Ma seule consolation, quand je monte me coucher, est que maman vienne m'embrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir dure si peu de temps, elle redescend si vite, que le moment où je l'entends monter, puis où passe dans le couloir à double porte le bruit léger de sa robe de jardin de mousseline bleue [...], est pour moi un moment douloureux. Il annonce celui qui va le suivre, où elle m'aura quitté, où elle sera redescendue. De sorte que ce bonsoir que j'aime tant, j'en arrive à souhaiter qu'il vienne le plus tard possible, à ce que se prolonge le temps de répit où maman n'est pas encore venue.
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Réécriture 18 :
Ma seule consolation, quand je monte me coucher, est que maman vienne m'embrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir dure si peu de temps, elle redescend si vite, que le moment où je l'entends monter, puis où passe dans le couloir à double porte le bruit léger de sa robe de jardin de mousseline bleue [...], est pour moi un moment douloureux. Il annonce celui qui va le suivre, où elle m'aura quitté, où elle sera redescendue. De sorte que ce bonsoir que j'aime tant, j'en arrive à souhaiter qu'il vienne le plus tard possible, à ce que se prolonge le temps de répit où maman n'est pas encore venue.
Marel Proust, Du côté de chez Swann (1913)