La culture désigne l’ensemble des traditions, des institutions sociales et politiques, des règles, des croyances, des modes d’expression, des connaissances et des représentations intellectuelles appartenant à un groupe d’hommes sur un territoire et à une époque donnée. L’étude de l’histoire et l’anthropologie reflètent parfois des modes de vie et des cultures tellement différents d’un peuple à l’autre que l’on peut se demander si, dans ce cas, ce qui sépare les hommes n’est pas plus important que ce qui les rassemble et les réunit dans une appartenance commune à l’humanité. Ainsi les guerres entre les hommes sont souvent déclenchées ou alimentées par des croyances religieuses différentes. Pourtant, c’est aussi la différence culturelle qui nourrit notre intérêt pour l’autre et donne envie d’aller à sa rencontre. Nous prenons souvent d’autant plus de précaution à l’égard d’ un autre homme qu’il nous est étranger. Dans beaucoup de cultures, il existe des traditions d’hospitalité qui exigent d’avoir d’autant plus d’attentions à l’égard de l’autre qu’il nous est différent, comme si cette différence le rendait plus vulnérable et qu’il fallait prendre soin de lui. Il se pourrait donc que la diversité des cultures, loin de diviser et séparer les hommes, les oblige à prendre conscience de leur profonde identité.
Première partie: La diversité des cultures traduit la diversité humaine.
L’homme présente comme singularité l’extrême diversité de ses formes de vie et de ce que l’on appelle culture. Cette diversité a d’ailleurs longtemps été la cause de l’incapacité des hommes à se penser tous rassemblés sous une même espèce. D’ordinaire, chaque peuple, chaque culture est tenté de s’identifier exclusivement à l’humanité et en exclure tous ceux qui ne leur ressemblent pas. C’est ainsi que pour les Grecs, l’humanité ne regroupait que…les Grecs. Les autres peuples n’étaient pas considérés comme appartenant à l’espèce humaine, mais comme des Barbares. Plus récemment, on sait que les Européens qui pratiquaient le commerce des esclaves déniaient aux Africains le statut d’êtres humains à part entière. Quant aux Indiens d’Amérique du Sud, ils se demandaient même s’ils avaient une âme… La variété des langues est le premier obstacle à la compréhension réciproque et encourage la séparation.
Deuxième partie: L’humanité est une par delà la diversité des cultures.
Mais tous les hommes ont des choses en commun. Ils partagent des valeurs et des pratiques universellement admises comme la prohibition de l’inceste qui interdit certaines unions entre partenaires sexuels. Si les règles particulières de prohibition peuvent changer d’une région du monde à l’autre, il n’en demeure pas moins que tous les hommes reconnaissent et mettent en œuvre cet interdit. Les langues peuvent aussi se traduire les unes dans les autres et les idées ainsi s’échanger. La diversité des cultures est à la source d’intérêts économiques réciproques et favorise des échanges qui créent des relations d’interdépendance. La diversité des formes d’expression artistique représente un facteur de curiosité et d’inspiration pour des artistes. L’intérêt des Européens pour les estampes japonaises, puis pour l’art dit « primitif » découvert en Afrique et en Australie s’alimente justement de cette étrangeté initiale qui poussait des peintres et des sculpteurs à s’en inspirer. Ici, le besoin humain de création et de représentation artistique rassemble des êtres pourtant si éloignés dans le temps et dans l’espace ! La diversité des cultures favorise donc la rencontre des hommes plutôt qu’elle ne s’y oppose.
Troisième partie: Les hommes ont pour point commun leur différence.
L’autre homme est, dit-on, mon prochain, c’est-à-dire celui qui est à la fois proche et lointain. Proche de moi, car il me ressemble sur bien des aspects. Nous partageons beaucoup, à commencer par l’attachement à des valeurs morales comme l’interdit du meurtre, le secours dû aux faibles, etc. Lointain, car il n’est pas moi : autre langue, autres mœurs, autres points de vue sur le monde. Or, respecter quelqu’un, c’est se tenir à bonne distance de lui, ni trop près ni trop loin. C’est éviter trop de familiarité comme trop d’indifférence. On s’aperçoit alors que le constat de nos différences peut favoriser, au lieu d’empêcher, l’éclosion de relations humaines fondées sur le respect et l’intérêt réciproque.
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La culture désigne l’ensemble des traditions, des institutions sociales et politiques, des règles, des croyances, des modes d’expression, des connaissances et des représentations intellectuelles appartenant à un groupe d’hommes sur un territoire et à une époque donnée. L’étude de l’histoire et l’anthropologie reflètent parfois des modes de vie et des cultures tellement différents d’un peuple à l’autre que l’on peut se demander si, dans ce cas, ce qui sépare les hommes n’est pas plus important que ce qui les rassemble et les réunit dans une appartenance commune à l’humanité. Ainsi les guerres entre les hommes sont souvent déclenchées ou alimentées par des croyances religieuses différentes.
Pourtant, c’est aussi la différence culturelle qui nourrit notre intérêt pour l’autre et donne envie d’aller à sa rencontre. Nous prenons souvent d’autant plus de précaution à l’égard d’ un autre homme qu’il nous est étranger. Dans beaucoup de cultures, il existe des traditions d’hospitalité qui exigent d’avoir d’autant plus d’attentions à l’égard de l’autre qu’il nous est différent, comme si cette différence le rendait plus vulnérable et qu’il fallait prendre soin de lui. Il se pourrait donc que la diversité des cultures, loin de diviser et séparer les hommes, les oblige à prendre conscience de leur profonde identité.
Première partie: La diversité des cultures traduit la diversité humaine.
L’homme présente comme singularité l’extrême diversité de ses formes de vie et de ce que l’on appelle culture. Cette diversité a d’ailleurs longtemps été la cause de l’incapacité des hommes à se penser tous rassemblés sous une même espèce. D’ordinaire, chaque peuple, chaque culture est tenté de s’identifier exclusivement à l’humanité et en exclure tous ceux qui ne leur ressemblent pas. C’est ainsi que pour les Grecs, l’humanité ne regroupait que…les Grecs. Les autres peuples n’étaient pas considérés comme appartenant à l’espèce humaine, mais comme des Barbares. Plus récemment, on sait que les Européens qui pratiquaient le commerce des esclaves déniaient aux Africains le statut d’êtres humains à part entière. Quant aux Indiens d’Amérique du Sud, ils se demandaient même s’ils avaient une âme… La variété des langues est le premier obstacle à la compréhension réciproque et encourage la séparation.
Deuxième partie: L’humanité est une par delà la diversité des cultures.
Mais tous les hommes ont des choses en commun. Ils partagent des valeurs et des pratiques universellement admises comme la prohibition de l’inceste qui interdit certaines unions entre partenaires sexuels. Si les règles particulières de prohibition peuvent changer d’une région du monde à l’autre, il n’en demeure pas moins que tous les hommes reconnaissent et mettent en œuvre cet interdit.
Les langues peuvent aussi se traduire les unes dans les autres et les idées ainsi s’échanger. La diversité des cultures est à la source d’intérêts économiques réciproques et favorise des échanges qui créent des relations d’interdépendance.
La diversité des formes d’expression artistique représente un facteur de curiosité et d’inspiration pour des artistes. L’intérêt des Européens pour les estampes japonaises, puis pour l’art dit « primitif » découvert en Afrique et en Australie s’alimente justement de cette étrangeté initiale qui poussait des peintres et des sculpteurs à s’en inspirer. Ici, le besoin humain de création et de représentation artistique rassemble des êtres pourtant si éloignés dans le temps et dans l’espace ! La diversité des cultures favorise donc la rencontre des hommes plutôt qu’elle ne s’y oppose.
Troisième partie: Les hommes ont pour point commun leur différence.
L’autre homme est, dit-on, mon prochain, c’est-à-dire celui qui est à la fois proche et lointain. Proche de moi, car il me ressemble sur bien des aspects. Nous partageons beaucoup, à commencer par l’attachement à des valeurs morales comme l’interdit du meurtre, le secours dû aux faibles, etc. Lointain, car il n’est pas moi : autre langue, autres mœurs, autres points de vue sur le monde. Or, respecter quelqu’un, c’est se tenir à bonne distance de lui, ni trop près ni trop loin. C’est éviter trop de familiarité comme trop d’indifférence. On s’aperçoit alors que le constat de nos différences peut favoriser, au lieu d’empêcher, l’éclosion de relations humaines fondées sur le respect et l’intérêt réciproque.