Bonjour quelqu’un peut me faire cette lettre car ma mère n’est pas chez moi et ne peux pas m’aider merci d’avance PLUS 20 POINTS
Prolongement : Effectuer une recherche sur la condition des femmes dans le monde. Est-elle la même partout ? Que constatez-vous ?
Écrivez une lettre (environ 30-40 lignes) à ces femmes opprimées et ces hommes oppresseurs dans laquelle vous présentez ce que devrait être le rôle des femmes dans la société et celui de l'homme, vous leur donnerez des conseils et partagerez vos sentiments, vos émotions face à cette injustice.
1Par-delà les divergences récentes du féminisme se dessine au moins un consensus : l’oppression est multidimensionnelle. On trouve au sein du groupe des femmes, opprimé dans l’ordre genré, des femmes privilégiées sur d’autres plans qui exercent une domination sur les groupes de femmes qui sont comparativement désavantagées (Bradley, 1996 : 93). De la même manière, des hommes, qui appartiennent au groupe opprimant, peuvent être opprimés sur le plan social, ethnique, etc. (selon Hartmann [1981], le patriarcat est un ensemble de relations sociales hiérarchiques entre les hommes qui leur permet de dominer les femmes). De nombreuses études sur le genre dans le monde du travail ont mis en évidence le fait que les hommes, opprimés en tant que travailleurs, tentaient souvent de donner du sens à leur activité professionnelle en recourant à des idées et des pratiques opprimantes pour les femmes (voir par exemple Willis, 1978 ; Bradley, 1999). Cela étant, les sociologues du genre ont toujours contesté le fait que les hommes puissent être opprimés dans la même dimension que les femmes, c’est-à-dire dans le cadre des rapports de genre. Presque tous ceux qui, aujourd’hui, décrivent les hommes comme opprimés appartiennent au courant de réaction (backlash) antiféministe2, qui nie l’oppression des femmes et va jusqu’à dépeindre les femmes, et plus particulièrement les féministes, comme les oppresseurs des hommes (voir par exemple Farrell, 1993). Contre cette attitude radicale, on dira pour nuancer que les hommes et les femmes sont opprimés, mais pas symétriquement ; alors que les hommes occupent une position qui leur permet d’agir systématiquement comme des agents de l’oppression des femmes, il n’en est pas de même pour les femmes. Pourtant, et ce n’est pas une surprise si l’on considère le caractère indépassablement relationnel du genre, les deux oppressions sont complémentaires dans leur fonctionnement – chacune contribuant à la reproduction de l’autre. Par exemple, les pratiques qui construisent la capacité des hommes à opprimer les femmes et leur intérêt à le faire trouvent souvent leur origine dans des relations de domination entre les hommes.
2La démonstration qui va suivre repose sur une certaine manière de comprendre l’oppression, qui doit d’abord être présentée et argumentée. Bien que l’oppression en elle-même demeure un point aveugle de la théorie féministe, on peut distinguer plusieurs approches principales, souvent implicites dans la sociologie du genre. Les approches subjectivistes font de l’autoperception du groupe le critère déterminant de l’oppression, alors que les approches objectivistes ou réalistes se demandent si le groupe supposé opprimé est désavantagé ou maltraité. Certaines approches réalistes présentent la relation d’oppression comme un jeu à somme nulle dans lequel les bénéfices gagnés par le groupe des oppresseurs correspondent toujours à une perte symétrique pour le groupe des opprimés. D’autres, parmi lesquelles celle que nous défendons ici, focalisent plutôt sur le caractère institutionnalisé des relations sociales d’oppression, et permettent d’envisager le fait que l’oppression puisse parfois exister en l’absence d’un groupe opprimant stable et clairement défini.
3Le « sens commun » envisage souvent l’oppression d’un point de vue subjectiviste, considérant que les individus ou les groupes sont les meilleurs juges de leur propre situation. Dans les versions plus sophistiquées, la signification des pratiques sociales est présentée comme relative au contexte culturel3. De ce point de vue, les jugements selon lesquels l’excision, le bandage des pieds des petites filles ou le viol institutionnalisé sont nuisibles ou opprimants ne peuvent être validement prononcés que par des « locaux ». Pour Laclau et Mouffe, par exemple, la subordination n’est une oppression que si, sous l’influence d’un discours extérieur, le subordonné la voit comme nuisible et se mobilise contre elle (1985 : 154). Le témoignage des acteurs est alors l’unique source de connaissance pour déterminer quelles relations sociales sont oppressives. Une telle perspective séduit les féministes qui soupçonnent les approches réalistes de ne tenir aucun compte de la parole des femmes et de marginaliser leur expérience4.
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Réponse:
Bonne chance !!!
Explications:
1Par-delà les divergences récentes du féminisme se dessine au moins un consensus : l’oppression est multidimensionnelle. On trouve au sein du groupe des femmes, opprimé dans l’ordre genré, des femmes privilégiées sur d’autres plans qui exercent une domination sur les groupes de femmes qui sont comparativement désavantagées (Bradley, 1996 : 93). De la même manière, des hommes, qui appartiennent au groupe opprimant, peuvent être opprimés sur le plan social, ethnique, etc. (selon Hartmann [1981], le patriarcat est un ensemble de relations sociales hiérarchiques entre les hommes qui leur permet de dominer les femmes). De nombreuses études sur le genre dans le monde du travail ont mis en évidence le fait que les hommes, opprimés en tant que travailleurs, tentaient souvent de donner du sens à leur activité professionnelle en recourant à des idées et des pratiques opprimantes pour les femmes (voir par exemple Willis, 1978 ; Bradley, 1999). Cela étant, les sociologues du genre ont toujours contesté le fait que les hommes puissent être opprimés dans la même dimension que les femmes, c’est-à-dire dans le cadre des rapports de genre. Presque tous ceux qui, aujourd’hui, décrivent les hommes comme opprimés appartiennent au courant de réaction (backlash) antiféministe2, qui nie l’oppression des femmes et va jusqu’à dépeindre les femmes, et plus particulièrement les féministes, comme les oppresseurs des hommes (voir par exemple Farrell, 1993). Contre cette attitude radicale, on dira pour nuancer que les hommes et les femmes sont opprimés, mais pas symétriquement ; alors que les hommes occupent une position qui leur permet d’agir systématiquement comme des agents de l’oppression des femmes, il n’en est pas de même pour les femmes. Pourtant, et ce n’est pas une surprise si l’on considère le caractère indépassablement relationnel du genre, les deux oppressions sont complémentaires dans leur fonctionnement – chacune contribuant à la reproduction de l’autre. Par exemple, les pratiques qui construisent la capacité des hommes à opprimer les femmes et leur intérêt à le faire trouvent souvent leur origine dans des relations de domination entre les hommes.
2La démonstration qui va suivre repose sur une certaine manière de comprendre l’oppression, qui doit d’abord être présentée et argumentée. Bien que l’oppression en elle-même demeure un point aveugle de la théorie féministe, on peut distinguer plusieurs approches principales, souvent implicites dans la sociologie du genre. Les approches subjectivistes font de l’autoperception du groupe le critère déterminant de l’oppression, alors que les approches objectivistes ou réalistes se demandent si le groupe supposé opprimé est désavantagé ou maltraité. Certaines approches réalistes présentent la relation d’oppression comme un jeu à somme nulle dans lequel les bénéfices gagnés par le groupe des oppresseurs correspondent toujours à une perte symétrique pour le groupe des opprimés. D’autres, parmi lesquelles celle que nous défendons ici, focalisent plutôt sur le caractère institutionnalisé des relations sociales d’oppression, et permettent d’envisager le fait que l’oppression puisse parfois exister en l’absence d’un groupe opprimant stable et clairement défini.
3Le « sens commun » envisage souvent l’oppression d’un point de vue subjectiviste, considérant que les individus ou les groupes sont les meilleurs juges de leur propre situation. Dans les versions plus sophistiquées, la signification des pratiques sociales est présentée comme relative au contexte culturel3. De ce point de vue, les jugements selon lesquels l’excision, le bandage des pieds des petites filles ou le viol institutionnalisé sont nuisibles ou opprimants ne peuvent être validement prononcés que par des « locaux ». Pour Laclau et Mouffe, par exemple, la subordination n’est une oppression que si, sous l’influence d’un discours extérieur, le subordonné la voit comme nuisible et se mobilise contre elle (1985 : 154). Le témoignage des acteurs est alors l’unique source de connaissance pour déterminer quelles relations sociales sont oppressives. Une telle perspective séduit les féministes qui soupçonnent les approches réalistes de ne tenir aucun compte de la parole des femmes et de marginaliser leur expérience4.