Bonsoir, j'aurais de quelques pistes, idées s'il vous plaît ! Est-il crucial de maintenir un esprit à l'abri de tout sentiments de faiblesse vis à vis de soi-même.
Il paraît difficile voire impossible d’empêcher quelqu’un de penser. Penser résulte d’une démarche de l’esprit. L’action de penser désigne toutes les manifestations de la conscience. Descartes (1596-1650) donne une large définition de la pensée : "Par le mot de pensée, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser". Néanmoins, lorsqu’on est conscient, on est conscient de sa pensée. La conscience n’est pas accessible à autrui. Étant donné que pensée et conscience sont étroitement liées et se confondent pratiquement, d’où le célèbre "Je pense donc je suis" de Kant (1724-1804), chaque individu est le seul à pouvoir accéder à sa pensée. La pensée est donc une activité intérieure et individuelle. Ainsi, quelle que soit notre pensée, elle est propre à chacun, et n’est accessible par personne d’autres que soi-même ; Personne ne peut venir perturber l’exercice de notre pensée. Penser que que l"on est laid, désagréable, antipathique, etc. est un sentiment personnel. À moins de l’exprimer d’une façon quelconque (par le regard, la parole, l"attitude…) personne ne peut détecter chez nous ce qui est en train de se passer dans notre for intérieur. On ne peut pas mettre la police dans les pensées de chacun ! Personne ne peut contrôler puisque c’est dans notre intériorité. Contrairement à ce que nous disons et à ce que nous faisons, la pensée ne peut être surveillée par autrui.
La liberté d’opinion plus largement la liberté de penser autorisée par la loi et le fait que personne puisse l’atteindre offrent donc la possibilité d’imaginer tout et n’importe quoi, ce qui nous procure une certaine liberté intérieure. Mais certaines limites intérieures comme extérieures freinent cette liberté de penser. Notre pensée est en quelque sorte guidée afin de ne pas franchir certains excès, qui pourrait être contraires à notre réelle volonté ou aux valeurs d’une société. Penser est donc une capacité réflexive qui a lieu dans notre for intérieur. S’exprimer signifie qu’il y a une communication avec le monde extérieur ; on sort d’un domaine où nous étions les seuls maîtres, celui de la conscience, et nous partageons nos pensées avec autrui. Avec autrui… Là, nous prenons le risque d’exposer notre pensée aux autres. Dans la déclaration des droits de l’homme, à l’article 10 est inscrit que "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi". D"après cet article, sous réserve de ne pas manifester ses pensées, chacun est libre de penser, sans porter nuance à quiconque, même si cela doit porter nuance à lui-même, sans devoir être inquiété d’une quelconque autorité. Ainsi, l’homme serait libre de tout penser, mais pas d’exprimer tout ce qu’il pense. Si nous devions exprimer tout ce que nous pensons, d’après l’exemple cité précédemment dans lequel nous imaginions des jugements désagréables, nous ferions preuve de tant de franchise que cela dépasserait l’insolence. On ne peut donc pas exprimer tout ce qu’on pense. Cependant, d’après Kant, il est impossible de séparer la pensée et l’expression car ce sont deux caractères liés.
La pensée ne peut pas rester interne, il faut la partager avec autrui pour la forger, l’améliorer, la contredire. "Il est vrai, que la liberté de parler ou d'écrire peut nous être ôtée par une puissance supérieure, mais non pas la liberté de penser. Mais penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d'autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? Aussi bien, l'on peut dire que cette puissance extérieure qui enlève aux hommes la liberté de communiquer publiquement leurs pensées leur ôte également la liberté de penser […]".
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Bonjour,Il paraît difficile voire impossible d’empêcher quelqu’un de penser. Penser résulte d’une démarche de l’esprit. L’action de penser désigne toutes les manifestations de la conscience. Descartes (1596-1650) donne une large définition de la pensée : "Par le mot de pensée, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser". Néanmoins, lorsqu’on est conscient, on est conscient de sa pensée. La conscience n’est pas accessible à autrui.
Étant donné que pensée et conscience sont étroitement liées et se confondent pratiquement, d’où le célèbre "Je pense donc je suis" de Kant (1724-1804), chaque individu est le seul à pouvoir accéder à sa pensée. La pensée est donc une activité intérieure et individuelle. Ainsi, quelle que soit notre pensée, elle est propre à chacun, et n’est accessible par personne d’autres que soi-même ; Personne ne peut venir perturber l’exercice de notre pensée. Penser que que l"on est laid, désagréable, antipathique, etc. est un sentiment personnel. À moins de l’exprimer d’une façon quelconque (par le regard, la parole, l"attitude…) personne ne peut détecter chez nous ce qui est en train de se passer dans notre for intérieur. On ne peut pas mettre la police dans les pensées de chacun ! Personne ne peut contrôler puisque c’est dans notre intériorité. Contrairement à ce que nous disons et à ce que nous faisons, la pensée ne peut être surveillée par autrui.
La liberté d’opinion plus largement la liberté de penser autorisée par la loi et le fait que personne puisse l’atteindre offrent donc la possibilité d’imaginer tout et n’importe quoi, ce qui nous procure une certaine liberté intérieure. Mais certaines limites intérieures comme extérieures freinent cette liberté de penser. Notre pensée est en quelque sorte guidée afin de ne pas franchir certains excès, qui pourrait être contraires à notre réelle volonté ou aux valeurs d’une société.
Penser est donc une capacité réflexive qui a lieu dans notre for intérieur. S’exprimer signifie qu’il y a une communication avec le monde extérieur ; on sort d’un domaine où nous étions les seuls maîtres, celui de la conscience, et nous partageons nos pensées avec autrui. Avec autrui… Là, nous prenons le risque d’exposer notre pensée aux autres. Dans la déclaration des droits de l’homme, à l’article 10 est inscrit que "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi". D"après cet article, sous réserve de ne pas manifester ses pensées, chacun est libre de penser, sans porter nuance à quiconque, même si cela doit porter nuance à lui-même, sans devoir être inquiété d’une quelconque autorité.
Ainsi, l’homme serait libre de tout penser, mais pas d’exprimer tout ce qu’il pense. Si nous devions exprimer tout ce que nous pensons, d’après l’exemple cité précédemment dans lequel nous imaginions des jugements désagréables, nous ferions preuve de tant de franchise que cela dépasserait l’insolence. On ne peut donc pas exprimer tout ce qu’on pense. Cependant, d’après Kant, il est impossible de séparer la pensée et l’expression car ce sont deux caractères liés.
La pensée ne peut pas rester interne, il faut la partager avec autrui pour la forger, l’améliorer, la contredire. "Il est vrai, que la liberté de parler ou d'écrire peut nous être ôtée par une puissance supérieure, mais non pas la liberté de penser. Mais penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d'autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? Aussi bien, l'on peut dire que cette puissance extérieure qui enlève aux hommes la liberté de communiquer publiquement leurs pensées leur ôte également la liberté de penser […]".