Réponse :« Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat et rien en dehors de l’Etat » : voici comment Benito Mussolini définit l’Italie fasciste en 1925. De nos jours, cette définition est grandement enrichie, et l’on peut qualifier de totalitaire un régime politique autoritaire qui contrôle ou cherche à contrôler le comportement de sa population, confondant cette dernière dans un tout. Si les régimes totalitaires, à savoir le IIIème Reich, l’Italie fasciste et l’URSS sont tous apparus dans l’entre-deux-guerres, il faut attendre Hannah Arendt et son ouvrage Les Origines du totalitarisme (1951) pour voir apparaître une dénomination commune pour ces trois régimes. Il est cependant intéressant et important de se demander pourquoi nous pouvons analyser les trois expériences totalitaires dans un même ensemble ; et jusqu’à quel point ce regroupement est pertinent. Ainsi, il conviendra de s’intéresser dans un premier temps à la genèse des régimes totalitaires, puis dans un second temps à leurs idéologies, et enfin à la mise en pratique de ces idéologies. La genèse des totalitarismes est autant représentative de leurs points communs que de leurs spécificités. En effet, nous pouvons en premier lieu nous interroger sur le rôle de la première guerre mondiale. Elle semble avant tout être un catalyseur, créant dès 1917 l’instabilité en Russie, permettant la révolution de février. Ce régime socialiste fragile va lui aussi tomber, en novembre, laissant la place au régime qui deviendra très vite totalitaire. Par ailleurs, la guerre, dans les trois pays, provoque des conditions économiques difficiles à supporter. En Allemagne, la population est mécontente du traité au diktat de Versailles, mais les Italiens sont eux aussi frustrés sur ce qu’ils appellent la victoire mutilée : une partie des terres promisses par les alliés ne leur reviennent pas. Les Russes, qui ont quitté la guerre en mars, sont amputés d’une partie de leurs terres : ces trois pays sont perdants. Mais la guerre laisse aussi des marques chez les anciens combattants, revenus traumatisés ou exaltés : George Mosse parle de « brutalisation » des peuples. Cependant, il est pertinent de noter que si la guerre de 1917 permet presque directement l’émergence de l’URSS, c’est la révolution russe d’octobre (selon l’ancien calendrier russe) qui permet le renforcement des fascismes. Sans ses équivoques tels que le spartakisme ou le Bienno Rosso, les milices fascistes comme les Freikorps ou les squadristi n’auraient pas eu raison d’être. Or ces mêmes milices sont les premières à soutenir les partis fascistes. Cependant, les modalités d’accès au pouvoir semblent être une caractéristique des spécificités des totalitarismes, dans la mesure où elles restent très différentes. En Russie, les Bolcheviks 2 (« minoritaires » du fait de leur proportion dans le Parti ouvrier social-démocrate russe de 1898) prennent le pouvoir en faisant tomber le gouvernement menchévik (« majoritaire ») d’Alexandre Kerenski. Ils réalisent un vrai coup de force avec la prise du Palais d’Hiver de Petrograd et s’imposent par la force. En Italie, Mussolini souhaite faire croire à un coup d’Etat. Il lance une marche sur Rome avec ses faisceaux de combat et lance un ultimatum le 28 octobre 1922. Le président du conseil, Luigi Facta, ne lui accordera « que » la majorité des sièges de l’Assemblé après que le roi l’y ait invité. En Allemagne, Adolf Hitler tente un putsch, le 9 novembre 1923, où il réunit 4 000 hommes (dont Erich Ludendorff, Général d’infanterie) à Munich. Mais la répression est sévère (seize morts) et Hitler est emprisonné à Landsberg. Libéré en 1924, il lui faudra rétablir l’ordre dans son parti et attendre la crise de 1929 pour remporter ses premières victoires politiques : 12 députés nazis en 1928 au Reichstag sont remplacés par 107 en 1929 et 230 en 1930. Il parvient (laborieusement, en formant des alliances) à la majorité en 1933 et est nommé chancelier le 30 janvier. Si ces voies d’accès au pouvoir sont différenciées, il faut noter que la violence politique s’installe systématiquement peu après qu’elles aient lieu. Par exemple, l’incendie du Reichstag qui permet la mise en place d’un régime autoritaire, est comparable avec l’assassinat de Matteotti, opposant socialiste retrouvé mort en août 1924, qui permet à Mussolini d’annoncer sa volonté de dictature en revendiquant l’acte puis en mettant en place les lois fascistissimes (1925-1926). En Russie, Lénine dissout l’assemblée constituante en février 1918, après avoir été mis en minorité par les élections populaires. Nous avons donc vu que les origines des totalitarismes, à travers le rôle de facteur commun que joue la première guerre mondiale, peuvent être rapprochées. Elles se différencient surtout par les modes d’accès au pouvoir. Il faut maintenant s’intéresser aux systèmes idéologiques des régimes totalitaires. Les idéologies des régimes totalitaires, très marquées, permettent de les diviser en deux tendances.
avotianaraherimampia
désolée mais jsp pk mais je ne peux pas t'envoyer un message,pttr que je n'ai pas assez de points ou jspen tout cas merci beaucoup ta raison va beaucoup m'aider
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Réponse :« Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat et rien en dehors de l’Etat » : voici comment Benito Mussolini définit l’Italie fasciste en 1925. De nos jours, cette définition est grandement enrichie, et l’on peut qualifier de totalitaire un régime politique autoritaire qui contrôle ou cherche à contrôler le comportement de sa population, confondant cette dernière dans un tout. Si les régimes totalitaires, à savoir le IIIème Reich, l’Italie fasciste et l’URSS sont tous apparus dans l’entre-deux-guerres, il faut attendre Hannah Arendt et son ouvrage Les Origines du totalitarisme (1951) pour voir apparaître une dénomination commune pour ces trois régimes. Il est cependant intéressant et important de se demander pourquoi nous pouvons analyser les trois expériences totalitaires dans un même ensemble ; et jusqu’à quel point ce regroupement est pertinent. Ainsi, il conviendra de s’intéresser dans un premier temps à la genèse des régimes totalitaires, puis dans un second temps à leurs idéologies, et enfin à la mise en pratique de ces idéologies. La genèse des totalitarismes est autant représentative de leurs points communs que de leurs spécificités. En effet, nous pouvons en premier lieu nous interroger sur le rôle de la première guerre mondiale. Elle semble avant tout être un catalyseur, créant dès 1917 l’instabilité en Russie, permettant la révolution de février. Ce régime socialiste fragile va lui aussi tomber, en novembre, laissant la place au régime qui deviendra très vite totalitaire. Par ailleurs, la guerre, dans les trois pays, provoque des conditions économiques difficiles à supporter. En Allemagne, la population est mécontente du traité au diktat de Versailles, mais les Italiens sont eux aussi frustrés sur ce qu’ils appellent la victoire mutilée : une partie des terres promisses par les alliés ne leur reviennent pas. Les Russes, qui ont quitté la guerre en mars, sont amputés d’une partie de leurs terres : ces trois pays sont perdants. Mais la guerre laisse aussi des marques chez les anciens combattants, revenus traumatisés ou exaltés : George Mosse parle de « brutalisation » des peuples. Cependant, il est pertinent de noter que si la guerre de 1917 permet presque directement l’émergence de l’URSS, c’est la révolution russe d’octobre (selon l’ancien calendrier russe) qui permet le renforcement des fascismes. Sans ses équivoques tels que le spartakisme ou le Bienno Rosso, les milices fascistes comme les Freikorps ou les squadristi n’auraient pas eu raison d’être. Or ces mêmes milices sont les premières à soutenir les partis fascistes. Cependant, les modalités d’accès au pouvoir semblent être une caractéristique des spécificités des totalitarismes, dans la mesure où elles restent très différentes. En Russie, les Bolcheviks 2 (« minoritaires » du fait de leur proportion dans le Parti ouvrier social-démocrate russe de 1898) prennent le pouvoir en faisant tomber le gouvernement menchévik (« majoritaire ») d’Alexandre Kerenski. Ils réalisent un vrai coup de force avec la prise du Palais d’Hiver de Petrograd et s’imposent par la force. En Italie, Mussolini souhaite faire croire à un coup d’Etat. Il lance une marche sur Rome avec ses faisceaux de combat et lance un ultimatum le 28 octobre 1922. Le président du conseil, Luigi Facta, ne lui accordera « que » la majorité des sièges de l’Assemblé après que le roi l’y ait invité. En Allemagne, Adolf Hitler tente un putsch, le 9 novembre 1923, où il réunit 4 000 hommes (dont Erich Ludendorff, Général d’infanterie) à Munich. Mais la répression est sévère (seize morts) et Hitler est emprisonné à Landsberg. Libéré en 1924, il lui faudra rétablir l’ordre dans son parti et attendre la crise de 1929 pour remporter ses premières victoires politiques : 12 députés nazis en 1928 au Reichstag sont remplacés par 107 en 1929 et 230 en 1930. Il parvient (laborieusement, en formant des alliances) à la majorité en 1933 et est nommé chancelier le 30 janvier. Si ces voies d’accès au pouvoir sont différenciées, il faut noter que la violence politique s’installe systématiquement peu après qu’elles aient lieu. Par exemple, l’incendie du Reichstag qui permet la mise en place d’un régime autoritaire, est comparable avec l’assassinat de Matteotti, opposant socialiste retrouvé mort en août 1924, qui permet à Mussolini d’annoncer sa volonté de dictature en revendiquant l’acte puis en mettant en place les lois fascistissimes (1925-1926). En Russie, Lénine dissout l’assemblée constituante en février 1918, après avoir été mis en minorité par les élections populaires. Nous avons donc vu que les origines des totalitarismes, à travers le rôle de facteur commun que joue la première guerre mondiale, peuvent être rapprochées. Elles se différencient surtout par les modes d’accès au pouvoir. Il faut maintenant s’intéresser aux systèmes idéologiques des régimes totalitaires. Les idéologies des régimes totalitaires, très marquées, permettent de les diviser en deux tendances.
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