December 2020 1 164 Report
bonjour
Pouvez vous m'aidez s'il vous plait: "De quel personnage vous sentez-vous le plus proche ? Pourquoi ? " dans l'extrait suivant . Merci d'avance

La maîtresse elle-même semblait émue.
–Mademoiselle Keller –nous dit-elle enfin, après que la récitation fut finie, –nous vous remercions toutes. Avec les dons que vous avez, vous êtes inexcusable de ne pas travailler davantage.
Sara fit une courte révérence ironique, une sorte de pirouette, et rejoignit sa place auprès de moi.
J’étais toute tremblante d’une admiration, d’un enthousiasme que j’eusse voulu lui exprimer, mais il ne me venait à l’esprit que des phrases que je craignais qu’elle ne trouvât ridicules. La classe était près de finir. Vite, je déchirai le bas d’une feuille de mon cahier ; j’écrivis en tremblant sur ce bout de papier : « Je voudrais être votre amie » et glissai vers elle gauchement ce billet.
Je la vis froisser le papier ; le rouler entre ses doigts. J’espérais un regard d’elle, un sourire, mais son visage restait impassible et plus impénétrable que jamais. Je sentis que je ne pourrais supporter son dédain et m’apprêtais à la haïr.
–Déchirez donc ça, –lui dis-je d’une voix contractée.
Mais, soudain, elle redéplia le papier, passa sa main dessus pour l’aplanir, et comme ayant pris une résolution... À ce moment, j’entendis mon nom : la maîtresse m’interrogeait. Je dus me lever, je récitai de manière machinale un court poème de Victor Hugo, qu’heureusement je savais fort bien. Dès que rassise, Sara glissa dans ma main le billet au verso duquel elle avait écrit:
« Venez chez nous dimanche prochain, à trois heures. » Mon cœur se gonfla de joie et, enhardie :
–Mais je ne sais pas où vous habitez !
Alors elle :
–Passez-moi le papier.
Et tandis que, la classe finie, les élèves rassemblaient leurs affaires et se levaient pour partir, elle écrivit au bas du billet : « Sara Keller, 16 rue Campagne-Première ».
J’ajoutai prudemment :
–Je ne sais pas encore si je pourrai ; il faut que je demande à maman.
Elle ne sourit pas précisément, mais les coins de ses lèvres se relevèrent. Ça pouvait être de la moquerie ; aussi ajoutai-je bien vite :
–Je crains que nous ne soyons déjà invitées.
Habitant dans un tout autre quartier et assez loin du lycée, je devais me séparer de Sara dès la sortie ; d’ordinaire je m’en allais seule et très vite. Ma mère, qui voulait me marquer sa confiance, ne venait pas me chercher, mais elle m’avait fait promettre de rentrer toujours directement et de ne m’attarder point à causer avec les autres élèves. Ce jour-là, je courus durant la moitié du trajet, tant j’étais pressée de lui faire part de la proposition de Sara. [...]
Comme j’avais enfin demandé : « Est-ce que tu me permettras d’y aller ? » maman ne répondit pas aussitôt. Je savais qu’elle avait toujours peine à me refuser quelque chose :
–Je voudrais d’abord en savoir un peu plus sur ta nouvelle amie et ses parents. Lui as-tu demandé ce que faisait son père ?
J’avouai que je n’y avais pas songé, et promis de m’en informer. Deux jours nous séparaient encore du dimanche.
–Demain, je viendrai te chercher à la sortie, –ajouta ma mère –tu tâcheras de me présenter cette enfant ; je voudrais la connaître.
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