Baudelaire qui a marqué la poésie du XIX° siècle est connu pour son recueil Les Fleurs du mal mais aussi pour ses petits poèmes en prose. Il admiré Aloysius Bertand et a cherché lui aussi à créer une prose poétique dans une série de petits tableaux . S'agit-il de simples descriptions ou plutôt d'une sollicitation des sensations et un voyage immobile par l'imagination ? Nous verrons d'abord que les différents sens sont convoqués dans le poème "un Hémisphère dans la chevelure" puis nous aborderons ce voyage immobile et exotique.
La chevelure de la femme aimée et admirée est d'abord une sensation olfactive : "laisse-moi respirer l'odeur de tes cheveux" et vite le toucher est évoqué en plongeant le visage et la comparaison avec l'eau de source qui désaltère convoque elle le goût. La chevelure sera caressée. On comprend que ces sensations multiples procurent une espèce de volupté et aussi une inspiration du poète qui veut créer des correspondances entre les sensations.
Les émotions vont créer des images, des paysages exotiques. Et c'est un ailleurs qui est proposé ; "l'âme voyage". Tableau de port avec voilures, de mâts, de mers, de moussons, de climats charmants. L'imagination vagabonde et le poète se fait peintre quand on sait que Baudelaire était aussi critique d'art et avait été initié à la peinture par son père. le goût aussi est sollicité avec les fruits. La chevelure est devenue foyer, parfums mêlés de goudron, de musc et d'huile de coco. Il va même jusqu'à mordiller les tresses comme s'il mangeait des souvenirs.
En faisant de la chevelure de femme un véritable blason, on peut dire que l'originalité de Baudelaire réside dans les correspondances entre les sensations. Le poète s'est fait peintre rêveur, voyageur immobile et musicien.
Explications :
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d'hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à l'opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.
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anas364
Mercii vous venez juste de sauvez ma moyenne et entre temp ma vie aussi
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Baudelaire qui a marqué la poésie du XIX° siècle est connu pour son recueil Les Fleurs du mal mais aussi pour ses petits poèmes en prose. Il admiré Aloysius Bertand et a cherché lui aussi à créer une prose poétique dans une série de petits tableaux . S'agit-il de simples descriptions ou plutôt d'une sollicitation des sensations et un voyage immobile par l'imagination ? Nous verrons d'abord que les différents sens sont convoqués dans le poème "un Hémisphère dans la chevelure" puis nous aborderons ce voyage immobile et exotique.
La chevelure de la femme aimée et admirée est d'abord une sensation olfactive : "laisse-moi respirer l'odeur de tes cheveux" et vite le toucher est évoqué en plongeant le visage et la comparaison avec l'eau de source qui désaltère convoque elle le goût. La chevelure sera caressée. On comprend que ces sensations multiples procurent une espèce de volupté et aussi une inspiration du poète qui veut créer des correspondances entre les sensations.
Les émotions vont créer des images, des paysages exotiques. Et c'est un ailleurs qui est proposé ; "l'âme voyage". Tableau de port avec voilures, de mâts, de mers, de moussons, de climats charmants. L'imagination vagabonde et le poète se fait peintre quand on sait que Baudelaire était aussi critique d'art et avait été initié à la peinture par son père. le goût aussi est sollicité avec les fruits. La chevelure est devenue foyer, parfums mêlés de goudron, de musc et d'huile de coco. Il va même jusqu'à mordiller les tresses comme s'il mangeait des souvenirs.
En faisant de la chevelure de femme un véritable blason, on peut dire que l'originalité de Baudelaire réside dans les correspondances entre les sensations. Le poète s'est fait peintre rêveur, voyageur immobile et musicien.
Explications :
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d'hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à l'opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.