March 2021 0 87 Report
Pouvez vous me poser des questions(beaucoup) sur ce texte , car j'ai un contrôle demain , c'est pour que je puisse m'entrainer . MERCI BEAUCOUP :)

Au virage des années 60, les musiciens afro-américains se mettent au diapason de la contestation. Du jazz à la soul, du funk au futur rap, ils promettent des lendemains qui détonnent. État des lieux de la bande-son du Mouvement des droits civiques.


«I have a dream», personne n'a oublié le désormais célèbre discours de Martin Luther King (1929-1968) sur les marches du Lincoln Memorial de Washington D.C.

Le pasteur n'était pas le seul à rêver en cette année 1963. Un autre afro-américain montrait à sa manière la voie à suivre: Dizzy Gillespie (1917-1993) signait alors un retentissant album intitulé Dizzy for President! Ce n'était pas la première fois que les musiciens se faisaient les médiateurs de toute une communauté usée par des années de vexation.


Dans cette bataille de longue haleine, les jazzmen furent souvent aux avant-postes. Dès 1939, Billie Holiday (1915-1959) chantait Strange Fruit, une chanson évoquant les corps pendus aux arbres par le Ku Klux Klan dans le sud profond des États-Unis.

Vingt ans plus tard, le pianiste Charlie Mingus (1922-1979) enregistrait Fables of Faubus, morceau adressé au gouverneur de l'Arkansas qui refusa en 1957 d'intégrer neuf lycéens noirs au lycée de Little Rock.



Le jazz ne sera pas le seul à alimenter la bande-son de la fierté noire. La soul, cette musique de l'âme dont l'un des premiers génies fut Ray Charles (1930-2004), aura elle aussi son mot à dire. Derrière la douceur des musiques, on entend poindre la clameur d'un peuple désireux de participer de plein droit au rêve américain, vendu dans les belles publicités d'une société qui consomme plus que de raison.


La création du label Motown en 1959 est symbolique de cette liberté d'entreprendre malgré les barrières raciales. Très vite, l'utopie devient Miracles, nom du premier groupe qui se hisse en haut des hit-parades grâce à son tube Shop Around.

Par la suite Diana Ross, Martha & The Vandellas, les Four Tops, les Temptations, Otis Redding et bien d'autres montreront que désormais, l'histoire américaine s'écrira en blanc et noir.


Autant de victoires qui inspirent les chantres du Mouvement des droits civiques jusque-là cantonnés aux ghettos, soumis à une discrimination qui les obligeait à enregistrer sur des «race records» (enregistrements des musiciens noirs), et à ne pas dormir dans les mêmes hôtels que les musiciens blancs.
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