dites quelles differences vous pouvez observer entre ces trois versions d'une meme fable
texte 1:
Un renard étant tombé dans un puits se vit forcé d’y rester. Or un bouc pressé par la soif étant venu au même puits, aperçut le renard et lui demanda si l’eau était bonne. Le renard, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, fit un grand éloge de l’eau, affirmant qu’elle était excellente, et il l’engagea à descendre. Le bouc descendit à l’étourdie, n’écoutant que son désir. Quand il eut étanché sa soif, il se consulta avec le renard sur le moyen de remonter. Le renard prit la parole et dit : « J’ai un moyen, pour peu que tu désires notre salut commun. Veuille bien appuyer tes pieds de devant contre le mur et dresser tes cornes en l’air ; je remonterai par là, après quoi je te reguinderai, toi aussi ». Le bouc se prêta avec complaisance à sa proposition, et le renard, grimpant lestement le long des jambes, des épaules et des cornes de son compagnon, se trouva à l’orifice du puits, et aussitôt s’éloigna. Comme le bouc lui reprochait de violer leurs conventions, le renard se retourna et dit : « Hé ! camarade, si tu avais autant d’idées que de poils au menton, tu ne serais pas descendu avant d’avoir examiné le moyen de remonter. »
C’est ainsi que les hommes sensés ne doivent entreprendre aucune action, avant d’en avoir examiné la fin.
texte 2
VULPIS ET HIRCUS
1 L'homme adroit qui se trouve en danger 2 cherche à se tirer d'affaire aux dépens d'autrui. 1 Homo simul ac venit in magnum periculum, 2 repperire effugium alterius quaerit malo.
3 Un Renard s'était, par mégarde, laissé choir dans un puits : 4 la margelle trop haute l'y retenait. 5 Un Bouc vint dans le même endroit pour se désaltérer, 6 et demanda au Renard si l'eau était douce et abondante. 7 Celui-ci, méditant une ruse : 8 « Descends, ami, lui dit-il ; elle est si bonne, 9 et j'ai tant de plaisir à en boire que je ne puis m'en rassasier. » 10 Le barbu s'y précipite : alors, 11 grimpant sur les longues cornes du Bouc, le rusé Renard s'élance hors du puits, 12 et y laisse son compagnon prisonnier.
texte 3
Capitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés (1) .
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
L’autre était passé maître en fait de tromperie.
La soif les obligea de descendre en un puits.
Là chacun d’eux se désaltère.
Après qu’abondamment tous deux en eurent pris,
Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous, Compère !
Ce n’est pas tout de boire ; il faut sortir d’ici.
Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi :
Mets-les contre le mur. Le long de ton échine
Je grimperai premièrement (2) ;
Puis sur tes cornes m’élevant,
A l’aide de cette machine (3),
De ce lieu-ci je sortirai,
Après quoi je t’en tirerai.
Par ma barbe, dit l’autre, il est bon ; et je loue
Les gens bien sensés comme toi.
Je n’aurais jamais, quant à moi,
Trouvé ce secret, je l’avoue.
Le Renard sort du puits, laisse son Compagnon,
................Et vous lui fait un beau sermon
Pour l’exhorter à patience.
Si le Ciel t’eût, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n’aurais pas à la légère
Descendu dans ce puits. Or adieu, j’en suis hors ;
Tâche de t’en tirer, et fais tous tes efforts ;
Car, pour moi, j’ai certaine affaire
Qui ne me permet pas d’arrêter en chemin.
En toute chose il faut considérer la fin
Lista de comentários
Le texte 1 est en prose avec une morale. Le texte 2 est en vers numérotés sans rimes. Enfin le texte 3 est en vers avec des rimes et une morale dite par les personnages.