Bonsoir, J'ai ce devoir a faire pour demain, et ce que vous pourriez m'aider il s'agit de faire une lettre de poilu qui explique a sa femme les conditions de vie l'état des tranchées etc...Sauf que je n'y arrive pas a la faire. Merci a la personne qui aura pris le temps de faire.
Tu me manques infiniment, mais je suis heureux de te savoir si loin de ces combats.
La vie dans les tranchées est très dure; nous ne dormons pas beaucoup, nous avons souvent faim, froid et soif, mais ce n'est rien face à l'attente. L'attente des obus qui se plantent au hasard, que ce soit ici ou chez les Boches. L'attente des assauts. L'attente des ordres.
Nous rêvons tous que le commandant Piquet vienne nous voir et nous dise : "C'est terminé. Nous avons gagné". Afin que nous sachions que nos efforts ont eu un sens.
Mais souvent il arrive pour nous donner l'heure de l'assaut. Puis nous escaladons les barbelés et nous courons vers l'ennemi en hurlant pour nous donner du courage. Nous ne savons jamais qui reviendra et qui y restera, à l'agonie sur le front.
Même dans les tranchées, nous ne sommes jamais en sécurité. Les Boches peuvent à tout moment nous gazer ou nous bombarder. La peur est toujours là. Pour tout le monde. Mais il faut que nous tenons. Alors nous tenons.
Il faut que je te parle de Marcelaix. Ce camarade a fait preuve d'un courage que je n'aurai jamais. Il s'est jeté dans la bataille avec une hargne encore plus féroce que d'habitude et il a fait exprès de se blesser, quitte à mourir. Il ne supportait plus. Personne ne supporte.
Un jour plus tard il avait le papier bleu au fond de la poche. Permission accordée, cinq jours à l'arrière.
Mais ne t'en fais pas, il y a parfois de petits moments de répit. Lorsque le ciel est bleu, que nous n'attaquons pas et que les Allemands ne nous canardent pas, on parle, et ces échanges sont sûrement ce qui me fait tenir. Je me bats pour que le jeune Loudois retrouve ses soeurs, restées à la ferme. Je me bats pour les amours de Vicroit, qui l'attendent dans son petit village, à la montagne. Et je me bats pour toi aussi.
Les temps sont durs mais tes lettres me donnent la force de continuer à combattre.
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Ma très chère Jeanne,
Tu me manques infiniment, mais je suis heureux de te savoir si loin de ces combats.
La vie dans les tranchées est très dure; nous ne dormons pas beaucoup, nous avons souvent faim, froid et soif, mais ce n'est rien face à l'attente. L'attente des obus qui se plantent au hasard, que ce soit ici ou chez les Boches. L'attente des assauts. L'attente des ordres.
Nous rêvons tous que le commandant Piquet vienne nous voir et nous dise : "C'est terminé. Nous avons gagné". Afin que nous sachions que nos efforts ont eu un sens.
Mais souvent il arrive pour nous donner l'heure de l'assaut. Puis nous escaladons les barbelés et nous courons vers l'ennemi en hurlant pour nous donner du courage. Nous ne savons jamais qui reviendra et qui y restera, à l'agonie sur le front.
Même dans les tranchées, nous ne sommes jamais en sécurité. Les Boches peuvent à tout moment nous gazer ou nous bombarder. La peur est toujours là. Pour tout le monde. Mais il faut que nous tenons. Alors nous tenons.
Il faut que je te parle de Marcelaix. Ce camarade a fait preuve d'un courage que je n'aurai jamais. Il s'est jeté dans la bataille avec une hargne encore plus féroce que d'habitude et il a fait exprès de se blesser, quitte à mourir. Il ne supportait plus. Personne ne supporte.
Un jour plus tard il avait le papier bleu au fond de la poche. Permission accordée, cinq jours à l'arrière.
Mais ne t'en fais pas, il y a parfois de petits moments de répit. Lorsque le ciel est bleu, que nous n'attaquons pas et que les Allemands ne nous canardent pas, on parle, et ces échanges sont sûrement ce qui me fait tenir. Je me bats pour que le jeune Loudois retrouve ses soeurs, restées à la ferme. Je me bats pour les amours de Vicroit, qui l'attendent dans son petit village, à la montagne. Et je me bats pour toi aussi.
Les temps sont durs mais tes lettres me donnent la force de continuer à combattre.
Je te reviendrai vainqueur, mon aimée.
Je t'embrasse,
Ton Emile.
Alors, ça ira ?