La planète a perdu plus de 18 millions d'hectares de forêts, estime une étude du World Resources Institute.
En 2014, la déforestation a effacé une surface égale à deux fois le Portugal.
C’était il y a un an. Lors du sommet des Nations unies sur le climat en septembre 2014, 175 pays avaient signé la déclaration de New York qui prévoit de réduire de moitié la diminution des forêts d’ici 2020 et de l’arrêter d’ici 2030. C’est qu’il y a urgence. La planète a perdu plus de 18 millions d’hectares de forêts en 2014, soit une surface égale à deux fois celle du Portugal et plus grande que l’ensemble de la forêt française (16 millions d’hectares), estime Global Forest Watch, une plateforme en ligne lancée en 1997 par le think tank World Resources Institute, qui actualise ses données tous les huit jours grâce à une surveillance satellitaire de l’Université du Maryland et de Google.
Les pays tropicaux ont à eux seuls perdu 9,9 millions d’hectares de couverture arborée en 2014, une superficie équivalente à la taille de la Corée du Sud. Et cette perte s’accélère dans les pays tropicaux. Plus de 62% de la déforestation tropicale constatée en 2014 a eu lieu ailleurs qu’au Brésil et en Indonésie, contre 47% en 2001. Certes les taux de perte de la couverture arborée ont sensiblement baissé dans l’Amazonie brésilienne. Elle a été divisée par 4 depuis son sommet, en 2003-2004. Mais elle est en pleine expansion dans d’autres régions boisées du monde.
Rythme dévastateur
En Amérique du Sud, elle intervient particulièrement dans les forêts tropicales sèches du Gran Chaco couvrant les zones du Paraguay, de l’Argentine et de la Bolivie. En Asie, le Cambodge a perdu une surface 4 fois plus étendue qu’en 2001. Le pays est celui qui connaît la plus rapide déforestation entre 2001 et 2014, à un rythme dévastateur: 14,4% par an. Les chercheurs ont établi «une forte corrélation» entre la diminution des zones de forêts et la hausse du prix du caoutchouc sur le marché mondial, dans l’ensemble des pays du Mékong, où l’industrie du caoutchouc se développe au détriment de la forêt. Madagascar, qui figure sur le podium des pays les plus touchés, a de son côté perdu plus de 318 000 hectares, environ 2 % de sa superficie forestière, en raison de l’essor de l’extraction minière et de l’exploitation de bois précieux.
Mauvaise nouvelle pour le climat
Des 10 pays connaissant la plus grande vitesse de perte de la couverture arborée, presque la moitié se trouve en Afrique de l’Ouest. Bien que la région ne soit pas souvent considérée comme un point majeur de déforestation, l’expansion galopante de la culture de l’huile de palme inquiète les ONG et les populations locales qui en sont victimes. Elle devrait aussi alarmer la planète: la quête de consommation à tout prix (l’élevage intensif alimente la déforestation), le mythe de la croissance sans fin pèse sur les forêts.
En Chine par exemple, cette quête a des répercussions massives sur les forêts bien au-delà de ses frontières. Sa boulimie de soja alimente la déforestation en Amérique Latine. Son appétit pour le bois, le caoutchouc et l’hydroélectricité entraîne le défrichement de forêts dans le Mékong. «Les autres grands pays consommateurs, y compris les Etats-Unis et les pays européens, devraient également trouver des moyens pour réduire leur impact sur les forêts à l’étranger», note le WRI.
Ce rapport, qui intervient à la veille du 14e congrès forestier mondial en Afrique du sud, tient de la nouvelle sonnette d’alarme à moins de 100 jours de la COP 21, où près de 200 pays doivent signer un accord contraignant pour tenter de limiter la hausse des températures en dessous de 2°C. Car le changement d’utilisation des terres (y compris la déforestation) représente dans les pays qui en sont victimes la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre. Surtout, la déforestation contribue au dérèglement climatique dans la mesure où elle détruit les «puits de carbone» que constituent les forêts et représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre.
Christian Losson
bonjour pouvez vous m'aider à trouver dans le texte si il y a des( figures de style, ironie, emphase...)