En juin mon père et moi nous nous sommes réconciliés. Je le retrouvais souvent dans le hall de l'hôtel Lutétia. Je m'apercevais qu'il n'avait pas de bonnes intentions à mon égard. Il essayait de me persuader de devancer l'appel. Il se chargerait lui-même me disait-il de préparer mon incorporation à la caserne de Reuilly. Je faisais semblant d'obtempérer pour obtenir de lui un peu d'argent, juste de quoi passer mes dernières vacances de "civil". On ne refusait rien à un futur militaire. Il était persuadé que je serai bientôt sous les drapeaux. J'aurai vingt et un ans et il sera définitivement débarrassé de moi. Il me donnait trois cents francs, le seul argent "de poche" qu'il m'eut jamais donné de ma vie...
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En juin mon père et moi nous nous sommes réconciliés. Je le retrouvais souvent dans le hall de l'hôtel Lutétia. Je m'apercevais qu'il n'avait pas de bonnes intentions à mon égard. Il essayait de me persuader de devancer l'appel. Il se chargerait lui-même me disait-il de préparer mon incorporation à la caserne de Reuilly. Je faisais semblant d'obtempérer pour obtenir de lui un peu d'argent, juste de quoi passer mes dernières vacances de "civil". On ne refusait rien à un futur militaire. Il était persuadé que je serai bientôt sous les drapeaux. J'aurai vingt et un ans et il sera définitivement débarrassé de moi. Il me donnait trois cents francs, le seul argent "de poche" qu'il m'eut jamais donné de ma vie...