Bonjour pouvais vous me faire un commentaire composé sur ce texte veuillez me donner votre Ignou autre pour me répondre en priver merci
LE PROFESSEUR. Bonjour, Mademoiselle... C’est vous, c’est bien vous, n’est-ce pas, la nouvelle élève?
L’ÉLÈVE, se retourne vivement, l’air très dégagé, jeune fille du monde; elle se lève, s’avance vers le Professeur, lui tend
la main. Oui, Monsieur. Bonjour, Monsieur. Vous voyez, je suis venue à l’heure. Je n’ai pas voulu être en retard.
LE PROFESSEUR. C’est bien, Mademoiselle. Merci, mais il ne fallait pas vous presser. Je ne sais comment m’excuser de vous avoir fait attendre... Je finissais justement... n’est-ce pas, de... Je m’excuse... Vous m’excuserez...
L’ÉLÈVE. Il ne faut pas, Monsieur. Il n’y a aucun mal, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Mes excuses... Vous avez eu de la peine à trouver la maison?
L’ÉLÈVE. Du tout... Pas du tout. Et puis j’ai demandé. Tout le monde vous connaît ici.
LE PROFESSEUR. Il y a trente ans que j’habite la ville. Vous n’y êtes pas depuis longtemps! Comment la trouvez-vous ?
L’ÉLÈVE. Elle ne me déplait nullement. C’est une jolie ville, agréable, un joli parc, un pensionnat, un évêque, de beaux magasins, des rues, des avenues...
LE PROFESSEUR. C'est vrai, Mademoiselle. Pourtant, jaimerais autant vivre autre part. À Paris, ou au moins à Bordeaux.
L'ÉLÈVE. Vous aimez Bordeaux?
LE PROFESSEUR. Je ne sais pas. Je ne connais pas.
L'ÉLÈVE. Alors vous connaissez Paris ?
LE PROFESSEUR. Non plus, Mademoiselle, mais, si vous me le permettez, pourriez-vous me dire, Paris, c'est le chef-lieu de... Mademoiselle?
L'ÉLEVE, cherche un instant, puis, heureuse de savoir. Paris, c'est le chef-lieu de... la France?
LE PROFESSEUR. Mais oui, Mademoiselle, bravo, mais c'est très bien, c'est parfait. Mes félicitations. Vous connaissez votre géographie nationale sur le bout des ongles. Vos chefs-lieux.
L'ÉLEVE. Oh! je ne les connais pas tous encore, Monsieur, ce n'est pas si facile que ça, jai du mal à les apprendre.
LE PROFESSEUR. Oh, ça viendra... Du courage... Mademoiselle... Je m'excuse... de la patience... doucement, doucement... Vous verrez, ça viendra.. il fait beau aujourd'hui... ou plutôt pas tellement... Oh! si quand même.
Enfin, il ne fait pas trop mauvais, c'est le principal... Euh... euh... Il ne pleut pas, il ne neige pas non plus.
L'ÉLÈVE. Ce serait bien étonnant, car nous sommes en été.
LE PROFESSEUR. Je m'excuse, Mademoiselle, j'allais vous le dire... mais vous apprendrez que l'on peut s'attendre à tout.
L'ÉLÈVE. Évidemment, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Nous ne pouvons être sûrs de rien, Mademoiselle, en ce monde.
L'ÉLÈVE. La neige tombe l'hiver. L'hiver, c'est une des quatre saisons. Les trois autres sont... euh... le prin...
LE PROFESSEUR. Oui ?
L'ÉLÈVE...temps, et puis l'été... et... euh...
LE PROFESSEUR. Ça commence comme automobile, Mademoiselle.
L'ÉLÈVE. Ah, oui, l'automne...
LE PROFESSEUR. C'est bien cela, Mademoiselle, très bien répondu, c'est parfait. Je suis convaincu que vous serez une bonne élève. Vous ferez des progrès. Vous êtes intelligente, vous me paraissez instruite, bonne mémoire.
L'ÉLEVE. Je connais mes saisons, n'est-ce pas, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Mais oui, Mademoiselle... ou presque. Mais ça viendra. De toute façon, c'est déjà bien. Vous arriverez à les connaître, toutes vos saisons, les yeux fermés. Comme moi.
L'ÉLÈVE. C'est difficile.
LE PROFESSEUR. Oh, non. Il suffit d'un petit effort, de la bonne volonté, Mademoiselle. Vous verrez. Ça viendra, soyez-en sûre.