« Plainte »

Vrai sauvage égaré dans la ville de pierre,

À la clarté du gaz1

, je végète et je meurs.

Mais vous vous y plaisez, et vos regards charmeurs

M'attirent à la mort, parisienne fière.

Je rêve de passer ma vie en quelque coin

Sous les bois verts ou sur les monts aromatiques,

En Orient, ou bien près du pôle, très loin,

Loin des journaux, de la cohue et des boutiques.

Mais vous aimez la foule et les éclats de voix,

Le bal de l'Opéra, le gaz et la réclame.

Moi, j'oublie, à vous voir, les rochers et les bois,

Je me tue à vouloir me civiliser l'âme.

Je m'ennuie à vous le dire si souvent :

Je mourrai, papillon brûlé, si cela dure...

Vous feriez bien pourtant, vos cheveux noirs au vent,

En clair peignoir ruché2

, sur un fond de verdure !

Charles CROS, Le Coffret de santal, 1873.


4- Vers 4 et 7. Quels sont les mots mis en avant dans ces vers ? Pourquoi selon vous ?

(2points)


5- Expliquez le sens des deux derniers vers. (2points)


6- Expliquez en quoi ce poème exprime une sorte de fatalité. (2points)​
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