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C’EST LA NUIT DES MUSÉES, VOUS VENEZ ?
Une nouvelle édition de La Nuit des musées s’ouvre ce soir : l’entrée nocturne est gratuite, la programmation spéciale. Le but, attirer tout le monde au musée. En particulier, ceux qui en sont le plus éloigné. Le conservateur de La Piscine, à Roubaix, Bruno Gaudichon, nous parle de ce combat.
Viendrez-vous, ce soir, pousser la porte d’un musée de la région ? L’occasion est belle, des programmations spéciales, souvent festives, sont organisées et l’entrée, gratuite. Mais entrer dans un musée n’est pas qu’une affaire de sous.Il y a un millier de raisons pour lesquelles des gens restent sur le pas de la porte. « Il y a dans les musées anglo-saxons une culture de la gratuité, explique Bruno Gaudichon, le directeur du musée La Piscine, à Roubaix, en France, c’est plus compliqué. La gratuité des premiers dimanches du mois fonctionne bien, on sent un vrai effet d’aubaine, le public est plus nombreux et différent des autres jours, c’est la marque de quelque chose. Je ne dis pas que c’est une mauvaise idée mais ce n’est pas si simple : un musée gratuit n’est pas forcément un musée plus visité et par plusieurs segments de la population. Je n’y crois pas. Il y a des gens pour lesquels il n’y a même pas d’inquiétude à aller au musée, ils n’en envisagent tout simplement pas l’idée. »
Accueil mis sur les enfants >:D
Élargir à un maximum de monde l’accès au musée n’a pas toujours été une préoccupation. « C’est une mission qui s’est énormément développée ces vingt dernières années. Les services au public n’existaient pas quand j’ai commencé : le conservateur faisait, quand il avait le temps, une visite à qui le demandait », se souvient Bruno Gaudichon. Aujourd’hui, même les musées régionaux ont des animateurs, des guides... Avec un accent mis sur l’accueil des enfants. Ils sont la clé. « Travailler avec les jeunes publics est fondamental et, plus on commence tôt, plus c’est efficace. C’est comme ça que le public adulte autonome se construit, pour que le passage par le musée n’apparaisse ni compliqué ni barbant. Le musée doit apprendre à entrer dans des réseaux qui ne sont pas ses réseaux traditionnels, qui sont les seules portes d’entrée dans des mondes, aujourd’hui encore, très difficiles d’accès. » Amener au musée des gens qui s’en sentent étrangers est un combat qui a progressé mais « pas encore un combat gagné », dit le conservateur. « Même si le spectre sociologique s’est moins élargi qu’on le souhaiterait, les musées sont beaucoup plus ouverts. Un succès comme celui de La Piscine montre bien qu’il n’y a rien d’impossible. Ça demande une volonté politique forte. Ce que nous pouvons réaliser à Roubaix, c’est aussi grâce aux moyens que la Ville décide de nous donner. Chez nous, le service aux publics est
le plus gros budget de fonctionnement du musée. Il m’arrive de rencontrer dans la rue des gamins qui ont 25, 30 ans, sont devenus artistes ou me disent juste combien le passage au musée les a marqués. Nous avons ouvert, à Roubaix, une porte complètement fermée il y a trente ans. » Alors ce soir, partout dans la région, ne restez pas sur le seuil, la porte est ouverte.

1. De quel événement est-il question dans cet article ?

2. Quel est l’objectif de cet événement ?

3. Si les Français ne vont pas davantage dans les musées, c’est seulement à cause du prix. VRAI FAUX
Justification :

4. Pourquoi est-ce que la gratuité ne suffit pas, selon Bruno Gaudichon, pour attirer les gens dans un musée ?