Réponse : 1) La période de splendeur de l'Empire ottoman s'étend de l'avènement de Mehmed II (1451) à la fin du règne de Soliman le Magnifique (1566). Durant ces quelque cent années, la domination turque s'est étendue sur toute l'Europe balkanique, une partie de l'Europe centrale, le Proche-Orient arabe et l'Afrique du Nord, à l'exception du Maroc ; sur mer, même, les corsaires ottomans ont fait la loi. Ce siècle est aussi celui d'une remarquable activité intellectuelle et, plus encore, artistique, avec la construction des grandes mosquées sultaniennes. Surtout, le sultan contrôle tout le commerce qui, de l'océan Indien par la mer Rouge ou le golfe Persique, transite à travers l'isthme arabe et parvient en Méditerranée pour être dirigé ensuite vers la capitale ou vers l'Europe occidentale qui n'a pas encore fait de la route du Cap une concurrente menaçante : ce commerce procure à l'Empire des ressources énormes qui viennent s'ajouter aux revenus tirés des conquêtes territoriales.
3) C'est à la fin du XVIIIe siècle que s'aggrave brutalement le déclin de l'Empire ottoman, avec l'échec des réformes d'une ampleur sans précédent menées par Sélim III. Se sont dressées contre lui des forces sociales diverses, depuis les fermiers d'impôts jusqu'au petit peuple d'Istanbul, qui avaient intérêt ou croyaient avoir intérêt à ne rien changer, auxquelles se sont joints les gouverneurs cherchant à se tailler des principautés et les états étrangers voulant conquérir de nouvelles provinces. La guerre extérieure à la fois nécessitait de refondre les structures de l'État et rendait impossible les innovations par le mécontentement qu'elles provoquaient.
4) Le déclin et chute de l'Empire ottoman désignent les évènements qui, du XVIIe siècle au début du XXe siècle, ont mené à la perte de territoires puis à la désintégration de l'Empire ottoman.
Au XVIe siècle l’âge d’or de l’Empire ottoman est déjà révolu, comme l'indique la défaite navale de la flotte ottomane face à une ligue réunissant l’Espagne, Rome, Malte et Venise à Lépante en 1571. Cette première défaite majeure n’eut pas de répercussion immédiate, mais elle marquait un tournant dans l’histoire de l’État ottoman et un regain de confiance dans la puissance de l’Europe chrétienne.
Le déclin de l’Empire devient de plus en plus manifeste lorsque Osman II (1618-1622) est assassiné par les janissaires protestant contre ses tentatives de réforme, ce qui engendre une dégradation de l’autorité des sultans et du pouvoir central.
En effet, l’échec du second siège de Vienne (1683), le traité de Karlowitz en 1699 (premier traité défavorable aux Ottomans) et le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), reflètent l’affaiblissement grandissant de l’Empire et marquent le début d’une crise qui va durer jusqu’à son démantèlement en 1923.
La campagne d’Égypte, expédition militaire entreprise par Napoléon Bonaparte (1798-1801), et l’invasion par les troupes du gouverneur de l’Égypte, Mehmed Ali, de la Syrie, secouent brutalement les fondements de l’État ottoman et l’obligent à rechercher des solutions pour les crises qui éclatent au sein de l’Empire : c’est l’époque des Tanzimat.
5) Le demi-millénaire ottoman reste largement un parent pauvre de l’historiographie européenne pour la période moderne. Le seul déploiement spatial et chronologique de cette civilisation, dernière expression universalisante du monde islamique, devrait pourtant attirer l’attention de quiconque souhaite réfléchir sur le développement de la notion de puissance dans l’espace méditerranéen.
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Réponse : 1) La période de splendeur de l'Empire ottoman s'étend de l'avènement de Mehmed II (1451) à la fin du règne de Soliman le Magnifique (1566). Durant ces quelque cent années, la domination turque s'est étendue sur toute l'Europe balkanique, une partie de l'Europe centrale, le Proche-Orient arabe et l'Afrique du Nord, à l'exception du Maroc ; sur mer, même, les corsaires ottomans ont fait la loi. Ce siècle est aussi celui d'une remarquable activité intellectuelle et, plus encore, artistique, avec la construction des grandes mosquées sultaniennes. Surtout, le sultan contrôle tout le commerce qui, de l'océan Indien par la mer Rouge ou le golfe Persique, transite à travers l'isthme arabe et parvient en Méditerranée pour être dirigé ensuite vers la capitale ou vers l'Europe occidentale qui n'a pas encore fait de la route du Cap une concurrente menaçante : ce commerce procure à l'Empire des ressources énormes qui viennent s'ajouter aux revenus tirés des conquêtes territoriales.
3) C'est à la fin du XVIIIe siècle que s'aggrave brutalement le déclin de l'Empire ottoman, avec l'échec des réformes d'une ampleur sans précédent menées par Sélim III. Se sont dressées contre lui des forces sociales diverses, depuis les fermiers d'impôts jusqu'au petit peuple d'Istanbul, qui avaient intérêt ou croyaient avoir intérêt à ne rien changer, auxquelles se sont joints les gouverneurs cherchant à se tailler des principautés et les états étrangers voulant conquérir de nouvelles provinces. La guerre extérieure à la fois nécessitait de refondre les structures de l'État et rendait impossible les innovations par le mécontentement qu'elles provoquaient.
4) Le déclin et chute de l'Empire ottoman désignent les évènements qui, du XVIIe siècle au début du XXe siècle, ont mené à la perte de territoires puis à la désintégration de l'Empire ottoman.
Au XVIe siècle l’âge d’or de l’Empire ottoman est déjà révolu, comme l'indique la défaite navale de la flotte ottomane face à une ligue réunissant l’Espagne, Rome, Malte et Venise à Lépante en 1571. Cette première défaite majeure n’eut pas de répercussion immédiate, mais elle marquait un tournant dans l’histoire de l’État ottoman et un regain de confiance dans la puissance de l’Europe chrétienne.
Le déclin de l’Empire devient de plus en plus manifeste lorsque Osman II (1618-1622) est assassiné par les janissaires protestant contre ses tentatives de réforme, ce qui engendre une dégradation de l’autorité des sultans et du pouvoir central.
En effet, l’échec du second siège de Vienne (1683), le traité de Karlowitz en 1699 (premier traité défavorable aux Ottomans) et le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), reflètent l’affaiblissement grandissant de l’Empire et marquent le début d’une crise qui va durer jusqu’à son démantèlement en 1923.
La campagne d’Égypte, expédition militaire entreprise par Napoléon Bonaparte (1798-1801), et l’invasion par les troupes du gouverneur de l’Égypte, Mehmed Ali, de la Syrie, secouent brutalement les fondements de l’État ottoman et l’obligent à rechercher des solutions pour les crises qui éclatent au sein de l’Empire : c’est l’époque des Tanzimat.
5) Le demi-millénaire ottoman reste largement un parent pauvre de l’historiographie européenne pour la période moderne. Le seul déploiement spatial et chronologique de cette civilisation, dernière expression universalisante du monde islamique, devrait pourtant attirer l’attention de quiconque souhaite réfléchir sur le développement de la notion de puissance dans l’espace méditerranéen.
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