J'ai ce commentaire de texte a faire en philo pour mardi et je ne le comprend absolument pas..
« La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a été forcée de se développer : l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer. Si nos actions, nos pensées, sentiments et mouvements parviennent - du moins en partie - à la surface de notre conscience, c'est le résultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin de secours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir se rendre intelligible ; et pour tout cela, en premier lieu, il fallait qu'il eût une conscience, qu'il sût lui-même ce qui lui manquait, qu'il sût ce qu'il sentait, qu'il sût ce qu'il pensait. » Nietzsche. (1844 – 1900)
Tout d'abord, Nietzsche fait de l'inconscient une propriété de tout être vivant. Ce faisant, il se montre cette fois proche de Descartes, affirmant avec lui que la conscience n'appartient qu'à l'être humain. Pour Nietzsche cependant, l'inconscient n'est pas de nature simplement physiologique : il est psychique. L'inconscient ne concerne pas uniquement, comme chez Descartes, les mécanismes corporels : il y a bien une pensée inconsciente, agissant en deçà de la conscience. Nietzsche préfigure ainsi les thèses de la psychanalyse. Il ne donne cependant aucune définition de la « pensée » inconsciente, dans ce texte du moins. L'existence d'une pensée inconsciente demeure en effet problématique : comment définir la pensée sinon par la conscience ? C'est une interrogation que le texte laisse sans réponse.
Pour reprendre un terme nietzschéen absent du texte, la conscience est en définitive une manifestation de la volonté de puissance. Elle permet en effet une augmentation de la puissance de l'homme, en garantissant sa vie en collectivité. La conscience ne donne pas à l'homme un statut privilégié par rapport à l'animal, mais seulement une puissance supérieure. Cette histoire de la conscience implique cependant un présupposé : la conscience n'embrasse pas toute l'activité de l'homme. Nietzsche met en lumière ce principe dans le dernier moment de son texte.
Ce texte est emblématique de la démarche nietzschéenne : il remet en question le sens et l'origine d'une notion classique en l'historicisant. Ainsi fait-il de la conscience le résultat d'un processus, d'une histoire. Il ne remet pas en question l'existence de la conscience, bien au contraire. Mais il en montre le caractère contingent, non naturel et non essentiel. De ce point de vue, Nietzsche est bien l'initiateur principal de ce que l'on appellera plus tard "l'ère du soupçon" : il préfigure les thèses de la psychanalyse et de Michel Foucault.
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Bonjour,
Tout d'abord, Nietzsche fait de l'inconscient une propriété de tout être vivant. Ce faisant, il se montre cette fois proche de Descartes, affirmant avec lui que la conscience n'appartient qu'à l'être humain. Pour Nietzsche cependant, l'inconscient n'est pas de nature simplement physiologique : il est psychique. L'inconscient ne concerne pas uniquement, comme chez Descartes, les mécanismes corporels : il y a bien une pensée inconsciente, agissant en deçà de la conscience. Nietzsche préfigure ainsi les thèses de la psychanalyse. Il ne donne cependant aucune définition de la « pensée » inconsciente, dans ce texte du moins. L'existence d'une pensée inconsciente demeure en effet problématique : comment définir la pensée sinon par la conscience ? C'est une interrogation que le texte laisse sans réponse.
Pour reprendre un terme nietzschéen absent du texte, la conscience est en définitive une manifestation de la volonté de puissance. Elle permet en effet une augmentation de la puissance de l'homme, en garantissant sa vie en collectivité. La conscience ne donne pas à l'homme un statut privilégié par rapport à l'animal, mais seulement une puissance supérieure. Cette histoire de la conscience implique cependant un présupposé : la conscience n'embrasse pas toute l'activité de l'homme. Nietzsche met en lumière ce principe dans le dernier moment de son texte.
Ce texte est emblématique de la démarche nietzschéenne : il remet en question le sens et l'origine d'une notion classique en l'historicisant. Ainsi fait-il de la conscience le résultat d'un processus, d'une histoire. Il ne remet pas en question l'existence de la conscience, bien au contraire. Mais il en montre le caractère contingent, non naturel et non essentiel. De ce point de vue, Nietzsche est bien l'initiateur principal de ce que l'on appellera plus tard "l'ère du soupçon" : il préfigure les thèses de la psychanalyse et de Michel Foucault.