Ce poème qui ouvre le recueil Poésie et Vérité est celui d'un Eluard infatigable, messager de la lutte et de l'espoir dans une France occupée, divisée. Le texte fut traduit et diffusé à travers toute l'Europe sous le manteau, par radio, par parachutage. A la fin de la guerre les résistants savaient par cœur ces strophes tonitruantes. Simple dans sa forme, Eluard exploite une nouvelle fois la puissance persuasive de l'anaphore et renouvelle un essai commencé sur cinq strophes dans les Poèmes d'amour en guerre avec "au nom de". Dans ce poème l'anaphore sera reprise sur 19 quatrains. Eluard revient aux sources de la poésie, des textes destinés à être chantés. Eluard n'utilise pas la conjonction "et" pour ajouter les supports d'impression de son mot "liberté" mais utilise l'anaphore "sur" qu'il reprend pratiquement à tous les vers. On notera quelques rares entorses dans l'emploi de trois propositions "sur". La dernière strophe reprend la même forme heptasyllabes/tétrasyllabe qui elle aussi a un puissant effet oratoire par les procédés d'amplification que constituent l'anaphore de "je", et les allitérations des "p", "t", "m". Le rythme du poème est tonitruant, entretenu par des vers courts qu'accentue l'anaphore. On sait Eluard hostile aux rimes traditionnelles en fin de vers qu'il compense par la rime au début, l'anaphore. Eluard, maître de la construction anaphorique, on le savait, c'est une tradition chez lui. Eluard contrairement à un Verlaine ne joue cependant pas sur les assonances et les allitérations pour compenser l'absence ou la pauvreté des rimes finales.
II - Une multitude de supports et une multitude de moyens.
On sait que ce poème est fortement influencé par sa compagne Nusch et que ce nom qu'il veut écrire et qu'on découvre seulement au dernier quatrain, levant ainsi l'ambiguïté, c'est tout autant celui de sa compagne que le mot liberté. On identifie sans se tromper un poème d'Eluard à la simplicité voire la banalité du vocabulaire, à une unité lexicale, qui n'évolue que très peu sur les 30 années qui séparent "Capitale de la douleur" de "Poésie ininterrompue". ls on retrouve fréquemmeChez Eluard aussi il y a une constance dans la bipolarité affective de ses mots parmi lesquent chaleur, enfance, innocence, amour, justice, liberté. Il faut peu de mots pour exprimer l'essentiel aimait-il à dire. S'il veut écrire avec du sang, de la cendre ou graver avec une pierre, on constate une extension circulaire des supports d'écriture. Dans les premiers vers il écrit sur son cahier, son pupitre, les objets intimes de son enfance encore naïve puis comme il s'agit d'un texte destiné à des soldats de l'ombre, il les mentionne dès le troisième quatrain de façon indirecte à travers leurs armes. On trouve une multitude d'adjectifs possessifs personnels, mon chien, ma porte, mon lit, mes amis, mes refuges, mon ennui. On retrouve aussi tous les éléments de notre environnement naturel, le sable, les pages des livres ou journaux, les champs, les routes, les oiseaux, la pluie, les cloches. Plus surprenant, cette inscription sur des événements tragiques, les refuges détruits, les phares écroulés, l'ennui, la santé ou la solitude. On assiste à la réflexion d'une vie d'homme de l'enfance (écolier) jusqu'aux marches de la mort dans un va-et-vient permanent entre le moi et son environnement. Les supports d'écriture progressent de strophes en strophes vers plus d'intimité marquant une implication personnelle plus forte de la part de l'auteur dans la défense de la liberté, implication accentuée vers la fin avec la multiplicité des adjectifs possessifs ou de gestes de fraternité et d'amour, des mains qui se tendent, des lèvres attendries. On ne trouve et c'est aussi une constante chez Eluard que peu de mots à connotation triste, ce qui donne à ce texte une tonalité d'espoir dans les heures sombres de 1942 et constitue un hymne à la vie, à la plénitude de tous les instants d'une vie d'homme.
III - Une litanie amoureuse
Le premier titre de ce poème était "une seule pensée", celle de la femme aimée. Eluard s'est rendu compte que cette litanie amoureuse constituait en fait une immense déclaration d'amour à la vie.
voilà !
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srinesa394
merci bcp mais en fait je dois inventer une strophe qui commence par :sur...
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Réponse :
Explications :
1- Le poème de la résistance
Ce poème qui ouvre le recueil Poésie et Vérité est celui d'un Eluard infatigable, messager de la lutte et de l'espoir dans une France occupée, divisée. Le texte fut traduit et diffusé à travers toute l'Europe sous le manteau, par radio, par parachutage. A la fin de la guerre les résistants savaient par cœur ces strophes tonitruantes. Simple dans sa forme, Eluard exploite une nouvelle fois la puissance persuasive de l'anaphore et renouvelle un essai commencé sur cinq strophes dans les Poèmes d'amour en guerre avec "au nom de". Dans ce poème l'anaphore sera reprise sur 19 quatrains. Eluard revient aux sources de la poésie, des textes destinés à être chantés. Eluard n'utilise pas la conjonction "et" pour ajouter les supports d'impression de son mot "liberté" mais utilise l'anaphore "sur" qu'il reprend pratiquement à tous les vers. On notera quelques rares entorses dans l'emploi de trois propositions "sur". La dernière strophe reprend la même forme heptasyllabes/tétrasyllabe qui elle aussi a un puissant effet oratoire par les procédés d'amplification que constituent l'anaphore de "je", et les allitérations des "p", "t", "m". Le rythme du poème est tonitruant, entretenu par des vers courts qu'accentue l'anaphore. On sait Eluard hostile aux rimes traditionnelles en fin de vers qu'il compense par la rime au début, l'anaphore. Eluard, maître de la construction anaphorique, on le savait, c'est une tradition chez lui. Eluard contrairement à un Verlaine ne joue cependant pas sur les assonances et les allitérations pour compenser l'absence ou la pauvreté des rimes finales.
II - Une multitude de supports et une multitude de moyens.
On sait que ce poème est fortement influencé par sa compagne Nusch et que ce nom qu'il veut écrire et qu'on découvre seulement au dernier quatrain, levant ainsi l'ambiguïté, c'est tout autant celui de sa compagne que le mot liberté. On identifie sans se tromper un poème d'Eluard à la simplicité voire la banalité du vocabulaire, à une unité lexicale, qui n'évolue que très peu sur les 30 années qui séparent "Capitale de la douleur" de "Poésie ininterrompue". ls on retrouve fréquemmeChez Eluard aussi il y a une constance dans la bipolarité affective de ses mots parmi lesquent chaleur, enfance, innocence, amour, justice, liberté. Il faut peu de mots pour exprimer l'essentiel aimait-il à dire. S'il veut écrire avec du sang, de la cendre ou graver avec une pierre, on constate une extension circulaire des supports d'écriture. Dans les premiers vers il écrit sur son cahier, son pupitre, les objets intimes de son enfance encore naïve puis comme il s'agit d'un texte destiné à des soldats de l'ombre, il les mentionne dès le troisième quatrain de façon indirecte à travers leurs armes. On trouve une multitude d'adjectifs possessifs personnels, mon chien, ma porte, mon lit, mes amis, mes refuges, mon ennui. On retrouve aussi tous les éléments de notre environnement naturel, le sable, les pages des livres ou journaux, les champs, les routes, les oiseaux, la pluie, les cloches. Plus surprenant, cette inscription sur des événements tragiques, les refuges détruits, les phares écroulés, l'ennui, la santé ou la solitude. On assiste à la réflexion d'une vie d'homme de l'enfance (écolier) jusqu'aux marches de la mort dans un va-et-vient permanent entre le moi et son environnement. Les supports d'écriture progressent de strophes en strophes vers plus d'intimité marquant une implication personnelle plus forte de la part de l'auteur dans la défense de la liberté, implication accentuée vers la fin avec la multiplicité des adjectifs possessifs ou de gestes de fraternité et d'amour, des mains qui se tendent, des lèvres attendries. On ne trouve et c'est aussi une constante chez Eluard que peu de mots à connotation triste, ce qui donne à ce texte une tonalité d'espoir dans les heures sombres de 1942 et constitue un hymne à la vie, à la plénitude de tous les instants d'une vie d'homme.
III - Une litanie amoureuse
Le premier titre de ce poème était "une seule pensée", celle de la femme aimée. Eluard s'est rendu compte que cette litanie amoureuse constituait en fait une immense déclaration d'amour à la vie.
voilà !