Réponse :
La liberté de manifester connaît aujourd’hui une très forte actualité, et ce dans le monde
entier. Pourtant, elle doit subir de très fortes limitations aussi bien dans les pays en transition
démocratique que dans les pays occidentaux. Depuis Hong-kong, jusqu’aux pays d’Afrique
du Nord (Printemps arabes), à la Turquie, à l’Ukraine, aux États-Unis et au Royaume-Uni
avec Occupy, au Canada, à l’Espagne avec les Indignés, et à la France, partout cette liberté
connaît des revers. L’état d’urgence, l’ordre public immatériel, la privatisation de l’espace
public, la volonté de faire payer les manifestations pour les dégâts qu’elles génèrent, et les
nouvelles méthodes policières constituent autant de menaces. En France, des manifestations
pro-palestiniennes ont été interdites en juillet 2014. Plus récemment encore, une manifestation
du mouvement d’extrême droite « Pegida » devant se tenir le 6 février 2016 à Calais a
également fait l’objet d’une interdiction. Par ailleurs, la loi du 21 juillet 2016 adoptée après
les attentats de Nice permet d’interdire plus facilement les manifestations dans le cadre de
l’état d’urgence. En Pologne, après les manifestations dans l’ensemble du pays pour défendre
le droit à l’avortement, le gouvernement conservateur entend restreindre cette liberté1
. En
Espagne, la municipalité de Madrid a tenté d’utiliser la réglementation applicable au
déroulement des scrutins électoraux en 2015 pour interdire les manifestations des Indignés.
Au-delà de l’Europe, au Canada, les manifestations ayant eu lieu lors de la grève étudiante du
printemps 2012 témoignent également des restrictions apportées à la liberté de
manifester. Au-delà même de ces réponses ponctuelles, le mouvement Occupy a montré
l’impact de la privatisation de l’espace public à New York et à Londres sur la tenue des
manifestations. Dès lors que les grands développements urbanistiques sont aujourd’hui le fait
d’entreprises privées qui possèdent ces espaces, le régime de la propriété privée s’étend sur
l’espace public.
Explications :
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Réponse :
La liberté de manifester connaît aujourd’hui une très forte actualité, et ce dans le monde
entier. Pourtant, elle doit subir de très fortes limitations aussi bien dans les pays en transition
démocratique que dans les pays occidentaux. Depuis Hong-kong, jusqu’aux pays d’Afrique
du Nord (Printemps arabes), à la Turquie, à l’Ukraine, aux États-Unis et au Royaume-Uni
avec Occupy, au Canada, à l’Espagne avec les Indignés, et à la France, partout cette liberté
connaît des revers. L’état d’urgence, l’ordre public immatériel, la privatisation de l’espace
public, la volonté de faire payer les manifestations pour les dégâts qu’elles génèrent, et les
nouvelles méthodes policières constituent autant de menaces. En France, des manifestations
pro-palestiniennes ont été interdites en juillet 2014. Plus récemment encore, une manifestation
du mouvement d’extrême droite « Pegida » devant se tenir le 6 février 2016 à Calais a
également fait l’objet d’une interdiction. Par ailleurs, la loi du 21 juillet 2016 adoptée après
les attentats de Nice permet d’interdire plus facilement les manifestations dans le cadre de
l’état d’urgence. En Pologne, après les manifestations dans l’ensemble du pays pour défendre
le droit à l’avortement, le gouvernement conservateur entend restreindre cette liberté1
. En
Espagne, la municipalité de Madrid a tenté d’utiliser la réglementation applicable au
déroulement des scrutins électoraux en 2015 pour interdire les manifestations des Indignés.
Au-delà de l’Europe, au Canada, les manifestations ayant eu lieu lors de la grève étudiante du
printemps 2012 témoignent également des restrictions apportées à la liberté de
manifester. Au-delà même de ces réponses ponctuelles, le mouvement Occupy a montré
l’impact de la privatisation de l’espace public à New York et à Londres sur la tenue des
manifestations. Dès lors que les grands développements urbanistiques sont aujourd’hui le fait
d’entreprises privées qui possèdent ces espaces, le régime de la propriété privée s’étend sur
l’espace public.
Explications :