Deux grandes puissances sortent triomphantes de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis et l'URSS. Elles bénéficient du prestige de leur victoire sur le nazisme. Alliées pendant le conflit, les deux puissances entrent rapidement dans une logique d'affrontement. Il s'agit désormais, dans ce nouvel ordre mondial qui se fait jour, d'imposer son système politique et économique. Les deux pays se veulent deux modèles qui s'opposent, dans ce que l'on désigne par la Guerre Froide.
1. La mise en place d'un monde bipolaire
a. L'Europe, premier enjeu des tensions
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de l'Europe centrale et orientale se retrouve sous le contrôle de l'armée soviétique qui a libéré ces territoires. L'URSS profite de cette présence pour s'assurer de la direction des gouvernements en place et y installent des membres du parti communiste qui contrôlent les postes-clés (ministères de l'Intérieur, des Armées, de la Justice, de l'Économie...).
Les démocraties populaires se mettent ainsi en place en Bulgarie dès 1946, en Pologne et en Roumanie en 1947 ou encore en Tchécoslovaquie en février 1948. Ce coup de force est dénoncé par les Occidentaux. Winston Churchill, premier ministre britannique pendant la guerre, parle en 1946 d'un « rideau de fer » qui est tombé en Europe centrale, de Trieste à la Baltique. Les Américains, soucieux d'aider les États européens touchés par le conflit, s'inquiètent du devenir de la démocratie sur ce continent.
b. L'Allemagne cristallise les oppositions
Au cœur de l'Europe, l'Allemagne connaît un sort particulier. Le pays est partagé en zones d'occupation depuis la fin de la guerre : Américains, Britanniques et Français occupent la partie occidentale, les Soviétiques la partie orientale.
Doc. 1. Les zones d'occupation en Allemagne
Dans cette Allemagne administrée par les anciens Alliés, Berlin connaît également une occupation quadripartite, selon le même schéma.
Staline, le premier secrétaire du parti communiste soviétique, accepte mal la présence occidentale à Berlin-Ouest. Il considère que cette partie de la ville, enclavée en zone communiste, doit revenir à l'URSS car c'est l'Armée rouge qui a libéré l'ancienne capitale du Reich. Elle doit être considérée comme le « prix du sang », la juste récompense aux énormes pertes subies par les Soviétiques.
Doc. 2. Les zones d'occupation à Berlin
c. La rupture de 1947 et la première crise de Berlin
En mars 1947, le Président américain Henri Truman s'adresse au Congrès américain pour que soit voté un plan d'aide économique et financière à l'Europe. Il s'agit, à travers de ce que l'on nomme le plan Marshall, d'accélérer le redressement du continent tout en veillant à la défense du modèle démocratique. Ce plan doit permettre d'endiguer l'expansion du communisme en Europe.
Doc. 3. Affiche de propagande pour le plan Marshall : « Les aides de l'Amérique pour la reconstruction de l'Europe »
« Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement (...) et que nous devons les aider à forger leur destin » proclame le Président dans ce qui va rester comme la doctrine Truman.
Le plan est lancé quelques mois plus tard et refusé par l'ensemble des pays de l'Europe de l'Est sous la pression des Soviétiques. Ceux-ci dénoncent, à travers la doctrine Jdanov, en octobre 1947, la manifestation, à travers ce plan, d'un impérialisme des États-Unis.
L'essentiel
La Guerre Froide oppose dans un système de bipolarité le bloc occidental démocratique et libéral, conduit par les États-Unis, au bloc communiste dirigé par l'URSS. Durant plus de quarante ans, ces deux blocs vont s'opposer pour imposer leurs valeurs et leur modèle.
La chute du mur de Berlin en novembre 1989 marque la fin de ce monde bipolaire et le triomphe du modèle américain.
Lista de comentários
Réponse :
Deux grandes puissances sortent triomphantes de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis et l'URSS. Elles bénéficient du prestige de leur victoire sur le nazisme. Alliées pendant le conflit, les deux puissances entrent rapidement dans une logique d'affrontement. Il s'agit désormais, dans ce nouvel ordre mondial qui se fait jour, d'imposer son système politique et économique. Les deux pays se veulent deux modèles qui s'opposent, dans ce que l'on désigne par la Guerre Froide.
1. La mise en place d'un monde bipolaire
a. L'Europe, premier enjeu des tensions
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de l'Europe centrale et orientale se retrouve sous le contrôle de l'armée soviétique qui a libéré ces territoires. L'URSS profite de cette présence pour s'assurer de la direction des gouvernements en place et y installent des membres du parti communiste qui contrôlent les postes-clés (ministères de l'Intérieur, des Armées, de la Justice, de l'Économie...).
Les démocraties populaires se mettent ainsi en place en Bulgarie dès 1946, en Pologne et en Roumanie en 1947 ou encore en Tchécoslovaquie en février 1948. Ce coup de force est dénoncé par les Occidentaux. Winston Churchill, premier ministre britannique pendant la guerre, parle en 1946 d'un « rideau de fer » qui est tombé en Europe centrale, de Trieste à la Baltique. Les Américains, soucieux d'aider les États européens touchés par le conflit, s'inquiètent du devenir de la démocratie sur ce continent.
b. L'Allemagne cristallise les oppositions
Au cœur de l'Europe, l'Allemagne connaît un sort particulier. Le pays est partagé en zones d'occupation depuis la fin de la guerre : Américains, Britanniques et Français occupent la partie occidentale, les Soviétiques la partie orientale.
Doc. 1. Les zones d'occupation en Allemagne
Dans cette Allemagne administrée par les anciens Alliés, Berlin connaît également une occupation quadripartite, selon le même schéma.
Staline, le premier secrétaire du parti communiste soviétique, accepte mal la présence occidentale à Berlin-Ouest. Il considère que cette partie de la ville, enclavée en zone communiste, doit revenir à l'URSS car c'est l'Armée rouge qui a libéré l'ancienne capitale du Reich. Elle doit être considérée comme le « prix du sang », la juste récompense aux énormes pertes subies par les Soviétiques.
Doc. 2. Les zones d'occupation à Berlin
c. La rupture de 1947 et la première crise de Berlin
En mars 1947, le Président américain Henri Truman s'adresse au Congrès américain pour que soit voté un plan d'aide économique et financière à l'Europe. Il s'agit, à travers de ce que l'on nomme le plan Marshall, d'accélérer le redressement du continent tout en veillant à la défense du modèle démocratique. Ce plan doit permettre d'endiguer l'expansion du communisme en Europe.
Doc. 3. Affiche de propagande pour le plan Marshall : « Les aides de l'Amérique pour la reconstruction de l'Europe »
« Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement (...) et que nous devons les aider à forger leur destin » proclame le Président dans ce qui va rester comme la doctrine Truman.
Le plan est lancé quelques mois plus tard et refusé par l'ensemble des pays de l'Europe de l'Est sous la pression des Soviétiques. Ceux-ci dénoncent, à travers la doctrine Jdanov, en octobre 1947, la manifestation, à travers ce plan, d'un impérialisme des États-Unis.
L'essentiel
La Guerre Froide oppose dans un système de bipolarité le bloc occidental démocratique et libéral, conduit par les États-Unis, au bloc communiste dirigé par l'URSS. Durant plus de quarante ans, ces deux blocs vont s'opposer pour imposer leurs valeurs et leur modèle.
La chute du mur de Berlin en novembre 1989 marque la fin de ce monde bipolaire et le triomphe du modèle américain.