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Les sceptiques sont des philosophes de l'Antiquité qui affirment que nous ne pouvons jamais être sûrs d'atteindre la vérité. Philosopher doit donc consister dans la pratique du doute et de la suspension du jugement, afin d'échapper à l'erreur (doute sceptique). Peut-on dire que Descartes est sceptique dans ce passage des Méditations métaphysiques? Pourquoi ?
Descartes Méditations métaphysiques, II
« Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de mensonges me représente; je pense n'avoir aucun sens; je crois que le corps, la figure, l'étendue, le mouvement, le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu'est-ce donc qui pourra être estimé véritable ? Peut-être rien autre chose, sinon qu'il n'y a rien au monde de certain.
Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose différente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ? N'y a-t-il point quelque Dieu ou quelque autre puissance qui me met en l'esprit ses pensées ? Cela n'est pas nécessaire; car peut-être que je suis capable de les produire moi-même. Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose? Mais J'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis- je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits ni aucuns corps; ne me suis-je pas aussi persuadé que je n'étais point? Non, certes; j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien tant que je penseral être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition: Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit.
Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis certain que je suis; de sorte que désormais il faut que je prenne soigneusement garde de ne prendre pas imprudemment quelque autre chose pour moi, et ainsi de ne me point méprendre dans cette connaissance, que je soutiens être plus certaine et plus évidente que toutes celles que j'ai eues auparavant. >>
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Réponse :
Oui, on peut dire que Descartes est sceptique dans ce passage des Méditations métaphysiques. En effet, il adopte une attitude de doute radical, qui consiste à mettre en doute tout ce qui est susceptible d'être faux. Il s'inspire des sceptiques de l'Antiquité, qui affirmaient que nous ne pouvons jamais être sûrs d'atteindre la vérité.
Pour Descartes, le doute est une méthode, un outil qui lui permet de trouver un fondement certain à la connaissance. Il commence par douter de tout ce qu'il a appris par les sens, car il sait que les sens peuvent être trompeurs. Il doute également de l'existence du monde extérieur, car il est possible qu'il soit une illusion.
Enfin, il doute même de son propre corps, car il est possible qu'il soit une illusion créée par un malin génie. Cependant, il parvient à trouver une vérité indubitable, à savoir son propre existence. Il affirme que, même si tout est faux, il est certain qu'il existe, car il pense.
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