Face à cela, le directeur « faisait semblant de ne pas entendre » (C.G. 255) ; c’est encore et toujours l’autorité qui refuse le dialogue, qui refuse la discussion sur le fondement de sa légitimité.

À un détenu qui demande à Claude Gueux pourquoi il est silencieux et semble retiré depuis quelques jours, Claude Gueux répond « Je juge quelqu’un ». Toute source de justice a disparu avec le refus du dialogue. Dès lors, le dernier fondement du droit devient la conscience Claude inverse le rapport de force entre lui, le manant, prisonnier et le geôlier. Le sujet se révolte face à l’ordre institué, à la différence qu’ici, cette sourde contestation individuelle aboutira à un acte extrêmement violent, par l’assassinat du directeur. Tout jugement nécessite du temps et Claude Gueux laisse donc à son inculpé du 25 octobre au 4 novembre pour satisfaire sa requête. Claude Gueux se désolidarise de la révolte qui émane de sa conscience. Il prend de la distance avec ce qui a lui même, sans le vouloir, animé.