Le Mercredi 28 novembre [1520], nous débouchâmes du
détroit pour entrer dans la grande mer, à laquelle nous
donnâmes ensuite le nom de mer Pacifique pendant le cours
de trois mois et vingt jours sans goûter d'aucune nourriture
fraîche. Le biscuit que nous mangions n'était plus du pain,
mais une poussière mêlée de vers qui en avaient dévoré
toute la substance et qui, de plus était d'une puanteur
insupportable, étant imprégné d'urine de souris. L'eau que
nous étions obligés de boire était également putride et
puante. Nous fumes même contraints pour ne pas mourir
de faim, de manger des morceaux de cuirs de bœufs. [...]
Ce n'était pas là tout encore. Notre plus grand malheur
était de nous voir attaqués d'une espèce de maladie par la-
quelle les gencives se gonflent' au point de surmonter les
dents, tant de la mâchoire supérieure que de l'inférieure.
Antonio Pigafetta (1480-1534), Premier voyage entor da minde, 1519-1522

1. Le scorbut, maladie liée à insuffisance alimentaire.
Théodore de Bry (1528-1598), Francfort, 1592. Gravure. BnF, département des
Cartes et Plans, CPL GE FF-8185, pl. DC. O Bibliothèque nationale de France.
2- Identifiez les éléments 1 à 4 sur la gravure, puis reportez le numéro correspondant :
1- Ferdinand de Magellan muni d'instruments de navigation
2- Créatures fantastiques et menaçantes
3- Eaux sombres et menaçantes
4- La terre de feu
3- Surlignez dans le texte les phrases décrivant les conditions de vie des marins
4- Expliquez, à partir de la gravure et du texte, en quoi consiste les dangers réels ou supposés des voyages
maritimes au début du XVIème siècle.
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