Support séance 2 : devenir chevalier
Texte 1
Le père et les frères de Perceval sont morts au combat. Pour le préserver, sa mère l'élève
loin du monde de la chevalerie, mais un jour il voit des chevaliers et a une révélation : il veut en
devenir un. Il part à la cour du roi Arthur, gagne une armure au combat puis arrive chez le
seigneur Gornemant, sans avoir jamais reçu de formation.
Le seigneur était expert dans le maniement de l'écu, du cheval et de la lance, car il l'avait
appris dès l'enfance. Quand il eut fait sa démonstration, il revint vers le jeune homme qui l'avait
regardé, émerveillé, en notant le moindre détail. [...]
– Ce qu'on ne sait pas, on peut l'apprendre, si l'on veut s'en donner la peine. Mon cher ami,
dans tous les métiers, il faut courage, effort et expérience. Ce sont les trois conditions pour
acquérir n'importe quel savoir. Mais puisque tu ne l'as jamais fait ni vu faire par quiconque, il est
normal que tu l'ignores : il n'y a aucune honte à cela.
Il le fit monter à cheval, et le jeune homme se servit de la lance et de l'écu comme s'il avait
toujours vécu parmi les tournois et les guerres ou parcouru le monde en quête de batailles et
d'aventures. Tout cela lui venait de Nature : lorsque Nature est favorable et que l'on y met tout son
cœur, rien ne peut être difficile. Le noble seigneur était ravi des bonnes dispositions de son élève.
Anne-Marie Cadot-Colin,
Perceval ou le Conte du Graal, d'après Chrétien de Troyes, © Le livre de poche jeunesse, 2014.
Texte 2
Gornemant a compris que, malgré son manque de connaissances, Perceval mérite de devenir
chevalier. Il décide de l'adouber.
Au petit matin, le seigneur se leva et rejoignit le jeune homme dans sa chambre. Il lui fit apporter
une chemise et des braies de fine toile de lin, des chausses teintes en rouge et une cotte de soie
violette, tissée en Inde1. [...]
Le seigneur se courba pour lui chausser l'éperon droit : c'était alors la coutume lorsqu'on adoubait
un chevalier. Chacun2 voulut lui donner une pièce de son armement. Gornemant enfin prit l'épée, il
la lui ceignit3 en lui donnant l'accolade4 :
– Avec l'épée, je te confère l'ordre de chevalerie, l'ordre le plus élevé que Dieu ait créé, un ordre
qui n'admet aucune bassesse.
Puis il ajouta ces paroles, pour l'instruire de ses devoirs :
– Cher frère, souviens-toi bien de ceci : si tu as le dessus dans un combat avec un chevalier et si
ton adversaire implore sa grâce, surtout, ne le tue pas : épargne-le ! Garde-toi aussi d'être trop
bavard : celui qui ne sait pas tenir sa langue finit toujours par dire quelque chose de blâmable. S'il
t'arrive en chemin de trouver quelqu'un dans la détresse, homme ou femme, dame ou demoiselle,
viens-lui en aide, tu feras bien. Une dernière chose enfin, mais très importante : entre souvent
dans les églises pour prier Dieu le Créateur, afin qu'il ait pitié de ton âme et qu'il te protège en ce
monde comme son fidèle chrétien.
– Soyez béni, seigneur, car vous m'avez dit exactement les mêmes choses que ma mère5.
Anne-Marie Cadot-Colin,
Perceval ou le Conte du Graal, d'après Chrétien de Troyes, © Le livre de poche jeunesse, 2014.
1. Par la qualité du tissage et leur teinture, tous ces vêtements sont luxueux.
2. Chacun des chevaliers présents dans le château de Gornemant.
3. Du verbe ceindre, passer autour des hanches (penser à ceinture).
4. « Fait de rapprocher les cous » (cols) : prendre dans ses bras.
5. En laissant Perceval partir, sa mère lui a donné quelques recommandations.
Voici le texte
Enluminure pour le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure, vers 1350 (BnF).
Questions :
I-Devenir chevalier
1- D’après Gornemant, pour apprendre, « il faut courage, effort et expérience » (texte 1, deuxième
paragraphe). Qu’en pensez-vous ?
2- Gornemant est-il un bon maître, d’après vous ? Justifiez votre réponse.
3-Pourquoi Gornemant accepte-t-il d’adouber Perceval ? Donnez au moins deux raisons en vous référant au
texte 1.
4-Parmi les vêtements et objets que reçoit Perceval lors de la cérémonie (texte 2), lequel est le plus
important ? Justifiez votre réponse.
5- D’après ces extraits, l’esprit chevaleresque est-il inné ou acquis (est-ce qu’on naît chevalier ou est-ce
qu’on le devient) ? Proposez une réponse nuancée.
II-Les valeurs du chevalier
6Texte 2a) Quels sont les devoirs d’un chevalier ? b) Quel semble être le devoir le plus important ?
7Texte 2 Avant-dernier paragraphe : a) Quel mode verbal Gornemant utilise-t-il principalement ? b) Quelle
est sa valeur ?
8- Quelle place les chevaliers ont-ils dans la société du Moyen Âge ? Justifiez en citant le texte.
Pouvez-vous m'aider svp !!!!!
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Le père et les frères de Perceval sont morts au combat. Pour le préserver, sa mère l'élève loin du monde de la chevalerie, mais un jour il voit des chevaliers et a une révélation : il veut en devenir un. Il part à la cour du roi Arthur, gagne une armure au combat puis arrive chez le seigneur Gornemant, sans avoir jamais reçu de formation. Le seigneur lui explique alors que tout métier requiert du courage, de l'effort et de l'expérience, et qu'il n'y a aucune honte à ne pas savoir. Il lui apprend ensuite à manier l'écu, le cheval et la lance.