Pour commencer, de par sa vulnérabilité corporelle, il est indispensable pour l’Homme, à l'inverse des animaux, de développer des techniques pour survivre. Comme l’explique Platon dans le mythe de Prométhée (Protagoras), l’homme est originalement imparfait et inachevé : il doit de ce fait s’éduquer et se perfectionner lui-même. Il est vrai que l’homme a la capacité quasi infinie de se perfectionner et d’acquérir progressivement des nouvelles qualités et connaissances.
Ensuite, la capacité de travailler de l’homme (au sens de polir et d’améliorer), a permis qu’il puisse développer et améliorer diverses techniques pour remédier les maux de l’humanité. Le premier d’entre eux serait le travail même puisqu’il est souvent considéré comme une activité pénible qui réclame d’attention et d’efforts, c’est-à-dire, le travail à dimension de ponos. Grâce au progrès technique, la productivité atteindra un niveau tel que le travail ne sera plus imposé comme une contrainte parce que l’opulence régnera dans la société. L’usage de la puissance technicienne est destiné, selon Descartes, à une sagesse pratique visant à l’amélioration des conditions de vie de l’homme : une technique pouvant garantir un progrès de la condition humaine.
On vient d’expliquer que l’homme, étant un être perfectible, développe naturellement des techniques utiles à sa vie ; au même temps, il a toujours existé une certaine réserve voire peur inspirée par la technique car, étant parfois difficile à comprendre, les hommes craignent ce qu’ils ne connaissent pas. De plus, le premier but du progrès technique est d’améliorer les conditions de vie des êtres humains, notamment en convergence avec les sciences. L’homme ne devrait pas avoir peur du progrès technique puisqu’il entraîne des bénéfices pour lui.
D’emblée, les avances techniques ne sont pas utilisées dans tous les cas pour faire le bien commun. Surtout pendant le dernier siècle les progrès techniques furent exploités à des fins militaires. Par exemple, la bombe atomique fut inventée comme une alternative énergétique au pétrole et pourtant elle fut utilisée comme puissance destructrice pendant la seconde guerre mondiale. C’est l’ère que Michel Serres appelle de la "thanatocratie". Puis, le progrès technique entraîne un risque technologique qui ne cesse de hanter les pensées et l’histoire des hommes. On peut notamment faire référence aux grandes catastrophes, produits d’un accident technologique telles que celle à Tchernobyl, où un composant de la centrale nucléaire a mal fonctionné et toute la ville a été gravement impliquée dans l’explosion qui suivit. L’accident technologique est devenu une réalité familière !
Enfin, nier le progrès technique équivaut à nier notre nature humaine de création et innovation. Il reste à l’humanité, pour préserver le caractère humain du monde de travail et de technique, à se montrer responsable, à maîtriser les pouvoirs qu’elle se donne, à les soumettre aux exigences morales de l’homme. La technique contemporaine propulse sur le devant de la scène les problèmes éthiques. Toute innovation qui modifie les références essentielles de notre existence doit donner lieu à des nouvelles règles de droit définissant le permis et l’interdit. Si cette réflexion donne lieu à des débats de société, si elle met le choix des valeurs au centre de la vie sociale, le progrès technique sera cause d’un immense progrès de la civilisation.
Le progrès technique a pour but d’améliorer les conditions de vie des êtres humains et donc l’homme ne devrait pas avoir peur du progrès technique puisqu’il entraîne des bénéfices pour lui. Néanmoins il existe une technophobie tout à fait réelle et justifiable qui ouvre la possibilité à une éthique de la peur comme éthique de l’avenir. Finalement, il faut aussi se méfier de cette peur ; on peut l’utiliser comme un moyen de nous limiter et nous faire responsable de notre avenir. À la fin, ce sera avec les décisions que l’humanité ferra dans une future que nous pourrions établir s’il faut ou pas avoir peur du progrès technique : la manière dont elle soit utilisée définira notre futur.
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Bonjour,
Pour commencer, de par sa vulnérabilité corporelle, il est indispensable pour l’Homme, à l'inverse des animaux, de développer des techniques pour survivre. Comme l’explique Platon dans le mythe de Prométhée (Protagoras), l’homme est originalement imparfait et inachevé : il doit de ce fait s’éduquer et se perfectionner lui-même. Il est vrai que l’homme a la capacité quasi infinie de se perfectionner et d’acquérir progressivement des nouvelles qualités et connaissances.
Ensuite, la capacité de travailler de l’homme (au sens de polir et d’améliorer), a permis qu’il puisse développer et améliorer diverses techniques pour remédier les maux de l’humanité. Le premier d’entre eux serait le travail même puisqu’il est souvent considéré comme une activité pénible qui réclame d’attention et d’efforts, c’est-à-dire, le travail à dimension de ponos. Grâce au progrès technique, la productivité atteindra un niveau tel que le travail ne sera plus imposé comme une contrainte parce que l’opulence régnera dans la société. L’usage de la puissance technicienne est destiné, selon Descartes, à une sagesse pratique visant à l’amélioration des conditions de vie de l’homme : une technique pouvant garantir un progrès de la condition humaine.
On vient d’expliquer que l’homme, étant un être perfectible, développe naturellement des techniques utiles à sa vie ; au même temps, il a toujours existé une certaine réserve voire peur inspirée par la technique car, étant parfois difficile à comprendre, les hommes craignent ce qu’ils ne connaissent pas. De plus, le premier but du progrès technique est d’améliorer les conditions de vie des êtres humains, notamment en convergence avec les sciences. L’homme ne devrait pas avoir peur du progrès technique puisqu’il entraîne des bénéfices pour lui.
D’emblée, les avances techniques ne sont pas utilisées dans tous les cas pour faire le bien commun. Surtout pendant le dernier siècle les progrès techniques furent exploités à des fins militaires. Par exemple, la bombe atomique fut inventée comme une alternative énergétique au pétrole et pourtant elle fut utilisée comme puissance destructrice pendant la seconde guerre mondiale. C’est l’ère que Michel Serres appelle de la "thanatocratie". Puis, le progrès technique entraîne un risque technologique qui ne cesse de hanter les pensées et l’histoire des hommes. On peut notamment faire référence aux grandes catastrophes, produits d’un accident technologique telles que celle à Tchernobyl, où un composant de la centrale nucléaire a mal fonctionné et toute la ville a été gravement impliquée dans l’explosion qui suivit. L’accident technologique est devenu une réalité familière !
Enfin, nier le progrès technique équivaut à nier notre nature humaine de création et innovation. Il reste à l’humanité, pour préserver le caractère humain du monde de travail et de technique, à se montrer responsable, à maîtriser les pouvoirs qu’elle se donne, à les soumettre aux exigences morales de l’homme. La technique contemporaine propulse sur le devant de la scène les problèmes éthiques. Toute innovation qui modifie les références essentielles de notre existence doit donner lieu à des nouvelles règles de droit définissant le permis et l’interdit. Si cette réflexion donne lieu à des débats de société, si elle met le choix des valeurs au centre de la vie sociale, le progrès technique sera cause d’un immense progrès de la civilisation.
Le progrès technique a pour but d’améliorer les conditions de vie des êtres humains et donc l’homme ne devrait pas avoir peur du progrès technique puisqu’il entraîne des bénéfices pour lui. Néanmoins il existe une technophobie tout à fait réelle et justifiable qui ouvre la possibilité à une éthique de la peur comme éthique de l’avenir. Finalement, il faut aussi se méfier de cette peur ; on peut l’utiliser comme un moyen de nous limiter et nous faire responsable de notre avenir. À la fin, ce sera avec les décisions que l’humanité ferra dans une future que nous pourrions établir s’il faut ou pas avoir peur du progrès technique : la manière dont elle soit utilisée définira notre futur.