Bonsoir j'ai beaucoup de mal dans la compréhension en français, pouvez vous m'aider svp Sénèque, Médée,
Prête à trahir son père et à tuer son propre frère pour venger celui qu'elle aime, Jason, Médée est un célèbre personnage
(5) criminel et un exemple de mère monstrueuse dans la mythologie gréco-romaine, qui a donné lieu à plusieurs versions et
récritures, dont les plus connues sont celles d'Euripide, de Sénèque, de Corneille et d'Anouilh. Lorsque Médée apprend
que Jason entend la répudier pour épouser la fille du roi, furieuse, elle décide de se venger ...
Cinquième mouvement : épilogue
JASON. - La voici, c'est elle, qui se tient penchée sur le bord du toit, qu'on lance là des brandons1 enflammés pour qu'elle
(10) tombe et soit consumée par ses propres flammes.
MEDEE. - Prépare l'ultime bûcher destiné à tes enfants, Jason, et élève leur tombeau : ton épouse et ton beau-père ont
reçu les derniers honneurs ; ils ont été ensevelis par mes soins : cet enfant a déjà subi son destin fatal, l'autre va, sous tes
propres yeux, être livré à un sort semblable.
JASON. - Au nom de toutes les puissances divines, au nom de notre exil commun et de cet hymen2 dont je n'ai pas brisé
15 les liens par un manquement volontaire, épargne maintenant notre enfant. S'il est matière à accusation, c'est moi qui en
suis cause. Je me livre à la mort ; immole3 ma tête criminelle.
MEDEE. - Sur ce que tu veux soustraire à mes coups, à l'endroit où tu souffres, je vais enfoncer l'épée. Va, maintenant,
orgueilleux, gagne les couches des vierges4
. Quitte celles des mères.
JASON. - Un seul suffit à ta vengeance.
20 MEDEE. - Si ma main pouvait se contenter d'un seul meurtre, je n'aurais pas cherché à en commettre. Même si j'en tue
deux, ce nombre est encore restreint pour assouvir mon ressentiment5
. Si dans mon sein maternel se cache encore
maintenant quelque gage de notre amour, je fouillerai mes entrailles avec l'épée et le fer l'extirpera.
JASON. - Achève maintenant le forfait6 entrepris, ce sera ma dernière prière, accorde-moi la faveur de ne pas prolonger
les supplices que j'endure.
25 MEDEE. - Jouis lentement de ton crime, ne te hâte point, Ô ma rancœur : j'ai droit à une journée, je profite du temps qu'on
m'a accordé.
JASON. - Tue-moi, cruelle ennemie !
MEDEE. - Tu m'invites à avoir pitié de toi. C'est parfait, tout est accompli. Je n'avais pas davantage, ma rancœur, à te
sacrifier. Lève vers moi tes yeux tout gonflés7
, ingrat Jason. Reconnais-tu ton épouse ? C'est ainsi que j'ai coutume de
fuir8 30 . La voie est ouverte maintenant devant moi vers le ciel, deux serpents sont là qui ont placé leurs cous écailleux sous
le joug9
. Reprends maintenant possession de tes enfants, toi leur père : je vais m'envoler dans les airs, emportée par mon
char ailé.
JASON. - Parcours les hautes régions éthérées10 du ciel, porte témoignage que, là où tu passes, il n'y a point de dieux.
NOTES :
1. Brandons = torches grossières. 2. Cet hymen = ce mariage. 3. Immole = sacrifie. 4. Les couches des vierges = les
lits des jeunes filles non mariées et sans enfants, contrairement à Médée. 5. Ressentiment = rancœur, colère due au
souvenir d'une blessure émotionnelle. 6. Forfait= crime. 7. Tout gonflés = par les larmes ou l'orgueil. 8. Médée fait
allusion à son départ de Colchide après avoir tué son frère, et à son départ de Thessalie après le meurtre de son père. 9.
Joug = pièce de bois qui maintenait côte à côte les animaux qui tirent une charrue : symbole d'oppression et de tyrannie.
10. Ethérées = élevées ; on pensait dans l'Antiquité que les couches les plus hautes du ciel contenaient de l'éther.
Question
1. Que désignent les expressions "mon sein" et "mes entrailles" ? Comment appelle-t-on cette figure de style,
et, d'après vous, pourquoi est-elle employée ici ?
2. Dans quel but Médée tue-t-elle ses propres enfants ? Justifiez votre réponse par des citations du texte.
3. "Reconnais-tu ton épouse ?" demande Médée à Jason. Dressez un portrait du personnage d'après cet
extrait.
4. En quoi peut-on dire que la "crise personnelle" de Médée, sa jalousie, entraîne une "crise familiale" ? Vous
développerez votre réponse en vous appuyant sur votre connaissance du contexte et votre lecture du texte.
Prête à trahir son père et à tuer son propre frère pour venger celui qu'elle aime, Jason, Médée est un célèbre personnage
(5) criminel et un exemple de mère monstrueuse dans la mythologie gréco-romaine, qui a donné lieu à plusieurs versions et
récritures, dont les plus connues sont celles d'Euripide, de Sénèque, de Corneille et d'Anouilh. Lorsque Médée apprend
que Jason entend la répudier pour épouser la fille du roi, furieuse, elle décide de se venger ...
Cinquième mouvement : épilogue
JASON. - La voici, c'est elle, qui se tient penchée sur le bord du toit, qu'on lance là des brandons1 enflammés pour qu'elle
(10) tombe et soit consumée par ses propres flammes.
MEDEE. - Prépare l'ultime bûcher destiné à tes enfants, Jason, et élève leur tombeau : ton épouse et ton beau-père ont
reçu les derniers honneurs ; ils ont été ensevelis par mes soins : cet enfant a déjà subi son destin fatal, l'autre va, sous tes
propres yeux, être livré à un sort semblable.
JASON. - Au nom de toutes les puissances divines, au nom de notre exil commun et de cet hymen2 dont je n'ai pas brisé
15 les liens par un manquement volontaire, épargne maintenant notre enfant. S'il est matière à accusation, c'est moi qui en
suis cause. Je me livre à la mort ; immole3 ma tête criminelle.
MEDEE. - Sur ce que tu veux soustraire à mes coups, à l'endroit où tu souffres, je vais enfoncer l'épée. Va, maintenant,
orgueilleux, gagne les couches des vierges4
. Quitte celles des mères.
JASON. - Un seul suffit à ta vengeance.
20 MEDEE. - Si ma main pouvait se contenter d'un seul meurtre, je n'aurais pas cherché à en commettre. Même si j'en tue
deux, ce nombre est encore restreint pour assouvir mon ressentiment5
. Si dans mon sein maternel se cache encore
maintenant quelque gage de notre amour, je fouillerai mes entrailles avec l'épée et le fer l'extirpera.
JASON. - Achève maintenant le forfait6 entrepris, ce sera ma dernière prière, accorde-moi la faveur de ne pas prolonger
les supplices que j'endure.
25 MEDEE. - Jouis lentement de ton crime, ne te hâte point, Ô ma rancœur : j'ai droit à une journée, je profite du temps qu'on
m'a accordé.
JASON. - Tue-moi, cruelle ennemie !
MEDEE. - Tu m'invites à avoir pitié de toi. C'est parfait, tout est accompli. Je n'avais pas davantage, ma rancœur, à te
sacrifier. Lève vers moi tes yeux tout gonflés7
, ingrat Jason. Reconnais-tu ton épouse ? C'est ainsi que j'ai coutume de
fuir8 30 . La voie est ouverte maintenant devant moi vers le ciel, deux serpents sont là qui ont placé leurs cous écailleux sous
le joug9
. Reprends maintenant possession de tes enfants, toi leur père : je vais m'envoler dans les airs, emportée par mon
char ailé.
JASON. - Parcours les hautes régions éthérées10 du ciel, porte témoignage que, là où tu passes, il n'y a point de dieux.
NOTES :
1. Brandons = torches grossières. 2. Cet hymen = ce mariage. 3. Immole = sacrifie. 4. Les couches des vierges = les
lits des jeunes filles non mariées et sans enfants, contrairement à Médée. 5. Ressentiment = rancœur, colère due au
souvenir d'une blessure émotionnelle. 6. Forfait= crime. 7. Tout gonflés = par les larmes ou l'orgueil. 8. Médée fait
allusion à son départ de Colchide après avoir tué son frère, et à son départ de Thessalie après le meurtre de son père. 9.
Joug = pièce de bois qui maintenait côte à côte les animaux qui tirent une charrue : symbole d'oppression et de tyrannie.
10. Ethérées = élevées ; on pensait dans l'Antiquité que les couches les plus hautes du ciel contenaient de l'éther.
Question
1. Que désignent les expressions "mon sein" et "mes entrailles" ? Comment appelle-t-on cette figure de style,
et, d'après vous, pourquoi est-elle employée ici ?
2. Dans quel but Médée tue-t-elle ses propres enfants ? Justifiez votre réponse par des citations du texte.
3. "Reconnais-tu ton épouse ?" demande Médée à Jason. Dressez un portrait du personnage d'après cet
extrait.
4. En quoi peut-on dire que la "crise personnelle" de Médée, sa jalousie, entraîne une "crise familiale" ? Vous
développerez votre réponse en vous appuyant sur votre connaissance du contexte et votre lecture du texte.
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