Dans les légendes, les contes, les récits, les mythes, on a toujours noté la présence de magie, de surnaturel ou encore d'étrange. Alors qu’au Moyen Age, on parle merveilleux où se mêle à la fois légende et imaginaire, le fantastique, lui, n'apparaît qu'à la fin du XVIIIeme siècle. A l’inverse du merveilleux, le surnaturel et l'irrationnel ne sont pas acceptés d’emblée par le narrateur et les personnages. Pourtant, le doute et l’inquiétude persistent tout au long de l’histoire face aux événements irrationnels qui interviennent dans un monde réel.
Le fantastique relate donc de l’ambiguïté où imaginaire et réel se confondent, où tout reste sombre car aucune explication rationnelle. Au XXème siècle, certains auteurs cherchent à effrayer leurs lecteurs, comme par exemple Stephen King. Alors qu’au XIXeme siècle les auteurs français préfèrent provoquer le trouble et l’inquiétude chez le lecteur/spectateur qui, tout comme le personnage, est dans une incertitude angoissante. Le doute suffirait donc à provoquer le trouble, comme Haufmann et ses contes.
Selon la définition de Todrov, le fantastique ne serait présent que dans l’hésitation entre l'acceptation du surnaturel en tant que telle et une tentative d’explication rationnelle. Il serait situé entre le merveilleux et l’étrange, dans lequel il est expliqué et accepté comme normal, mais ayant pour toujours pour différence, le refus et la hantise du héros comme du lecteur, des éléments surnaturels. "Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu'ont choisi l'une ou l'autre, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel". Cette définition plus générale que celle abordé pour les récits fantastiques français du XIXème siècle, reconnaît le fantastique plus comme une sensation face un récit (peu en importe la forme) que comme un genre littéraire.
En fin de compte, le fantastique se caractérise de manière générale par l’acceptation du lecteur d’un monde de personnages bien vivant, le refus d'une interprétation allégorique ou poétique, et l'hésitation entre explication naturelle et surnaturelle des événements. Le bouleversement de la vie du personnage, l’hésitation, la mal-être, etc. sont des éléments essentiels à une œuvre fantastique ou bien tout simplement un "moment" fantastique, puisque, comme le dit Joël Malrieu, "le fantastique ne dure que le temps d’une hésitation. Il peut s’évanouir à tout instant".
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Bonjour,Dans les légendes, les contes, les récits, les mythes, on a toujours noté la présence de magie, de surnaturel ou encore d'étrange. Alors qu’au Moyen Age, on parle merveilleux où se mêle à la fois légende et imaginaire, le fantastique, lui, n'apparaît qu'à la fin du XVIIIeme siècle. A l’inverse du merveilleux, le surnaturel et l'irrationnel ne sont pas acceptés d’emblée par le narrateur et les personnages.
Pourtant, le doute et l’inquiétude persistent tout au long de l’histoire face aux événements irrationnels qui interviennent dans un monde réel.
Le fantastique relate donc de l’ambiguïté où imaginaire et réel se confondent, où tout reste sombre car aucune explication rationnelle. Au XXème siècle, certains auteurs cherchent à effrayer leurs lecteurs, comme par exemple Stephen King. Alors qu’au XIXeme siècle les auteurs français préfèrent provoquer le trouble et l’inquiétude chez le lecteur/spectateur qui, tout comme le personnage, est dans une incertitude angoissante. Le doute suffirait donc à provoquer le trouble, comme Haufmann et ses contes.
Selon la définition de Todrov, le fantastique ne serait présent que dans l’hésitation entre l'acceptation du surnaturel en tant que telle et une tentative d’explication rationnelle. Il serait situé entre le merveilleux et l’étrange, dans lequel il est expliqué et accepté comme normal, mais ayant pour toujours pour différence, le refus et la hantise du héros comme du lecteur, des éléments surnaturels. "Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu'ont choisi l'une ou l'autre, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel".
Cette définition plus générale que celle abordé pour les récits fantastiques français du XIXème siècle, reconnaît le fantastique plus comme une sensation face un récit (peu en importe la forme) que comme un genre littéraire.
En fin de compte, le fantastique se caractérise de manière générale par l’acceptation du lecteur d’un monde de personnages bien vivant, le refus d'une interprétation allégorique ou poétique, et l'hésitation entre explication naturelle et surnaturelle des événements. Le bouleversement de la vie du personnage, l’hésitation, la mal-être, etc. sont des éléments essentiels à une œuvre fantastique ou bien tout simplement un "moment" fantastique, puisque, comme le dit Joël Malrieu, "le fantastique ne dure que le temps d’une hésitation. Il peut s’évanouir à tout instant".