Sujet : À l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous montrerez que la volatilité électorale peut prendre des formes variées.
Document 1 : On ne vote plus aujourd’hui comme on votait hier. Selon les générations, la norme civique du devoir de voter s’est assez fortement relâchée : seuls les électeurs les plus âgés se présentent encore comme des électeurs systématiques. Les jeunes entretiennent un lien nettement distendu à l’obligation citoyenne qu’il requiert et ils en font un usage plus irrégulier et plus aléatoire. … Peu à peu, l’électeur s’est affranchi des allégeances1 sociales et culturelles à partir desquelles il formait ses choix politiques. … Les repères politiques se sont brouillés et les anciens clivages qui organisaient la vie politique sont devenus moins visibles. Invités à se classer aujourd’hui sur une échelle de positionnement entre la gauche et la droite, ceux qui se situent vraiment à gauche ou à droite ne forment plus une majorité (47%). Dans les jeunes générations, le refus explicite de ce choix bipolaire est majoritaire : 52% des 18-24 ans choisissent un positionnement « ni gauche ni droite ». … La participation politique s’organise aujourd’hui à partir de plusieurs répertoires d’action complémentaires : le vote, l’abstention et la manifestation. Dans l’utilisation de ces formes d’expression protestataire, l’abstention occupe une nouvelle place. Les analyses du comportement électoral ont mis au jour une augmentation des usages intermittents2 et alternés du vote et de l’abstention, notamment dans les jeunes générations. Ce changement de comportement est amorcé dans le cours des années 1990. … L’électeur est devenu un votant intermittent, donc un abstentionniste intermittent. … Dès lors, sa progression ne doit pas être interprétée seulement comme un symptôme de déficit démocratique. Elle révèle certes la crise de la représentation politique qui sévit maintenant, mais aussi une mutation profonde du comportement électoral.