Bucarest, Révolution de 1848 Costache Petrescu Le formidable ébranlement qui secoue le monde arabe, depuis quelques mois, a suscité presque aussitôt chez les historiens et chez les citoyens soucieux de resituer l’inattendu dans la longue durée des forces souterraines, l’envie ardente de comparaisons avec d’autres temps. On s’est mis en quête, un peu partout, de moments lumineux où l’esprit de liberté a gagné semblablement, de proche en proche, de pays en pays, selon un processus d’imitation bienheureuse. Divers commentateurs ont évoqué l’émancipation des démocraties populaires, à l’est de l’Europe, après la chute du mur de Berlin. Nous y reviendrons peut-être un jour. Mais ce matin j’ai choisi de concentrer plutôt l’attention sur un autre précédent, celui du « printemps des peuples » de 1848, qui vit l’Europe, après de la Révolution de février qui mit à bas, à Paris, la Monarchie de Juillet, l’Europe parcourue de proche en proche par un magnifique frisson de bonheur et de liberté, et les peuples secouer, les uns après les autres, les régimes autoritaires vermoulus qui pesaient sur eux. Jean-Claude Caron** est professeur à l’université Blaise Pascal de Clermont Ferrand, président d’honneur de la Société d’histoire de la Révolution de 1848. Avec lui, ce matin, en direct du Salon du livre –une manifestation ouverte, comme on sait, à toutes les libertés et à tous les échanges bienvenus entre les cultures-, nous allons considérer les échos d’une époque à l’autre, quant aux ressorts du mouvement, quant au rôle, spontané ou suscité, des peuples, des intellectuels et des bourgeoisies libérales, quant au jeu des mimétismes et des entraînements et aussi, hélas ! –sans que nous voulions jouer les oiseaux de mauvais augure, quant aux circonstances des désillusions. Sans oublier, afin de se rasséréner finalement, les germes féconds pour la suite des temps. Programmation sonore . Discours de Léon Blum sur 1848 , enregistré fin 1947 et repris le 24 février 1948 à la Sorbonne, (disque, La Voix des Nôtres, repris sur l'*Anthologie sonore du socialisme. Enregistrements historiques documents inédits , Présentation de Jean-Yves Patte, Frémeaux et Associés. 2. Chanson La Canaille* de Siméon, extrait de *L’histoire de France par les chansons* de Pierre Barbier et de France Vernillat, « La République de 1848 et le Second Empire » 3. Discours au peuple de Lamartine, en 1848, lu par Roger Monteaux de la Comédie française 4. Extrait du magazine Tribune de Paris, le 13 février 1948,** débat entre les historiens, Charles POUTHAS, Emile TERSEN, Emile COORNAERT et Georges BOURGIN sur « la France et le printemps des peuples européens en 1848 ». (INA)*5. Extrait du magazine Tribune de Paris, le 17 février 1948, itw de Marc Sangnier sur 1848 (INA). 6. Le chant des transportés, tableau de la réaction en Europe par Pierre Dupont en 1849, extrait de L’histoire de France par les chansons de Pierre Barbier et de France Vernillat, « La République de 1848 et le Second Empire
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Bucarest, Révolution de 1848 Costache Petrescu Le formidable ébranlement qui secoue le monde arabe, depuis quelques mois, a suscité presque aussitôt chez les historiens et chez les citoyens soucieux de resituer l’inattendu dans la longue durée des forces souterraines, l’envie ardente de comparaisons avec d’autres temps. On s’est mis en quête, un peu partout, de moments lumineux où l’esprit de liberté a gagné semblablement, de proche en proche, de pays en pays, selon un processus d’imitation bienheureuse. Divers commentateurs ont évoqué l’émancipation des démocraties populaires, à l’est de l’Europe, après la chute du mur de Berlin. Nous y reviendrons peut-être un jour. Mais ce matin j’ai choisi de concentrer plutôt l’attention sur un autre précédent, celui du « printemps des peuples » de 1848, qui vit l’Europe, après de la Révolution de février qui mit à bas, à Paris, la Monarchie de Juillet, l’Europe parcourue de proche en proche par un magnifique frisson de bonheur et de liberté, et les peuples secouer, les uns après les autres, les régimes autoritaires vermoulus qui pesaient sur eux. Jean-Claude Caron** est professeur à l’université Blaise Pascal de Clermont Ferrand, président d’honneur de la Société d’histoire de la Révolution de 1848. Avec lui, ce matin, en direct du Salon du livre –une manifestation ouverte, comme on sait, à toutes les libertés et à tous les échanges bienvenus entre les cultures-, nous allons considérer les échos d’une époque à l’autre, quant aux ressorts du mouvement, quant au rôle, spontané ou suscité, des peuples, des intellectuels et des bourgeoisies libérales, quant au jeu des mimétismes et des entraînements et aussi, hélas ! –sans que nous voulions jouer les oiseaux de mauvais augure, quant aux circonstances des désillusions. Sans oublier, afin de se rasséréner finalement, les germes féconds pour la suite des temps. Programmation sonore . Discours de Léon Blum sur 1848 , enregistré fin 1947 et repris le 24 février 1948 à la Sorbonne, (disque, La Voix des Nôtres, repris sur l'*Anthologie sonore du socialisme. Enregistrements historiques documents inédits , Présentation de Jean-Yves Patte, Frémeaux et Associés. 2. Chanson La Canaille* de Siméon, extrait de *L’histoire de France par les chansons* de Pierre Barbier et de France Vernillat, « La République de 1848 et le Second Empire » 3. Discours au peuple de Lamartine, en 1848, lu par Roger Monteaux de la Comédie française 4. Extrait du magazine Tribune de Paris, le 13 février 1948,** débat entre les historiens, Charles POUTHAS, Emile TERSEN, Emile COORNAERT et Georges BOURGIN sur « la France et le printemps des peuples européens en 1848 ». (INA)*5. Extrait du magazine Tribune de Paris, le 17 février 1948, itw de Marc Sangnier sur 1848 (INA). 6. Le chant des transportés, tableau de la réaction en Europe par Pierre Dupont en 1849, extrait de L’histoire de France par les chansons de Pierre Barbier et de France Vernillat, « La République de 1848 et le Second Empire
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