La crise des Gilets jaunes a aussi mis au jour une crise de la démocratie représentative. Comme en témoigne leur nouvelle revendication-phare : le référendum d’initiative citoyenne
Et maintenant, quelles réponses apporter aux Gilets jaunes, dont la mobilisation a été en net reflux samedi? Pour l'exécutif, la première étape aura été de lâcher du lest sur le terrain du pouvoir d'achat. Mais la colère profonde qui s'est déversée sur les ronds points depuis plus d'un mois a sans doute révélé une crise sans doute encore plus profonde : un rejet partiel de la démocratie représentative.
Lors de l'acte 5, samedi, les Gilets jaunes se sont enflammés pour un autre sujet : le pouvoir de décider ou, au moins, d'être mieux associés aux mesures prises. Sur leurs pancartes ou les forums internet, on les a ainsi vu brandir le RIC, ce « référendum d'initiative citoyenne » dont la Suisse s'est fait une spécialité. Plusieurs candidats à la présidentielle -Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et d'autres- avaient défendu, lors de la campagne présidentielle de 2017, l'instauration de véritables référendums d'initiative populaires. Mais pas Emmanuel Macron, qui plaidait plutôt pour une refonte du droit de pétition
Des initiatives menées localement pour faire «respirer» le système
Pour les observateurs, il y a urgence. « La crise de notre système politique s'approfondit, les trois derniers présidents se sont retrouvés au bout d'un an et demi avec une popularité très basse et une difficulté à gouverner », rappelle Yves Sintomer, chercheur à l'université Paris 8. Le ministre centriste des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau plaide pour « réinstaller la démocratie participative dans son rôle : qu'elle soit perçue comme capable de relayer les opinions et les colères des gens ».
Question brûlante tant les élus, notamment les parlementaires, souffrent d'un discrédit grandissant dans l'opinion.Un peu partout en France, mais encore très timidement, des initiatives sont menées localement pour faire « respirer » le système. Dans la petite ville alsacienne de Kingersheim dont il est maire, Jo Spiegel, conscient d'un « fossé qui se creusait », a ainsi mis en place depuis une quinzaine d'années des conseils citoyens pour permettre à ses habitants de prendre part à ses décisions.
Pour Édouard Philippe, «ce débat aussi, nous allons l'avoir»
« La démocratie doit être à la fois représentative, avec des élus, participative, pour permettre aux citoyens de faire des choix, et directe, via des référendums », estime un autre « expérimentateur », Philippe Martin. Prenant exemple sur la ville de Paris, le président socialiste du Gers a mis en place cette année un budget participatif d'un million d'euros dans son département. Trente cinq mille habitants, soit 25 % du corps électoral, ont voté parmi les 370 projets présentés. « C'est beaucoup et ça montre que les gens veulent être associés plus régulièrement à leur vie quotidienne », analyse l'ancien ministre de l'Écologie (2013-2014
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La crise des Gilets jaunes a aussi mis au jour une crise de la démocratie représentative. Comme en témoigne leur nouvelle revendication-phare : le référendum d’initiative citoyenne
Et maintenant, quelles réponses apporter aux Gilets jaunes, dont la mobilisation a été en net reflux samedi? Pour l'exécutif, la première étape aura été de lâcher du lest sur le terrain du pouvoir d'achat. Mais la colère profonde qui s'est déversée sur les ronds points depuis plus d'un mois a sans doute révélé une crise sans doute encore plus profonde : un rejet partiel de la démocratie représentative.
Lors de l'acte 5, samedi, les Gilets jaunes se sont enflammés pour un autre sujet : le pouvoir de décider ou, au moins, d'être mieux associés aux mesures prises. Sur leurs pancartes ou les forums internet, on les a ainsi vu brandir le RIC, ce « référendum d'initiative citoyenne » dont la Suisse s'est fait une spécialité. Plusieurs candidats à la présidentielle -Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et d'autres- avaient défendu, lors de la campagne présidentielle de 2017, l'instauration de véritables référendums d'initiative populaires. Mais pas Emmanuel Macron, qui plaidait plutôt pour une refonte du droit de pétition
Des initiatives menées localement pour faire «respirer» le système
Pour les observateurs, il y a urgence. « La crise de notre système politique s'approfondit, les trois derniers présidents se sont retrouvés au bout d'un an et demi avec une popularité très basse et une difficulté à gouverner », rappelle Yves Sintomer, chercheur à l'université Paris 8. Le ministre centriste des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau plaide pour « réinstaller la démocratie participative dans son rôle : qu'elle soit perçue comme capable de relayer les opinions et les colères des gens ».
Question brûlante tant les élus, notamment les parlementaires, souffrent d'un discrédit grandissant dans l'opinion.Un peu partout en France, mais encore très timidement, des initiatives sont menées localement pour faire « respirer » le système. Dans la petite ville alsacienne de Kingersheim dont il est maire, Jo Spiegel, conscient d'un « fossé qui se creusait », a ainsi mis en place depuis une quinzaine d'années des conseils citoyens pour permettre à ses habitants de prendre part à ses décisions.
Pour Édouard Philippe, «ce débat aussi, nous allons l'avoir»
« La démocratie doit être à la fois représentative, avec des élus, participative, pour permettre aux citoyens de faire des choix, et directe, via des référendums », estime un autre « expérimentateur », Philippe Martin. Prenant exemple sur la ville de Paris, le président socialiste du Gers a mis en place cette année un budget participatif d'un million d'euros dans son département. Trente cinq mille habitants, soit 25 % du corps électoral, ont voté parmi les 370 projets présentés. « C'est beaucoup et ça montre que les gens veulent être associés plus régulièrement à leur vie quotidienne », analyse l'ancien ministre de l'Écologie (2013-2014
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