Il semblerait que la vie soit un apprentissage. Nul doute que si on laisse un nouveau né seul, il ne saura pas se protéger du danger, ni même assurer des fonctions primaires tel que se nourrir. Les êtres humains sont particulièrement concernés par cet apprentissage de la vie puisque notre période d’apprentissage est la plus longue. Le chemin qui mène à l’autonomie, à l’indépendance totale se compte en 20ème d’années alors qu’il ne s’étale que sur quelques années tout au plus chez les animaux. Mais en quoi consiste cet apprentissage ?
Que ce soit par instinct ou par imitation de codes sociaux, les êtres vivants passent pour la plupart par une phase d’apprentissage de la vie. Apprendre à vivre c’est apprendre à apprivoiser l’environnement dans lequel on vit, qui sert de "support" à l’épanouissement de notre vie. Cet environnement englobe l’air qui nous entoure qui suscite des cris à la première respiration d’un nouveau né, ce qui montre la difficulté de cette insertion brutale dans le monde ; ainsi que l’environnement social à savoir l’ensemble des codes et représentations sociales qui permettent d’évoluer dans une société donnée comme par exemple, la langue, l’écriture etc… Enfin s’accommoder de l’environnement dans lequel on vit désigne également le fait de comprendre ce qui est et n’est pas propice à notre vie et apprendre à s’en servir. Autrement dit, apprendre à faire usage de ce qu’on dispose dans le but de conserver le plus longtemps possible notre vie : bien manger, se couvrir quand il fait froid, faire du sport etc…
Apprendre à vivre c’est aussi apprendre la vie, apprendre qu’on est en vie, qu’on est une personne à part entière dotée d’une vie qui lui est propre, qui lui appartient. En effet, cette idée, qui semble évidente est en réalité loin de l’être. Lacan met en évidence le fait qu’à la naissance le nouveau né ne prend pas tout de suite conscience qu’il est un individu à part entière étant donné que jusque là il a "fait partie" du corps de sa mère, il était en elle, ne faisait qu’un avec elle. Le stade du miroir désigne précisément le moment où l’enfant, en s’identifiant à son reflet, comprend qu’il ne fait qu’un, qu’il est un tout et qu’il est un individu à part entière, détenteur de sa propre vie. Apprendre à vivre c’est donc d’abord comprendre qu’on est détenteur de la vie.
Enfin, "Apprendre à vivre" est le présupposé de toute philosophie. Il s’agit de donner matière à penser au lecteur pour qu’il puisse de lui-même construire au cours de son cheminement personnel, une philosophie de la vie et d’apprendre continuellement à vivre ou plutôt à mieux vivre, à vivre pleinement, à faire bon usage de sa vie ou encore à lui trouver un sens, un but. "Vivre" ici n’est donc plus un simple état mais bien une action permanente qui consiste à prendre des décisions concernant sa propre vie à chaque instant. "Vivre" revête ici une certaine vivacité, autrement dit, "Vivre" c’est vivre pleinement. Cette intensité ou du moins cette plénitude de la vie se recherche et s’apprend à tout instant.
L’apprentissage demande du temps, un effort de réflexion qui s’oppose à une action spontanée qui ne prend sens que dans un présent absolu.
Pour Nietzsche, certains philosophes ont tendance à philosopher pour la philosophie elle-même et au nom d’une vérité absolue. Au lieu de mettre leur philosophie au service de la vie, ils mettent la vie au service de la philosophie. Cet apprentissage de la vie est donc dans ce cas inutile puisqu’il est séparé de la vie elle-même. Nietzsche met donc en garde contre le faite d’oublier de vivre vraiment à force de vouloir apprendre à vivre. Il préconise donc, à l’inverse, que la philosophie soit mise au service de la vie car vivre c’est vivre intensément. Lavie, c’est ce qui s’élève et ce qui, je cite, ‘en s’élevant peut se surmonter’. On retrouve donc là l’idée d’une vie qui se veut elle-même, une vie qui est perçue dans son intensité et dans son immédiateté. Ainsi à vouloir apprendre à vivre, on en oubli de vivre vraiment. Un tel apprentissage de la vie est donc sans intérêt puisqu’il aboutit à son contraire, c'est-à-dire : à la négation de la vie elle-même.
Pour conclure, il y a une dualité, un paradoxe au sein même de la vie : la vie est un long apprentissage mais elle est aussi évidence, spontanéité, immédiateté de la même façon que vivre peut être considérée comme un état ou comme une action qui vise à décider de vivre, de vivre pleinement. Il faut donc bel et bien apprendre à vivre mais ne pas en oublier pour autant l’immédiateté de la vie. Autrement dit, il faut mettre l’apprentissage au service de la vie et non l’inverse. L’apprentissage de la vie n’est donc pas à séparer de la vie elle-même : il se fait à travers la spontanéité et l’intensité de la vie. Apprendre à vivre ce n’est pas enseigner ou étudier la vie à travers une personne tierce mais, au contraire, laisser la vie nous donner des leçons.
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Bonsoir,Il semblerait que la vie soit un apprentissage. Nul doute que si on laisse un nouveau né seul, il ne saura pas se protéger du danger, ni même assurer des fonctions primaires tel que se nourrir. Les êtres humains sont particulièrement concernés par cet apprentissage de la vie puisque notre période d’apprentissage est la plus longue. Le chemin qui mène à l’autonomie, à l’indépendance totale se compte en 20ème d’années alors qu’il ne s’étale que sur quelques années tout au plus chez les animaux. Mais en quoi consiste cet apprentissage ?
Que ce soit par instinct ou par imitation de codes sociaux, les êtres vivants passent pour la plupart par une phase d’apprentissage de la vie. Apprendre à vivre c’est apprendre à apprivoiser l’environnement dans lequel on vit, qui sert de "support" à l’épanouissement de notre vie. Cet environnement englobe l’air qui nous entoure qui suscite des cris à la première respiration d’un nouveau né, ce qui montre la difficulté de cette insertion brutale dans le monde ; ainsi que l’environnement social à savoir l’ensemble des codes et représentations sociales qui permettent d’évoluer dans une société donnée comme par exemple, la langue, l’écriture etc…
Enfin s’accommoder de l’environnement dans lequel on vit désigne également le fait de comprendre ce qui est et n’est pas propice à notre vie et apprendre à s’en servir. Autrement dit, apprendre à faire usage de ce qu’on dispose dans le but de conserver le plus longtemps possible notre vie : bien manger, se couvrir quand il fait froid, faire du sport etc…
Apprendre à vivre c’est aussi apprendre la vie, apprendre qu’on est en vie, qu’on est une personne à part entière dotée d’une vie qui lui est propre, qui lui appartient. En effet, cette idée, qui semble évidente est en réalité loin de l’être. Lacan met en évidence le fait qu’à la naissance le nouveau né ne prend pas tout de suite conscience qu’il est un individu à part entière étant donné que jusque là il a "fait partie" du corps de sa mère, il était en elle, ne faisait qu’un avec elle. Le stade du miroir désigne précisément le moment où l’enfant, en s’identifiant à son reflet, comprend qu’il ne fait qu’un, qu’il est un tout et qu’il est un individu à part entière, détenteur de sa propre vie. Apprendre à vivre c’est donc d’abord comprendre qu’on est détenteur de la vie.
Enfin, "Apprendre à vivre" est le présupposé de toute philosophie. Il s’agit de donner matière à penser au lecteur pour qu’il puisse de lui-même construire au cours de son cheminement personnel, une philosophie de la vie et d’apprendre continuellement à vivre ou plutôt à mieux vivre, à vivre pleinement, à faire bon usage de sa vie ou encore à lui trouver un sens, un but. "Vivre" ici n’est donc plus un simple état mais bien une action permanente qui consiste à prendre des décisions concernant sa propre vie à chaque instant. "Vivre" revête ici une certaine vivacité, autrement dit, "Vivre" c’est vivre pleinement. Cette intensité ou du moins cette plénitude de la vie se recherche et s’apprend à tout instant.
L’apprentissage demande du temps, un effort de réflexion qui s’oppose à une action spontanée qui ne prend sens que dans un présent absolu.
Pour Nietzsche, certains philosophes ont tendance à philosopher pour la philosophie elle-même et au nom d’une vérité absolue. Au lieu de mettre leur philosophie au service de la vie, ils mettent la vie au service de la philosophie. Cet apprentissage de la vie est donc dans ce cas inutile puisqu’il est séparé de la vie elle-même. Nietzsche met donc en garde contre le faite d’oublier de vivre vraiment à force de vouloir apprendre à vivre. Il préconise donc, à l’inverse, que la philosophie soit mise au service de la vie car vivre c’est vivre intensément. Lavie, c’est ce qui s’élève et ce qui, je cite, ‘en s’élevant peut se surmonter’. On retrouve donc là l’idée d’une vie qui se veut elle-même, une vie qui est perçue dans son intensité et dans son immédiateté. Ainsi à vouloir apprendre à vivre, on en oubli de vivre vraiment. Un tel apprentissage de la vie est donc sans intérêt puisqu’il aboutit à son contraire, c'est-à-dire : à la négation de la vie elle-même.
Pour conclure, il y a une dualité, un paradoxe au sein même de la vie : la vie est un long apprentissage mais elle est aussi évidence, spontanéité, immédiateté de la même façon que vivre peut être considérée comme un état ou comme une action qui vise à décider de vivre, de vivre pleinement. Il faut donc bel et bien apprendre à vivre mais ne pas en oublier pour autant l’immédiateté de la vie. Autrement dit, il faut mettre l’apprentissage au service de la vie et non l’inverse. L’apprentissage de la vie n’est donc pas à séparer de la vie elle-même : il se fait à travers la spontanéité et l’intensité de la vie. Apprendre à vivre ce n’est pas enseigner ou étudier la vie à travers une personne tierce mais, au contraire, laisser la vie nous donner des leçons.