Helloo! Pareil que ma question d'avant, j'ai du mal avec ce DM et j'aurais besoin d'aide :) Mercii
Péroraisons: Pour chacune des péroraisons de discours ci-dessous:
- Identifiez le genre rhétorique et justifiez cette identification
- Étudiez la finalité de la péroraison et les moyens utilisés par l'orateur pour l'atteindre
Jean Cocteau, à l'Académie française, le 20 octobre 1955
Puisse le bon sens français sortir un jour de cette épreuve, divinement boiteux. Allez, au revoir... Deuxième fausse sortie : Il me reste, Messieurs, des excuses à vous faire. Lors des visites que votre code déconseillerait plutôt, mais vers lesquelles me poussait mon goût du cérémonial, je m'attendais à de la morgue et à être traité de haut. Peut-être ma crainte venait-elle des brimades dont c'était jadis l'usage de saler votre discours d'accueil. Or, à chacune de mes visites, une gentillesse, une courtoisie, une simplicité parfaite, me firent me demander si ce n'était pas baisse de courbe et carence. Accoutumé au sans- gêne des jeunes, je me demandais si la vague d'autocritique et de complexe d'infériorité de notre époque scolaire et inculte n'avait pas roulé jusqu'en votre cénacle pour l'affadir. Je me trompais. C'est la morgue qui était une chute de votre règle et votre bonne grâce une renaissance du style initial. J'en trouvai la preuve dans le discours académique de Voltaire. Il nous enseigne que les origines de votre Compagnie ne furent pas d'ordre intellectuel, mais d'ordre amical. En cercle d'amis voilà comment les choses débutent. Et si je m'incruste, c'est que je voulais saluer une tradition qui menace de se perdre et que je place au-dessus de toutes, une tradition que la vie de Jérôme Tharaud illustre et dont votre attitude à mon égard me démontre qu'elle se retrouve intacte, celle de l'affabilité. Vous n'aurez pas, Messieurs, à craindre une troisième fausse sortie. Je me résigne. Impossible d'étirer outre mesure la chance exceptionnelle qui m'est offerte en ce jour. Comme dans ces symphonies qui n'en finissent pas de finir, il faut plaquer l'accord final. À contrecoeur, je l'avoue.
André Malraux, Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964
Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle-nos frères dans l'ordre de la Nuit... Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, les cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre elles vont sonner pour toi. »> L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des Partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Runstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France.
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Explications:
Pour les deux péroraisons, voici une analyse :
**Jean Cocteau, à l'Académie française, le 20 octobre 1955 :**
- Genre rhétorique : Éloge
- Finalité de la péroraison : L'orateur exprime ses remerciements et sa reconnaissance envers l'Académie française.
- Moyens utilisés : Cocteau utilise une structure narrative en trois parties pour créer un effet de surprise. Il commence par dire au revoir, puis évoque ses excuses, et enfin, il revient sur la gentillesse et la courtoisie de l'Académie. La péroraison vise à souligner l'affabilité de l'Académie et à montrer sa profonde appréciation.
**André Malraux, Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964 :**
- Genre rhétorique : Éloge funèbre
- Finalité de la péroraison : L'orateur rend hommage à Jean Moulin et à tous les héros de la Résistance qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de la France.
- Moyens utilisés : Malraux utilise une rhétorique puissante en évoquant les sacrifices et les souffrances endurés par les héros de la Résistance. Il utilise des métaphores et des références historiques pour insister sur l'importance de ce moment. La péroraison vise à émouvoir profondément l'auditoire et à rappeler le sacrifice de ceux qui sont morts pour la France.
Ces deux péroraisons sont marquées par des éloges, mais elles sont utilisées dans des contextes très différents. Cocteau exprime sa gratitude envers l'Académie française, tandis que Malraux rend hommage à la mémoire de Jean Moulin et de tous les résistants.