moteur. Eusébie se précipite à a fenêtre, entrouvre les rideaux. Des appels de phare. Elle fait un signe à pacifique. Il se lève, on voit un révolver coincé dans sa ceinture.
Pacifique : je dois y aller. On m'attend. On se voit demain pour le mariage. Faites attention sur la route, je ne pourrai pas faire le trajet avec vous jusqu'à G..., je suis surveillé de près par les services secrets et je ne veux pas que l'on fasse le rapprochement entre vous et moi. les familles des soldats du FPR se trouvent en haut des listes des personnes à assassiner. Je vous retrouverai à l'heure de la cérémonie.
Il sort. Gaby sort de sa cahette, rejoint sa tante qui ferme les rideaux. le bruit de la moto s'éloigne. Silence.
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