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Le conducteur de la voiture regardait la scène hébété, visiblement en état de choc. Il ne roulait pourtant pas vite, et soudain cette jeune femme avait surgi devant lui, et bien qu'il ait freiné à mort, le véhicule l'avait fauchée.

Elle était jeune, plutôt mince, vêtue d'un jean et d'une petite veste en laine verte , âgée à peine une vingtaine d'année, ses cheveux longs désordonnés cachaient une partie de son visage . Ses bras écartés la faisaient ressembler à un pantin désarticulé. Et au bout de son bras son sac à main éparpillé laissait voir un téléphone portable dont la sonnerie joyeuse et rythmée retentissait inlassablement , ce qui contrastait avec cette scène triste et figée.

Les passants et les badauds commençaient à s'attrouper et regardaient en direction du portable pourtant personne n'osait décrocher , et annoncer la nouvelle à l'inconnu au bout du fil, puis la sonnerie finit par s'arrêter.

Quelqu’un avait du appeler les secours car on entendait déjà au loin le bruit des sirènes.

Un passant , certainement un médecin, s'était agenouillé auprès de la jeune victime, et lui prodiguait les premiers secours pendant qu'elle ouvrait difficilement les yeux.

Puis les ambulanciers arrivèrent, la déposèrent délicatement sur le brancard . Une dame ramassa le contenu du sac : rouge à lèvres, portefeuilles, téléphone et quelques babioles , et donna celui ci à la blessée qui  murmura un merci à peine audible.

L'ambulance repartit aussitôt en direction de l’hôpital le plus proche, dans le bruit assourdissant des sirènes et la lumière bleue des gyrophares.